Question écrite n° 20065 :
tuberculose

13e Législature

Question de : M. Marc Le Fur
Côtes-d'Armor (3e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Marc Le Fur attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la multiplication des cas de tuberculoses multirésistantes et ultra-résistantes. Les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé font état d'une recrudescence des ces pathologies. La mise en oeuvre de dépistages systématiques de ces maladies vis-à-vis des personnes en provenance des pays les plus exposés (45 pays selon les statistiques) constituerait une première mesure de précaution. Il lui demande de préciser les intentions du Gouvernement à ce sujet.

Réponse publiée le 14 octobre 2008

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé en 2008 dans son rapport sur la résistance aux antituberculeux dans le monde que les taux de tuberculoses multirésistantes n'avaient jamais été aussi élevés. Ces estimations étaient basées sur des données issues de 81 pays et portaient sur la période de 2002 à 2006. Le nombre de nouveaux cas de tuberculoses multirésistantes est ainsi estimé à quasiment 500 000 par an, soit 5,3 % des 9,2 millions de nouveaux cas de tuberculose dans le monde en 2006 ; 86 % de ces tuberculoses multirésistantes ont été déclarées dans 27 pays (dont 15 pays en Europe de l'Est). Faute d'équipements en matériel de laboratoire nécessaire, plusieurs régions d'Afrique n'ont pu participer à ce recensement. En France, le taux de tuberculoses multirésistantes reste faible et stable, à 1,4 % des souches isolées. Face à cette situation préoccupante, l'OMS rappelle que la lutte contre les tuberculoses multirésistantes nécessite un investissement international fort. Celui-ci doit viser à renforcer l'accès de tous les malades tuberculeux au diagnostic, aux soins et aux traitements pour toute leur durée afin de prévenir l'apparition de souches multirésistantes ainsi que l'accès aux techniques bactériologiques de diagnostic des résistances et aux traitements antituberculeux de deuxième ligne pour les patients atteints de tuberculoses multirésistantes dans le monde afin de prévenir la diffusion de ces souches. Concernant la stratégie de dépistage de la tuberculose chez les personnes en provenance des pays les plus exposés en France, un dépistage systématique est réalisé chez tous les étrangers admis à séjourner plus de trois mois, lors de la visite de prévention réalisée par l'Agence nationale de l'accueil des étrangers et des migrants (ANAEM). Ce dépistage, décrit dans l'arrêté du 11 janvier 2006 relatif à la visite médicale des étrangers autorisés à séjourner en France, comprend un examen clinique et une radio du thorax, ainsi qu'une intradermo réaction à la tuberculine (IDR) pour les enfants de moins de 15 ans. De plus, des recommandations de dépistage de la tuberculose chez les migrants ont été émises par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France le 30 septembre 2005 et sont appliquées notamment dans le cadre des missions des centres de lutte antituberculeuse (CLAT). Enfin, comme prévu dans le programme de lutte contre la tuberculose en France, les recommandations de dépistage de la tuberculose vont être actualisées (axe 2 du programme) dans le cadre du comité de suivi de ce programme, au vu des données récentes de la littérature ainsi que des expériences internationales et de terrain.

Données clés

Auteur : M. Marc Le Fur

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Santé, jeunesse, sports et vie associative

Ministère répondant : Santé, jeunesse, sports et vie associative

Dates :
Question publiée le 1er avril 2008
Réponse publiée le 14 octobre 2008

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