divorce
Question de :
M. Daniel Paul
Seine-Maritime (8e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
M. Daniel Paul appelle l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la constitution il y a quelques semaines, d'un groupe de travail chargé d'élaborer des propositions pour réformer le divorce, en étudiant notamment la possibilité de ne plus faire appel au juge lors des procédures par consentement mutuel. Ce projet appelle plusieurs réserves. Tout d'abord sur la forme : la commission Guinchard ne compte que 3 représentants du Conseil national des Barreaux parmi la quinzaine de magistrats chargés de réfléchir à cette réforme, cela semble peu compte tenu des enjeux en présence. De plus, on peut une nouvelle fois regretter l'absence de concertation, avec les professionnels de la justice préalablement à cette annonce. Sur le fond, le recours au juge semble être la garantie d'une justice publique et impartiale, de nature à préserver les équilibres en présence, et les intérêts des enfants. Par contre les notaires peuvent être en affaire avec les parties, pour d'autres questions telles qu'une succession, la vente ou l'acquisition d'un bien. De plus, là où le juge homologuait une convention rédigée par l'avocat, le notaire pour sa part enregistrera la convention qu'il aura lui-même rédigée. L'officier notarial devra également apprécier le caractère mutuel du consentement des époux pour divorcer. Sans mettre en doute le professionnalisme des notaires, déjudiciariser un acte dont les conséquences psychologiques et financières sont toujours fondamentales pour les parties et leurs enfants, est dangereux. Il lui demande donc si elle entend poursuivre cette réforme dans cette voie, transformant ainsi le mariage en simple contrat et initiant de fait un démantèlement du service public de la justice, voire une privatisation de l'activité judiciaire.
Réponse publiée le 30 décembre 2008
La garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la proposition de déjudiciarisation du divorce par consentement mutuel a été examinée par la commission chargée de réfléchir à une meilleure répartition des contentieux, présidée par M. le recteur Guinchard. Cette commission a rejeté cette proposition dans son rapport, déposé le 30 juin dernier, et préconisé un allégement de la procédure de divorce par consentement mutuel. Elle a, en effet, proposé qu'en l'absence d'enfant mineur commun, la comparution personnelle des époux devant le juge aux affaires familiales soit facultative. Cette dispense de comparution, sauf si le juge l'estime nécessaire ou si les parties la demandent, simplifie la procédure ; ainsi les justiciables n'auront plus à se rendre au tribunal. Par ailleurs, elle allège la charge de travail du juge aux affaires familiales et du greffe. En revanche, en présence d'enfant mineur, la commission a insisté sur le nécessaire maintien de la comparution des parties devant le juge. La Chancellerie entend donner suite à cette préconisation, dans le cadre d'un prochain texte de loi.
Auteur : M. Daniel Paul
Type de question : Question écrite
Rubrique : Famille
Ministère interrogé : Justice
Ministère répondant : Justice
Dates :
Question publiée le 22 avril 2008
Réponse publiée le 30 décembre 2008