Question écrite n° 22859 :
économie, industrie et emploi : personnel

13e Législature

Question de : M. Joël Giraud
Hautes-Alpes (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

M. Joël Giraud attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur les difficultés rencontrées par les personnels dits «reclassés» de l'ancienne administration des postes et télécommunications (P et T). En effet, la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 a créé deux établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), La Poste et France Télécom qui se sont vus confier la mission de service public, jusqu'alors assurée par l'administration des postes et télécommunications (P et T). Dans un premier temps, l'État a mis à disposition de France Télécom et de La Poste les 450 000 fonctionnaires des P et T qui conservaient leur statut d'agent de l'État. Le décret n° 93-519 du 25 mars 1993, fixant les dispositions statutaires applicables aux corps des agents professionnels de La Poste et de France Télécom, a donné ensuite le choix à ces fonctionnaires, soit d'intégrer l'un des nouveaux statuts, avec une revalorisation salariale immédiate, soit de conserver leur statut d'origine. Or, des 80 000 fonctionnaires ayant opté pour le maintien de leur statut, il en resterait aujourd'hui 16 000 à La Poste et 6 000 à France Télécom, qui, depuis 1993, ont vu leur situation professionnelle totalement bloquée. Ces agents s'estiment victimes d'un double préjudice : matériel d'une part et moral du à une discrimination fondée sur leur statut. Ce préjudice a été reconnu par une décision du tribunal administratif d'Orléans, prononcée le 5 octobre 2006, condamnant solidairement l'État et France Télécom. Cette situation pose un grave problème d'équité entre les différents personnels travaillant au sein de La Poste et France Télécom. Il la remercie de lui préciser les intentions du Gouvernement sur ce dossier.

Réponse publiée le 13 juillet 2010

À la suite de nombreux contentieux juridictionnels, le Conseil d'État a, dans son arrêt MM. Plisson et Escalas du 11 décembre 2008, enjoint l'État d'élaborer un décret permettant une reprise des promotions dans les corps dits de reclassement de La Poste et enjoint La Poste de prendre les mesures nécessaires à l'application de ce décret. Conformément à cet arrêt de la Haute Cour, le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour relancer la promotion de ces fonctionnaires au sein des corps de reclassement. C'est l'objet du décret 2009-1555 du 14 décembre 2009 relatif aux dispositions statutaires applicables à certains corps de fonctionnaires de La Poste. Ainsi, les agents dits reclassés de La Poste auront désormais le choix entre une promotion vers les grades de classification, comme actuellement, et une promotion au sein des corps de reclassement en application des dispositions du décret précité. La reconstitution de carrière, qui ne figurait pas dans l'arrêt du Conseil d'État du 11 décembre 2008, n'est pas envisagée.

Données clés

Auteur : M. Joël Giraud

Type de question : Question écrite

Rubrique : Ministères et secrétariats d'état

Ministère interrogé : Économie, industrie et emploi

Ministère répondant : Économie, industrie et emploi

Dates :
Question publiée le 13 mai 2008
Réponse publiée le 13 juillet 2010

partager