lieux de mémoire
Question de :
M. Éric Raoult
Seine-Saint-Denis (12e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Éric Raoult attire l'attention de M. le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants sur l'intérêt que présenterait la création d'une appellation « ville ou commune martyre de la résistance ». En effet, à l'image d'Oradour-sur-Glane (Haute- Vienne) ou de Maillé (Indre-et-Loire), d'autres villes comme Tulle (Corrèze) ont connu les affres de la barbarie nazie, durant la Seconde Guerre mondiale. Ces collectivités locales ont vu, sur leur territoire, les Allemands perpétrer des massacres de civils, qui ont marqué la mémoire collective des habitants survivants et de l'opinion publique de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces communes et ces villes mériteraient de voir honorer leur passé, où la mémoire de leurs familles disparues est encore présente. Ces collectivités locales pourraient ainsi recevoir le titre de « Martyrs de la résistance ». Cette appellation serait décernée sous le haut patronage du Président de la République. Il lui demande de lui indiquer sa position sur cette suggestion.
Réponse publiée le 23 septembre 2008
Le secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants précise qu'il partage pleinement la volonté de rendre hommage aux victimes des actes de barbarie commis par les nazis en rappelant le martyre de plusieurs communes pendant la Seconde Guerre mondiale. Il précise que les communes qui, à l'instar de celles d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ou de Maillé (Indre-et-Loire), ont connu sur leur territoire des exactions particulièrement atroces du fait des troupes d'occupation et pour lesquelles il sollicite la création d'une appellation « ville ou commune martyre de la Résistance » ont souvent été honorées par l'attribution de la croix de l'ordre de la Libération, de la Légion d'honneur ou encore de la croix de guerre. Toutefois, aucune mention honorifique particulière ne permet de distinguer les communes françaises ayant particulièrement souffert de la Seconde Guerre mondiale. En effet, seule l'élaboration d'un texte juridique ad hoc pourrait permettre la création d'une mention honorifique telle que celle de « commune martyre de la Résistance » à partir de critères dont la définition est susceptible de soulever des difficultés, d'ordre sémantique et politique, qui aboutiraient à effectuer une classification - voire une forme de hiérarchisation - entre les communes martyres, qui pourrait apparaître choquante. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement souhaite privilégier l'organisation de grandes cérémonies, telles que celle présidée par le Premier ministre, en 2004, à l'occasion du 60e anniversaire des massacres des habitants des communes d'Oradour-sur-Glane et de Vassieux-en-Vercors, qui s'inscrivent dans le cadre d'un nécessaire devoir de mémoire, ainsi que le secrétaire d'État l'a rappelé, le 10 juin 2006, lors de la cérémonie du 64e anniversaire du massacre d'Oradour-sur-Glane. Enfin, par sa présence exceptionnelle à Maillé, le 25 août 2008, le Président de la République a souligné l'importance du travail de mémoire à effectuer autour de ces événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale.
Auteur : M. Éric Raoult
Type de question : Question écrite
Rubrique : Anciens combattants et victimes de guerre
Ministère interrogé : Défense et anciens combattants
Ministère répondant : Défense et anciens combattants
Dates :
Question publiée le 20 mai 2008
Réponse publiée le 23 septembre 2008