Question écrite n° 71719 :
cancer de l'utérus

13e Législature

Question de : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la prévention du cancer du col de l'utérus. Il lui demande de bien vouloir lui dresser un bilan des actions de prévention contre le cancer du col de l'utérus menées jusqu'à ce jour et plus particulièrement de la vaccination des jeunes femmes contre les papillomavirus d'une part, et de lui indiquer ses intentions en la matière d'autre part.

Réponse publiée le 15 mars 2011

Le cancer du col utérin est lié à l'infection persistante par certains papillomavirus humains (HPV) dits oncogènes. L'infection conduit à la transformation de cellules qui peuvent parfois évoluer vers un cancer. Compte tenu, notamment, de son évolution lente et de l'existence de nombreuses lésions précancéreuses spontanément régressives ou curables, de tests de dépistage et de diagnostic acceptables par la population ainsi que de stratégies de traitement disponibles, le cancer du col de l'utérus est un bon candidat au dépistage d'après les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La lutte contre le cancer du col repose sur deux grandes mesures : le dépistage individuel et, depuis 2006, la vaccination contre l'infection à HPV. En France le taux de couverture global du dépistage individuel par frottis cervico-utérin (FCU) triennal a été estimé à 59 % sur la période 2003-2005 pour les femmes de vingt-cinq à soixante-cinq ans et 34 % des femmes n'ont pas eu de frottis remboursé en six ans et ne sont donc pas suivies régulièrement. Suite à ce constat la direction générale de la santé (DGS) a mis en place des expériences de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus dans 13 départements avec le même protocole. Ces expérimentations comprennent l'organisation du dépistage, la mise en place d'un système de surveillance du HPV ainsi que la mise en place d'expériences innovantes vers les populations non dépistées. Deux de ces expérimentations sont développées en Martinique et à La Réunion, départements où l'incidence des cancers du col est la plus élevée. Par ailleurs le dépistage, proposé à l'occasion du 1er examen prénatal, a été inclus dans la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires et permet un rattrapage des femmes non dépistées lors des consultations prénatales. Enfin la DGS a saisi en 2008 la Haute Autorité de santé (HAS) sur la stratégie de dépistage à adopter vis-à-vis du dépistage du cancer du col de l'utérus. Fin 2010, la HAS a rendu un rapport dont les recommandations préconisent le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. La mise en oeuvre des mesures préconisées sont actuellement à l'étude. La vaccination contre l'infection par les virus HPV, à l'origine de 70 % des cancers du col utérin, ne se substitue pas au dépistage par frottis mais constitue un moyen complémentaire d'agir face au cancer du col de l'utérus. Le plan Cancer 2009-2013 prévoit d'améliorer les taux de couverture vaccinale contre les HPV des jeunes filles de 14 ans, notamment par une information publique et adaptée sur la vaccination anti-HPV, destinée aux jeunes filles de quatorze ans et à leurs parents et d'étudier les conditions d'amélioration de l'accès à cette vaccination. Par ailleurs, l'action 16.5 de ce plan préconise d'étudier l'impact de la vaccination et des nouvelles technologies de recherche du papillomavirus sur l'ensemble de la stratégie de lutte contre le cancer du col de l'utérus.

Données clés

Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Santé et sports

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Dates :
Question publiée le 16 février 2010
Réponse publiée le 15 mars 2011

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