Afghanistan
Question de :
M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur une récente déclaration de son homologue allemand. Ce dernier propose un retrait des forces alliées en Afghanistan d'ici à 2014. Il lui demande son avis sur la question.
Réponse publiée le 10 mai 2011
Le ministre allemand des affaires étrangères, M. Guido Westerwelle, a estimé, à la veille de la conférence de Kaboul du 20 juillet 2010, qu'un des objectifs de cette réunion internationale devait être de proposer « une perspective de retrait » de la coalition, avec comme élément clé le transfert de la responsabilité aux autorités afghanes en matière de sécurité d'ici à quatre ans. L'intégration de cet objectif dans le communiqué final de la conférence est, pour M. Westerwelle, un « progrès significatif ». La France partage ce point de vue. Première réunion internationale de cette importance organisée en Afghanistan, la conférence de Kaboul a, dans le prolongement de la conférence de Londres de janvier dernier, renouvelé le contrat entre la communauté internationale et le Gouvernement afghan en mettant tout particulièrement l'accent sur le retour de l'Afghanistan à sa pleine souveraineté (« processus de Kaboul »). Le communiqué final de cette conférence fixe à la fin 2014 le transfert de la direction des opérations militaires aux forces afghanes dans toutes les provinces du pays. Si le début d'un retrait des forces américaines pourrait, si les conditions de sécurité le permettent, débuter en juillet 2011, comme annoncé par le président Obama, la communauté internationale et le Gouvernement afghan se sont donnés, avec la date de 2014, davantage de temps pour la montée en puissance des forces nationales de sécurité et pour la recherche d'une éventuelle solution négociée avec l'opposition armée. La solution au conflit ne peut en effet être uniquement militaire, elle doit aussi être politique. Cette transition vers une pleine appropriation des responsabilités par les autorités afghanes conditionne la perspective d'un retrait des forces alliées. Elle concerne tous les domaines. La conférence de Kaboul a ainsi réaffirmé l'objectif de faire transiter 50 % de l'aide internationale par le budget national afghan d'ici 2012, et de réaligner cette aide sur les priorités définies par le Gouvernement afghan. La France, avec ses partenaires, restera engagée dans la durée aux côtés du peuple afghan pour lui permettre de reprendre complètement en main la maîtrise de son destin.
Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Dates :
Question publiée le 10 août 2010
Réponse publiée le 10 mai 2011