protection
Question de :
M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, sur Pil-Ansu. Premier projet de captage de CO2 en France sur les fumées d'une centrale à charbon, il souhaiterait connaître les perspectives de ce type de projet ainsi que l'effet qu'il pourrait avoir sur l'environnement.
Réponse publiée le 21 décembre 2010
Pil-Ansu est un projet novateur de captage du CO2 visant la réalisation d'un pilote de captage du CO2 par antisublimation (givrage et dégivrage des gaz) sur les fumées d'une centrale à charbon, incluant la désulfuration des gaz, ce qui constituerait une première mondiale. Ce projet a été retenu dans le cadre du Fonds démonstrateur mis en place par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) suite aux conclusions du Grenelle de l'environnement. Ce programme finance en tout quatre projets de démonstrateurs de captage et de stockage du dioxyde de carbone (CSC) à hauteur de 45 MEUR : France-Nord (stockage en aquifère salin), ULCOS (projet de démonstrateur de CSC appliqué à la sidérurgie), C2A2 (captage en postcombustion) et Pil-Ansu. Le développement des technologies de CSC représente un enjeu important dans le contexte actuel de lutte contre le réchauffement climatique. En effet, en complément du développement des énergies non carbonées (énergies renouvelables, énergie nucléaire) et des efforts en matière d'efficacité énergétique, le CSC est susceptible de jouer un rôle substantiel dans la réduction des émissions de CO2. L'Agence internationale de l'énergie estime ainsi qu'il pourrait contribuer, jusqu'à hauteur de 20 %, à la réduction des émissions mondiales de CO2 d'ici 2050. Par ailleurs, pour certains secteurs industriels fortement émetteurs (sidérurgies, raffineries, cimenteries, etc.), il n'existe pas d'alternative au CSC pour réduire les émissions de façon aussi drastique. Ces technologies entrent actuellement dans une phase de démonstration à l'échelle industrielle. Leur déploiement commercial, qui est envisagé à l'horizon 2020, nécessite outre la mise en place d'un cadre économique et réglementaire adapté, un soutien de l'effort de recherche actuellement mené à travers le monde. En France, les activités de recherche sont à la fois menées dans les centres de recherche publics, parmi lesquels on trouve IFP Énergies nouvelles et le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dont les compétences sont reconnues au niveau mondial dans ce domaine, et par le secteur privé, où un certain nombre d'acteurs sont à la pointe à l'échelle mondiale comme par exemple Total, qui a inauguré en janvier 2010 à Lacq (64) un des premiers pilotes au monde testant la chaîne complète de captage, transport et stockage du CO2. Pour soutenir ces activités au niveau français, outre la mise en place du Fonds démonstrateurs mentionné précédemment, l'Agence nationale de la recherche a financé 33 projets de recherche et développement pour un montant de 27 MEUR. Des projets de CSC pourraient par ailleurs être soutenus dans le cadre du programme « d'investissements d'avenir », soit par la mise en place d'un institut d'excellence dédié à ces technologies, soit par le cofinancement de démonstrateurs. Il convient finalement de mentionner le soutien apporté à ces technologies au niveau européen dans le cadre du programme cadre de recherche et développement, du plan de relance ainsi que du Fonds démonstrateurs européen communément appelé « NER300 ».
Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : Écologie, énergie, développement durable et mer
Ministère répondant : Écologie, développement durable, transports et logement
Dates :
Question publiée le 17 août 2010
Réponse publiée le 21 décembre 2010