Question écrite n° 86693 :
travail de nuit

13e Législature

Question de : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sur l'évolution professionnelle des salariés de nuit. Il souhaiterait savoir si celle-ci est identique à celle des salariés travaillant le jour, malgré le fait que l'accès est moins aisé aux actions de formation professionnelle.

Réponse publiée le 10 mai 2011

Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé a pris connaissance avec intérêt de la question relative à l'évolution professionnelle des salariés de nuit. Une enquête « santé et itinéraire professionnel de 2007 » de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), indique qu'est considérée « ascendante » une trajectoire où le niveau du dernier emploi occupé est supérieur à celui du premier. Les salariés qui ont connu de longues périodes de travail de nuit ne semblent pas avoir des trajectoires professionnelles moins favorables que les autres. Toutes catégories socioprofessionnelles confondues, 48 % de ceux qui ont connu une exposition d'au moins dix ans au travail de nuit ont eu une trajectoire professionnelle ascendante, contre 33 % des autres travailleurs (cf. tableau 1). Parmi les seuls ouvriers, 68 % de ceux qui ont travaillé la nuit dix ans ou plus ont connu une trajectoire ascendante, contre 63 % de ceux qui n'ont pas connu une telle exposition au travail de nuit (respectivement 29 % et 31 % chez les employés).


Tableau 1
La trajectoire professionnelle selon l'exposition au travail de nuit
(En pourcentage.)
ASCENDANTE DESCENDANTE AUTRE ENSEMBLE
N'a pas travaillé la nuit (dix ans ou plus) 33 17 50 100
A travaillé la nuit (dix ans ou plus) 48 10 42 100
Ensemble 34 16 50 100
Comme le montre l'enquête précitée, l'accès à la formation professionnelle continue ne semble pas non plus être plus difficile pour les travailleurs de nuit. Ainsi 25 % des personnes ayant travaillé au moins dix ans de nuit ont bénéficié d'une période de formation professionnelle d'au moins un an, contre 20 % des autres (cf. tableau 2). L'écart est surtout net chez les employés entre ceux qui ont travaillé la nuit (travaillant surtout dans les services publics : santé, police, pénitentiaire, etc.).

Tableau 2
Travail de nuit et accès à la formation professionnelle longue
(En pourcentage.)
OUVRIERS EMPLOYÉS TOUTES CATÉGORIES
Travail
de nuit
dix ans
ou plus
Non Travail
de nuit
dix ans
ou plus
Non Travail
de nuit
dix ans
ou plus
Non
A connu une formation longue 20 18 36 20 25 20
Ce résultat est confirmé par l'enquête du changement organisationnel et informatisation (COI) en 2007. Selon cette enquête, les salariés qui travaillent la nuit accèdent un peu plus souvent que les autres à des formations professionnelles et 17 % des personnes travaillant fréquemment la nuit n'ont eu accès à aucune formation professionnelle depuis le début de leur carrière, contre 21 % de celles qui ne travaillent jamais la nuit (cf. tableau 3).

Tableau 3
Travail de nuit et nombre de formations suivies
depuis le début de carrière
(En pourcentage.)
AUCUNE
formation
UNE
ou deux
formations
TROIS
formations
ou plus
ENSEMBLE
Tous salariés
Travaille fréquemment la nuit 17 62 21 100
Travaille occasionnellement la nuit 17 56 27 100
Ne travaille jamais la nuit 21 57 22 100
Ensemble 20 58 22 100
Employés et ouvriers
Travaille fréquemment la nuit 19 65 16 100
Travaille occasionnellement la nuit 25 62 13 100
Ne travaille jamais la nuit 30 58 12 100
Ensemble 28 59 13 100

Données clés

Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Travail

Ministère interrogé : Travail, solidarité et fonction publique

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Dates :
Question publiée le 17 août 2010
Réponse publiée le 10 mai 2011

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