Question écrite n° 88806 :
protection

13e Législature

Question de : M. Pierre Morel-A-L'Huissier
Lozère (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, sur les perturbations que provoquerait le passage d'avions notamment sur la dispersion des nuages chargés de pluie. À terme, sur les zones de couloirs aériens, ces passages favoriseraient même le développement de sécheresses avec des conséquences problématiques pour l'agriculture. Il lui demande de lui faire connaître toutes les analyses sur ce sujet.

Réponse publiée le 21 décembre 2010

À ce jour, aucun élément scientifique ne permet de supposer que le passage répété des avions provoquerait la dispersion de nuages induisant des sécheresses exceptionnelles. L'état actuel des connaissances suggère au contraire que les traînées blanches laissées dans le ciel par le passage des avions, et qui correspondent à une condensation de l'eau de l'atmosphère en cristaux autour des émissions normales de l'avion, seraient de nature à favoriser les formations nuageuses. La combustion du kérosène dans les moteurs des avions émet des gaz et des particules (suies, imbrûlés, poussières). Ces particules sont à l'origine de la condensation observée. En effet, elles peuvent servir de noyau de condensation dans des cas de très forte humidité de l'atmosphère et pour des températures inférieures à - 30°C. Ces conditions dépendent peu de l'altitude intrinsèquement, mais bien des conditions atmosphériques et de la météorologie. La taille, la durée et l'étalement des traînées de condensation dépendent des conditions météorologiques et de la durée du phénomène. Il est toutefois difficile de savoir si un nuage s'est créé parce que l'atmosphère a évolué naturellement ou si c'est la traînée de condensation qui s'étend : les particules émises étant en quantité relativement limitée, cette seconde hypothèse semble moins plausible. Des études internationales essayent de modéliser ce phénomène pour mieux l'appréhender. Ainsi, l'enjeu majeur concernant les traînées de condensation réside dans l'évaluation de leur contribution à l'effet de serre. De nombreuses études sont d'ailleurs menées sur ce sujet au niveau national par l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA), et au niveau international par le Groupe international d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

Données clés

Auteur : M. Pierre Morel-A-L'Huissier

Type de question : Question écrite

Rubrique : Environnement

Ministère interrogé : Écologie, énergie, développement durable et mer

Ministère répondant : Écologie, développement durable, transports et logement

Dates :
Question publiée le 21 septembre 2010
Réponse publiée le 21 décembre 2010

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