politique de l'emploi
Question de :
M. Alain Néri
Puy-de-Dôme (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 12 mars 2009
ÉVOLUTION DU CHÔMAGE
M. le président. La parole est à M. Alain Néri, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Alain Néri. Tout d'abord, madame la ministre de l'intérieur, je veux vous dire combien j'ai été consterné par votre réponse à la question concernant les collégiens de Bordeaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC - Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Vous n'avez pas eu un mot de regret.
Madame la ministre, vous venez de créer le droit à la bavure : c'est un véritable scandale ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Monsieur le Premier ministre, la France s'enfonce dans la crise, ou plutôt dans les crises - crise financière, crise économique, et maintenant crise sociale.
M. Jean-Marc Roubaud et M. André Wojciechowski. Démagogue !
M. Alain Néri. Pas un jour ne se passe sans son triste cortège de fermetures d'entreprises et de licenciements ; je citerai Preciturn ou Alcan, dans le Puy-de-Dôme, ou les menaces qui pèsent sur l'AIA.
En janvier, le chômage est revenu en force, avec 90 000 chômeurs supplémentaires.
Comment ne pas être indigné par le cynisme de Total qui annonce, une semaine, des profits records de 14 milliards d'euros et, la semaine suivante, cinq cent cinquante-cinq licenciements ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Monsieur le Premier ministre, vous devez exiger que Total rembourse l'argent public qu'il a touché !
Monsieur Wauquiez, il ne suffit pas de déplorer : il faut des actes ! La France est en situation d'urgence sociale, et les Français sont en état d'exaspération sociale.
Ce désastre social frappe en particulier notre jeunesse. Hier, dans cet hémicycle, M. Wauquiez avouait que le taux d'emploi des jeunes était le pire qu'on ait connu. Triste vérité ! En effet, le taux de chômage des jeunes a augmenté de 25 % en trois mois. Et ceux qui ont trouvé un emploi subissent un temps partiel imposé ou un emploi temporaire, avec un salaire mensuel de 600 à 700 euros, inférieur au seuil de pauvreté. Qu'adviendra-t-il des 250 000 jeunes qui vont arriver sur le marché du travail en juin et qui trouveront porte close dans les entreprises ?
M. le président. Merci, monsieur Néri.
M. Alain Néri. Monsieur le Premier ministre, quand mettrez-vous en oeuvre un plan de relance pour la jeunesse ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi.
M. Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi. Monsieur Néri, vous venez de rappeler la situation extrêmement difficile de l'emploi des jeunes en France ; je vous en remercie.
En effet, le taux de chômage des jeunes de moins de vingt-cinq ans a progressé de près de 25 % au cours de l'année qui vient de s'écouler. Nous devons tout faire pour éviter que les jeunes ne soient les premières victimes de la crise.
Vous m'avez interrogé sur les actions concrètes qui seront mises en place.
Nous travaillons tout d'abord à mieux protéger les jeunes dans cette crise. Trop souvent ces derniers enchaînent des contrats et des CDD de courte durée. L'assurance chômage les protégeait mal, mais, grâce à un travail mené avec les partenaires sociaux, cette situation sera améliorée dès le mois prochain.
Ensuite, nous voulons aider nos jeunes à percer ce " plafond de verre ", leur mettre le pied à l'étrier et leur permettre d'avoir une première expérience professionnelle. Vous le savez, puisque nous avons appliqué ce programme dans votre département. Je pense au contrat autonomie conduit conjointement avec Fadela Amara, également originaire d'Auvergne.
Enfin, avec Christine Lagarde et Martin Hirsch, nous misons sur l'alternance et l'apprentissage. Nous plaçons nos plus grands espoirs dans ces dispositifs car ils permettent d'obtenir pour nos jeunes le meilleur taux d'insertion professionnelle. Il faut donc que nous puissions faciliter leur développement car ils constituent pour les jeunes de véritables voies d'accès à l'emploi.
Monsieur Néri, pour conclure, je répondrai sans les esquiver à vos propos concernant Total. (" Ah ! " sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Les annonces faites par Total ont choqué sur tous les bancs de cet hémicycle. Mais puisque vous parliez de l'impératif de mener des actions concrètes, je vais vous en citer une : avec les services de Christine Lagarde, nous allons dès aujourd'hui prendre contact avec la direction de Total pour lui demander de montrer l'exemple et de donner une image positive de ce groupe en faisant un geste, notamment, pour l'apprentissage et l'emploi des jeunes. Je pense que nous pourrons tous nous retrouver autour de telles initiatives. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Alain Néri
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Emploi
Ministère répondant : Emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 mars 2009