universités
Question de :
M. Claude Leteurtre
Calvados (3e circonscription) - Nouveau Centre
Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2009
SITUATION DANS LES UNIVERSITÉS
M. le président. La parole est à M. Claude Leteurtre, pour le groupe Nouveau Centre.M. Claude Leteurtre. Ma question s'adresse à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. J'y associe M. Olivier Jardé.
Il y a un mois déjà, madame la ministre, François Rochebloine vous interrogeait sur la situation des universités. Ce matin encore, sur quatre-vingt-quatre universités, une quinzaine restent bloquées. Voilà quatorze semaines que le mouvement a commencé. Sans doute y a-t-il, à son origine, des interrogations tout à fait respectables, mais il arrive un moment où la situation n'est tout simplement plus acceptable. (" Très juste ! " sur les bancs du groupe NC.) C'est aujourd'hui une minorité, manifestement manipulée (Applaudissements sur les bancs du groupe NC), qui, non seulement bloque la reprise des cours mais n'hésite plus à utiliser la violence contre ceux qui veulent travailler, voire se livre à des dégradations.
Si les enseignants-chercheurs ne sont pas à plaindre puisqu'ils touchent leurs salaires, il n'en va pas de même pour les étudiants, dont la situation devient dramatique : beaucoup ne connaissent pas les résultats des épreuves de février ; et comment vont-ils pouvoir valider leur semestre ? Certes, on bricolera des cours de rattrapage, voire des examens, mais c'est bien une année universitaire gâchée qui se profile. Les plus pénalisés seront les étudiants issus des familles les plus modestes (Applaudissements sur les bancs du groupe NC), qui sont obligés de travailler l'été. Quelle image de l'université pour les étudiants étrangers, pour la plupart boursiers de leur pays ! Personne ne gagnera quoi que ce soit à cette confrontation que plus rien ne justifie, et l'université n'a pas besoin de ternir encore son image.
Le Nouveau Centre s'interroge : comment va-t-on pouvoir éviter des examens au rabais ? Quelles mesures comptez-vous prendre pour faire respecter l'ordre républicain ? (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe GDR.) Comment et quand notre université va-t-elle retrouver la sérénité qui doit être la sienne pour assurer ses deux vocations : transmettre le savoir et développer la recherche ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur Leteurtre, vous l'avez dit : des perturbations subsistent aujourd'hui dans une quinzaine d'universités. Je répète ici ce que j'ai déclaré hier : les étudiants veulent très majoritairement reprendre les cours et nul n'a le droit de prendre en otage leur avenir. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) À chaque fois qu'un président d'université nous le demande, ma collègue Michèle Alliot-Marie et moi-même mobilisons tous les moyens nécessaires...
M. Jean-Pierre Brard. Mais pas les moyens universitaires !
Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur. ...pour assurer les évacuations de sites universitaires, pour protéger les étudiants, les enseignants et les personnels qui souhaitent reprendre le travail. (" Très bien ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Par ailleurs, les recteurs ont demandé que tous les agents publics qui entravent volontairement le fonctionnement du service public, que ce soit par la rétention des notes, le blocage des rattrapages ou par le refus d'organiser les examens, soient soumis à une retenue sur salaire pour service non fait, conformément à la loi. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Nous le devons à tous les universitaires et à tous les personnels qui, d'accord ou pas avec la politique du Gouvernement,...
M. Régis Juanico. Ils ne sont pas d'accord ! Retirez votre projet !
Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur. ...assurent avec conscience professionnelle la tenue des cours pour l'avenir des étudiants. Ils constituent la grande majorité. Mais nous le devons aussi et d'abord aux parents qui se saignent aux quatre veines pour envoyer leurs enfants à l'université, et aux étudiants qui travaillent pour payer leurs études. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Enfin, monsieur le député, je veillerai scrupuleusement à la qualité des diplômes qui seront délivrés : pas de diplômes au rabais, pas de diplômes sans rattrapage des cours. La République délivre des diplômes nationaux ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Auteur : M. Claude Leteurtre
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement supérieur
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 7 mai 2009