Question au Gouvernement n° 1590 :
sécurité des biens et des personnes

13e Législature

Question de : M. Christian Vanneste
Nord (10e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 14 octobre 2009

INCIDENTS À POITIERS

M. le président. La parole est à M. Christian Vanneste, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Christian Vanneste. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
Le mois dernier, l'assassinat de Mme Hodeau a ému la France entière. Son meurtrier a pu être retrouvé rapidement parce que sa voiture avait été filmée par une caméra de vidéosurveillance, puis localisée par un hélicoptère de la gendarmerie. En 1993, la Grande-Bretagne avait, elle aussi, été émue par le meurtre d'un petit garçon de trois ans par deux garçons de dix ans, qui furent également arrêtés grâce à une caméra de vidéoprotection.
La Grande-Bretagne est dotée aujourd'hui de 4, 5 millions de caméras, alors que la France n'en posséderait que 20 000. Chacun appréciera la différence.
La vidéoprotection n'est plus dans notre pays un véritable sujet de débat : 78 % des Français y sont désormais favorables. L'usage de la vidéoprotection répond à un double objectif : d'une part, elle permet d'identifier les individus, d'autre part, de faciliter l'élucidation des crimes et délits. Elle est donc à la fois préventive et corrective.
La proposition de loi de notre collègue Ciotti, que nous avons votée récemment, a interdit le port de masques ou de cagoules à proximité d'une manifestation. Les événements scandaleux qui viennent de survenir à Poitiers montrent à quel point cette disposition était juste, puisque 300 casseurs d'extrême gauche ont dévasté le centre-ville en se dissimulant sous des cagoules et des masques. (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe UMP.)
M. Maxime Gremetz. Toujours aussi facho !
M. Christian Vanneste. Il faut évidemment se féliciter de l'intervention rapide de la justice et de l'État, qui a permis d'identifier et de condamner huit des auteurs des faits. Il n'en demeure pas moins qu'une généralisation de la vidéosurveillance et de l'interdiction des masques rendrait le travail des forces de sécurité encore plus efficace.
Je voudrais savoir, monsieur le ministre, quelles sont les mesures prises dans le domaine de la vidéosurveillance. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales.
M. Patrick Roy. Et des cagoules !
M. le président. Monsieur Roy, vous avez déjà eu un avertissement. Le prochain sera inscrit au procès-verbal, en application de l'article 70 du règlement. (Protestations sur les bancs du groupe SRC - Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Vous avez la parole, monsieur le ministre.
M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Monsieur le député, en prenant appui sur l'actualité récente, vous évoquez la question très importante de la vidéoprotection. Vous avez raison : la vidéoprotection, ça marche !
Comme vous le savez, une enquête publique diligentée par l'inspection générale de l'administration a montré que, dans les collectivités faisant usage de la vidéoprotection, la délinquance diminuait deux fois plus vite que dans les collectivités non équipées. C'est d'ailleurs un sentiment largement partagé par les Français, puisque nos compatriotes, lorsqu'ils sont interrogés à ce sujet, estiment à plus de 80 % que cela peut améliorer la sécurité.
M. André Chassaigne. Et pour La Poste, qu'est-ce qu'ils répondent ?
M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur. Que faut-il faire ? D'abord augmenter rapidement le nombre de caméras de vidéoprotection sur notre territoire. Leur nombre, d'environ 20 000 à l'heure actuelle, doit être porté à 60 000 d'ici à 2011. Le Premier ministre a d'ailleurs décidé que nous devions nous doter des moyens nécessaires pour y parvenir, en passant de 12 millions d'euros consacrés à cet équipement en 2009 à 20 millions d'euros en 2010.
M. Pierre Gosnat. Big Brother !
M. Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur. Et il faudra aller plus loin, protéger les commerces de proximité, les halls d'immeuble, les parkings, bref, partout où il faut assurer la protection de nos compatriotes,. La vidéoprotection permet d'identifier les délinquants, de prévenir, souvent, la réalisation de faits délictueux et, enfin, d'éviter les polémiques : autant de raisons qui nous encouragent à multiplier les efforts dans ce domaine. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Christian Vanneste

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Sécurité publique

Ministère interrogé : Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales

Ministère répondant : Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales

Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 14 octobre 2009

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