Liban
Question de :
M. Étienne Pinte
Yvelines (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 15 novembre 2007
LIBAN
M. le président. La parole est à M. Étienne Pinte, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Étienne Pinte. Monsieur le ministre des affaires étrangères, à quelques jours de l'élection du nouveau président de la République libanaise, je voudrais faire mémoire de nos six collègues députés libanais assassinés depuis 2005. Le Liban, auquel nous sommes tous très attachés, a subi ces dernières années de graves troubles et un conflit d'une grande violence. Aux termes de la Constitution libanaise, le nouveau président de la République doit être élu d'ici le 24 novembre prochain par les députés. En notre nom à tous, et en particulier des membres du groupe d'amitié France-Liban, je souhaite exprimer notre soutien à tous les députés libanais quelle que soit leur sensibilité afin que ces élections se déroulent dans un climat de paix et de respect de la Constitution.
M. François Goulard. Très bien !
M. Étienne Pinte. Monsieur le ministre des affaires étrangères, vous n'avez pas ménagé vos efforts pour que la France facilite le processus électoral. Pourriez-vous éclairer la représentation nationale sur les derniers développements de la situation politique au Liban et préciser les chances de voir cette élection se dérouler dans les meilleures conditions ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur divers bancs du groupe Nouveau Centre ainsi que sur quelques bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et européennes.
M. Jacques Myard. En chantant !
M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes. Monsieur le député, permettez-moi d'abord de m'associer à l'hommage que vous avez rendu aux six députés qui ont été assassinés.
Actuellement, cinquante et un députés libanais sont réfugiés, sous protection, à l'hôtel Phoenicia. Je leur ai rendu visite il y a peu de temps, avec mes collègues espagnol et italien. Hier encore, nous nous sommes efforcés, comme nous le faisons depuis six mois, de rétablir les possibilités de dialogue entre les Libanais. Nous avons reçu en France tous les groupes politiques, y compris le Hezbollah, pour un week-end de travail à l'issue duquel il semble qu'un dialogue au moins pourrait s'instaurer.
Où en sommes-nous exactement ? La France a parlé avec les Syriens, avec les Iraniens, parce que nous savons que les influences extérieures sont très importantes pour la paix du Liban. Nous avons tenté de leur faire comprendre que nous n'accepterions aucune influence extérieure. C'est aux Libanais de se déterminer et d'élire, comme le prévoit la Constitution, le président maronite de leur choix.
Donc nous nous sommes efforcés de maintenir la pression avec de nombreux autres pays pour que soient respectés la date et le processus constitutionnel.
Des noms circulent. Nous avons rencontré le patriarche maronite hier encore. C'est un patriarche respecté. C'est à lui de délivrer, cet après-midi, en ce moment peut-être, les noms aux deux chefs de la majorité, M. Hariri et M. Nabih Berri. Vous savez qu'aucun des groupes ne peut gagner contre l'autre et qu'ils doivent s'entendre pour essayer de trouver un candidat de consensus.
Nous avons fait tout notre possible. Nous retournerons au Liban pour l'élection qui se déroulera mercredi si tout va bien - car le Parlement est fermé, vous le savez -, et jeudi et vendredi.
En tout état de cause, le 24 novembre, ce sera trop tard. Il peut y avoir une crise qui ne profiterait à personne, ni aux Libanais ni aux pays de la région, qui n'a pas besoin de cela. Il peut y avoir un vide politique, qui ne profiterait à personne. Il faut absolument qu'il y ait un gouvernement légitime. La France se tient aux côtés de ses amis libanais, respectant toutes les communautés, toutes les religions, ne privilégiant personne, en espérant que le modèle libanais de la diversité pourra se maintenir, peut-être un peu grâce à votre soutien. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
M. le président. Merci, monsieur le ministre.
Auteur : M. Étienne Pinte
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 novembre 2007