France Télévisions
Question de :
M. Nicolas Perruchot
Loir-et-Cher (1re circonscription) - Nouveau Centre
Question posée en séance, et publiée le 26 novembre 2009
TÉLÉTHON
M. le président. La parole est à M. Nicolas Perruchot, pour le groupe Nouveau Centre.M. Nicolas Perruchot. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Le président du Sidaction, l'homme d'affaires Pierre Bergé, a déclenché le week-end dernier une vive polémique en accusant l'Association française contre les myopathies, dont le financement dépend du Téléthon, de " parasiter la générosité des Français d'une manière populiste ".
M. Yves Nicolin. Scandaleux !
M. Nicolas Perruchot. Diverses personnalités ont condamné ces déclarations tandis que d'autres, beaucoup plus rares, ont pris sa défense. Ces propos ont choqué beaucoup de Français qui, par leur générosité, aident de nombreuses causes depuis très longtemps.
Cette attaque vise directement toutes les associations et les milliers de bénévoles qui, depuis vingt-trois ans, travaillent à la réussite du Téléthon. " L'argent du Téléthon sert l'ensemble des recherches sur la thérapie génique et donc indirectement toutes les causes, y compris le sida ", a d'ailleurs déclaré Vincent Pelletier, directeur général de l'association AIDES.
Je crois utile de rappeler que les fonds du Téléthon financent 70 % de la recherche sur les maladies rares. Des résultats encourageants viennent d'être publiés par des équipes françaises : deux enfants atteints d'adrénoleucodystrophie - maladie rare du cerveau - ont été traités avec succès, et une équipe a réussi à recréer de la peau à partir de cellules souches embryonnaires humaines, une première qui pourrait trouver une application rapide dans le traitement des grands brûlés.
Au-delà de ces considérations et de ces attaques nauséabondes, la question posée est ailleurs : l'État devrait pouvoir mieux contrôler la collecte et la répartition des fonds, voire, pour certains, contrôler jusqu'à la générosité des Français. Cela traduit une vision étriquée de la société, qui consiste à prendre aux uns pour donner aux autres.
Madame la ministre, pouvez-vous, alors que le vingt-troisième Téléthon aura lieu les 4 et 5 décembre prochains, rassurer les milliers de Français qui s'apprêtent à faire des dons et les milliers de malades qui ont besoin de leur générosité, quant à la nécessité de continuer à soutenir ces collectes ? (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP et sur quelques bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, je tiens à rassurer tous les Français qui nous écoutent. Oui, les dons qui seront faits au Téléthon seront bien employés.
Voici plusieurs années, l'Association française contre les myopathies a créé le Téléthon pour attirer l'attention sur ces maladies dites orphelines, ces maladies génétiques très rares qui n'intéressaient pas la recherche publique parce qu'elles ne touchent que très peu de personnes. Le Téléthon a permis de spectaculaires progrès dans la recherche française en matière de génétique. Je le dis devant vous : ces progrès ont servi l'ensemble de la recherche. (" Très bien ! " sur plusieurs bancs.)
Je profite de votre question, monsieur le député, pour rendre hommage à l'action de toutes les associations et de leurs bénévoles, qui travaillent à réunir des dons pour la recherche publique et qui apportent espoir aux malades et à leurs familles. Les Français donnent avec leur coeur ; ils donnent à la cause qui les touche. Le rôle de l'État est de vérifier, par une évaluation indépendante et transparente que cet argent est bien utilisé.
Le sida ? Oui, c'est une grande cause de santé publique. Les maladies orphelines ? Oui, elles aussi sont une grande cause de santé publique. Ne les opposons pas ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
M. Jean Glavany. Belle formule !
Auteur : M. Nicolas Perruchot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Audiovisuel et communication
Ministère interrogé : Enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 novembre 2009