grippe
Question de :
Mme Dominique Orliac
Lot (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 16 décembre 2009
GRIPPE A
M. le président. La parole est à Mme Dominique Orliac, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.Mme Dominique Orliac. Madame la ministre de la santé et des sports, la politique gouvernementale concernant la gestion de la grippe A H1N1 est un échec total. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) En effet, 90 % des Français ne sont pas vaccinés et 78 % d'entre eux n'envisagent pas de le faire, alors que le pic de l'épidémie est atteint ou dépassé dans tous les pays d'Europe sauf en France.
C'est un échec total car, depuis le début, les informations désordonnées et contradictoires, tant auprès des professionnels de santé qu'auprès de la population, ont semé le doute quant à la pertinence de la vaccination et du traitement médical.
C'est un échec total car, depuis le début, les médecins généralistes n'ont pas été associés alors qu'un médecin généraliste volontaire aurait pu vacciner dans le cadre d'une consultation. Les 50 000 généralistes auraient pu ainsi vacciner 2 millions de personnes en quatre jours.
M. Jean-Pierre Door. Ce n'est pas vrai !
Mme Dominique Orliac. Madame la ministre, il faut que vous compreniez que les professionnels de santé sont de plus en plus exaspérés. Ils passent de nombreuses heures à conseiller leurs patients au téléphone sans avoir la possibilité de les vacciner. Convenez que cette situation est aberrante !
Mais l'indignation risque d'être à son comble en fin d'année car vous envisagez de réquisitionner alors les praticiens, pour pallier les déficiences de l'organisation étatique de la campagne de vaccination. Vous envisagez donc de faire peser sur le corps médical les désorganisations de votre campagne alors même que vous refusiez jusqu'alors sa coopération. C'est bien là une démonstration par l'absurde de son utilité !
Les généralistes sont mûrs pour descendre dans la rue ou fermer leurs cabinets. Il y a un véritable risque de grève des gardes, comme en 2001.
Madame la ministre, pourriez-vous concevoir l'activité vaccinale des médecins généralistes comme une activité complémentaire de celle des centres dédiés ? Cela représenterait une mise à disposition de 3 à 4 millions de doses, soit environ 5 % des 92 millions de doses restantes. Allez-vous enfin réagir, alors qu'il est déjà presque trop tard ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Éric Raoult. Ridicule !
M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Madame la députée, vous posez des questions extrêmement précises sur un ton polémique. Bien évidemment, je m'inscris totalement en faux contre les contrevérités que vous venez de prononcer. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.) Le président Pierre Méhaignerie m'ayant invitée à faire le point sur la campagne de vaccination devant la commission des affaires sociales, j'aurai tout à l'heure l'occasion de démonter un par un les arguments que vous venez d'avancer. Votre question me permet cependant de faire d'ores et déjà le point sur cette campagne de vaccination.
Avec 3,5 millions de nos compatriotes vaccinés, nous avons un des meilleurs taux de vaccination des pays qui ont lancé des campagnes de vaccination. Voilà la vérité. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.)
Déjà 35 % des personnels soignants de nos hôpitaux se sont fait vacciner, et ce taux atteint 60 % pour les médecins, tandis que 270 000 élèves des établissements du secondaire se sont également fait vacciner.
Il faut forcer le pas, car si cette grippe revêt souvent une forme peu sévère, elle peut prendre des formes fulgurantes. Ainsi, la semaine dernière, 113 personnes ont été hospitalisées pour des syndromes de détresse respiratoire aiguë. Presque toutes s'étaient vu proposer une vaccination contre la grippe mais ne l'avaient pas acceptée.
Il nous faut donc poursuivre nos efforts. Bien entendu, nous adaptons notre système de vaccination à mesure que la logistique se dessert. Nous recevons en effet de plus en plus de vaccins, ce qui nous permet de vacciner la totalité de la population et non pas seulement les publics prioritaires.
Cette vaccination contre la grippe est la plus grande opération de santé publique menée dans notre pays et nous sommes en train de la réussir ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et sur quelques bancs du groupe NC.)
Auteur : Mme Dominique Orliac
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Santé et sports
Ministère répondant : Santé et sports
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 16 décembre 2009