Haïti
Question de :
M. Bruno Bourg-Broc
Marne (4e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 20 janvier 2010
HAÏTI
M. le président. La parole est à M. Bruno Bourg-Broc, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Bruno Bourg-Broc. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères.
Haïti est un pays proche de la France : proche par son voisinage avec nos départements d'Amérique, proche par l'histoire, la culture, la langue, proche par notre coopération et par le réseau d'adoption internationale. Sans doute est-ce pour ces raisons que nous sommes d'autant plus sensibles au drame que vit le peuple haïtien.
Monsieur le ministre, au moment où l'on parle beaucoup de l'aide américaine et de l'aide canadienne en Haïti, qu'a entrepris la France et qu'envisage-t-elle d'entreprendre pour venir en aide à ce peuple ami, aujourd'hui pour répondre à l'urgence et, demain, pour participer à la nécessaire reconstruction du pays ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes.
M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes. Monsieur le député, dès l'annonce, à onze heures du soir, heure de Paris, de ce tremblement de terre dont vous connaissez désormais la puissance et l'immensité des dégâts, nous avons mobilisé notre centre de crise et les ministères partenaires. Nous avons envoyé à ce jour sept cents sauveteurs et équipes médicales de la sécurité civile et du ministère de la défense. Sur les soixante-quatorze personnes dégagées des décombres, les Français - je suis désolé de cette arithmétique macabre - en ont sorti quatorze. Nous avons évacué sur les Antilles, puis rapatrié environ sept cents Français, mais également des ressortissants européens et des enfants - vous avez évoqué à juste titre le circuit d'adoption internationale.
Nous avons maintenant sur place un hôpital de campagne avec un poste médical pour trier les blessés, et dix équipes médicales dans le reste de la ville. Nous devons bien sûr étendre notre réseau, pas seulement à Port-au-Prince mais également aux alentours, et évidemment penser dès à présent à la reconstruction.
Signe d'espoir le plus tangible, le plus crédible que l'on puisse donner aux Haïtiens, alors que l'on parle de dizaines de milliers de victimes, même si les chiffres ne sont pas tous très fiables pour le moment : nous avons proposé une conférence internationale de donateurs pour préparer dès maintenant la reconstruction. Une conférence d'experts se réunira à Montréal dès le 25 mars, suivie d'une conférence internationale. La République dominicaine vient d'annoncer qu'elle serait candidate pour l'accueillir. C'est tout près d'Haïti : autant dire que la chose n'est pas impossible, bien au contraire. Nous continuerons ainsi à apporter à ce peuple ami et frère, bien qu'éloigné de notre territoire, une aide dont on a déjà pu, me semble-t-il, mesurer d'ores et déjà l'ampleur et l'efficacité. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Bruno Bourg-Broc
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 janvier 2010