conseils régionaux
Question de :
M. Jean-Marc Ayrault
Loire-Atlantique (3e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 3 février 2010
PROTESTATION DU GROUPE SRC
M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Ayrault, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Jean-Marc Ayrault. Mes chers collègues, permettez-moi tout d'abord de faire une remarque d'ordre constitutionnel : nous avons actuellement une séance de questions au Gouvernement. Or force est de constater, à la suite de l'intervention de M. Bertrand, secrétaire général de l'UMP, la semaine dernière et de celle de M. Copé aujourd'hui, qu'il s'agit non plus de séances de questions au Gouvernement mais de séances de questions au parti socialiste ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Si vous voulez changer le règlement, monsieur le président, faites-le mais assumez-le ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Richard Mallié. Quel culot !
M. le président. Puisque vous interpellez la présidence, je vais vous répondre très précisément.
Ici, dans le cadre des questions au Gouvernement, la parole est libre et elle le restera. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean-Marc Ayrault. Monsieur Copé, puisque la parole est libre, permettez-moi de vous rappeler que M. Frêche a déjà été exclu du parti socialiste en janvier 2007. Ses déclarations sont inacceptables et la direction du parti socialiste a pris ses responsabilités. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Cela étant, monsieur Copé, vous n'avez pas à faire la leçon à tout le monde car, je vous le rappelle, vous avez investi un certain M. Couderc dans la région Languedoc-Roussillon alors qu'il était vice-président d'une alliance avec le Front National en 1998 (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Il semble donc que cela ne vous gêne pas !
Monsieur Copé, je ne vous pas ai non plus entendu dénoncer les propos inacceptables et xénophobes de M. Delattre à Franconville, de M. Hortefeux ou de Mme Morano à l'occasion du débat sur l'identité nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Nous n'avons pas peur du débat, mais vous sentez bien que vous êtes en difficulté. Vous voulez donc détourner l'attention de la réalité politique, mais ce petit calcul n'est pas très efficace. Nous sommes en tout cas convaincus qu'il ne donnera pas beaucoup de résultats aux élections régionales car les Français veulent des réponses concrètes aux problèmes du chômage, du pouvoir d'achat, de l'endettement, de l'exclusion et non les diatribes qui sont les vôtres. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC.)
Enfin, monsieur le Premier ministre, vous avez donné une leçon de République, vous qui vous prétendez un héritier de Philippe Séguin, mais ne pensez-vous pas que la République est en train de dériver avec le procès Clearstream instrumentalisé par le Président de la République lui-même qui confond la haine et le combat politique ? (Les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre.
M. François Fillon, Premier ministre. Je ne vois pas comment vous pouvez tenir de tels propos. (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean Glavany. La parole est libre !
M. François Fillon, Premier ministre. J'ai répondu à la question de M. Copé qui concernait la société française comme j'aurais répondu à chaque interpellation sur le même sujet (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) lorsqu'un responsable public tient des propos volontairement ou involontairement à connotation raciste (Protestations continues sur les bancs du groupe SRC) et qui doivent être dénoncés par l'ensemble des républicains de ce pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) Je ne comprends pas que cela puisse vous choquer ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC dont les membres se mettent à scander : " Hortefeux ! Hortefeux ! ".)
M. François Fillon, Premier ministre. Quant aux allégations mensongères que vous venez de porter à l'encontre du Président de la République, je vous en laisse l'entière responsabilité. Elles sont totalement contraires à ce que la justice a prononcé. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur divers bancs du groupe NC. - Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Jean-Marc Ayrault
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Régions
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 février 2010