États membres
Question de :
M. Nicolas Perruchot
Loir-et-Cher (1re circonscription) - Nouveau Centre
Question posée en séance, et publiée le 12 mai 2010
POLITIQUE ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE
M. le président. La parole est à M. Nicolas Perruchot, pour le groupe Nouveau Centre.M. Nicolas Perruchot. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
Madame la ministre, les ministres des finances européens ont adopté dimanche dernier un plan de sauvetage historique de la zone euro de 750 milliards d'euros. C'est une décision sans précédent dans l'histoire européenne, qu'il convient de saluer à sa juste valeur.
J'en profite pour vous féliciter de votre implication et de celle du Président de la République, qui, une fois encore, a su peser de tout son poids pour convaincre nos partenaires européens d'adresser un signal de cohésion et de volontarisme au monde entier.
Avant l'annonce de ce plan de secours, le pire était à craindre. Le risque systémique d'un effondrement de la monnaie unique et de la stabilité de la zone euro était une hypothèse encore crédible il y a quelques jours.
Malgré cela, nous pensons, au Nouveau Centre, que la crise laisse derrière elle trois chantiers auxquels nous devons nous attaquer sans plus tarder.
Le premier, c'est la réduction de nos déficits publics, que nous ne pouvons plus considérer comme un objectif secondaire. En effet, ce plan de sauvetage ne sera viable que s'il y a un redressement strict des finances publiques de l'ensemble des partenaires européens, à commencer par notre propre pays, faute de quoi, il ne s'agirait que d'une réponse à court terme.
Le deuxième chantier est celui de la régulation bancaire et financière. En effet, il est tout de même peu admissible que le contribuable européen n'ait de cesse de venir au secours de banques qui ont pris trop de risques et qui, une fois de plus, n'assument pas leurs responsabilités.
Le dernier chantier est la mise en place d'une véritable gouvernance économique européenne. Au Nouveau Centre, nous en sommes convaincus, nous devons impérativement parvenir à une convergence de nos politiques économiques, fiscales et sociales pour que l'Europe n'ait plus besoin à l'avenir de se trouver au bord d'un gouffre systémique pour se mettre à agir de concert.
Ma question est donc très simple, madame la ministre : qu'entend faire notre pays pour répondre à ces difficultés ? (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi.
M. Patrick Roy. Et du chômage !
M. le président. Monsieur Roy, je vous adresse un rappel à l'ordre en application de l'article 71 du règlement. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous avez la parole, madame la ministre.
Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Monsieur le député, vous me posez la question des chantiers d'avenir et vous avez raison. Nous nous sommes occupés de l'urgence, nous devons clairement travailler pour l'avenir, pour une Europe forte avec, en son sein, une zone euro cohérente, avec des politiques économiques convergentes, comme vient de l'indiquer le Premier ministre.
Vous avez évoqué trois chantiers.
Le premier, c'est la réduction des déficits publics, le redressement de nos finances publiques. Ce n'est pas un objectif secondaire, c'est une priorité. Nous avons pris des engagements : réduire le déficit à 6 % l'année prochaine (Applaudissements sur les bancs du groupe NC), 4,6 l'année suivante, 3 l'année d'après. Le Premier ministre nous l'a demandé, toutes les mesures seront prises à cet effet.
Le deuxième chantier est celui de la régulation financière. J'ai le plaisir de vous indiquer que, au cours de la semaine du 1er juin, nous serons ensemble pour débattre du projet de loi de régulation financière, qui vient enfin devant votre assemblée. Comme l'a rappelé le Président de la République, nous pourrons traiter des questions relatives aux produits dérivés, aux agences de notation et à l'ensemble de la supervision de notre système financier, qui est indispensable. J'espère que ces travaux s'accéléreront aussi au niveau européen.
Le dernier chantier est celui de la gouvernance économique. Le Premier ministre en a parlé dans ses grandes lignes, le Président de la République s'est mis d'accord avec Mme Merkel, il faudra savoir si l'on parle de gouvernance ou de gouvernement, il faudra terminer la convergence de nos politiques économiques, arriver à pérenniser des mécanismes de solidarité. Ce sont toutes les directions dans lesquelles nous devons travailler. Le Président Van Rompuy a été invité à constituer un groupe de travail. Je rejoindrai l'équipe demain pour travailler aux améliorations de la gouvernance économique. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Auteur : M. Nicolas Perruchot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Union européenne
Ministère interrogé : Économie, industrie et emploi
Ministère répondant : Économie, industrie et emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 mai 2010