territoires palestiniens
Question de :
M. Patrick Beaudouin
Val-de-Marne (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 2 juin 2010
ASSAUT ISRAÉLIEN AU LARGE DE GAZA
M. le président. La parole est à M. Patrick Beaudouin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Patrick Beaudouin. Monsieur le Premier ministre, l'interception par la marine israélienne, le 31 mai, dans les eaux internationales, d'un convoi humanitaire à destination de Gaza, qui a causé plusieurs morts et des dizaines de blessés, a provoqué une profonde émotion dans le monde entier.
La France, alliée et amie traditionnelle d'Israël, a condamné sans réserve l'usage disproportionné de la force, par la voix du Président de la République, qui a adressé ses condoléances aux familles des victimes. Le ministre des affaires étrangères a confirmé le sentiment du Président de la République et a demandé que toute la lumière soit faite sur cet assaut aux conséquences dramatiques. Il a souligné que la position de la France était claire : " Le blocus de Gaza n'est pas tenable ", ajoutant qu'une enquête sérieuse devait avoir lieu pour déterminer les causes de ce grave événement. Cette position est également celle que le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni d'urgence, a adoptée la nuit dernière.
Lorsque des faits d'une telle violence se produisent, il faut garder la tête froide pour en comprendre les raisons, éviter l'escalade et trouver une solution pour ramener les différents acteurs à la table de la paix.
Monsieur le Premier ministre, quelle action le gouvernement français va-t-il entreprendre dans cette optique, afin de soutenir la conduite d'une enquête diligente, crédible, impartiale et transparente, tant sur les modalités de l'intervention militaire des Israéliens que sur l'historique relatif à l'affrètement, à l'environnement et aux objectifs de la flottille ?
D'une façon plus générale, comment réaffirmer l'engagement de notre pays et de l'Union européenne en faveur d'une solution partagée et pérenne s'agissant des rapports entre l'État d'Israël et les territoires palestiniens, solution qui passe, nous le savons, par la création d'un État palestinien indépendant, viable et sécurisé, au côté d'un État israélien indépendant, viable et sécurisé ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État chargé des affaires européennes.
M. Pierre Lellouche, secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Monsieur Beaudouin, ainsi que le Premier ministre vient de le rappeler, la France est l'alliée et l'amie d'Israël. C'est précisément pour cette raison que, dès hier, nous avons condamné très fermement les violences qui se sont produites contre une flottille humanitaire au large de Gaza, du fait de l'armée israélienne.
C'est au nom de cette amitié qu'en juin 2008, à la Knesset même, le Président de la République avait clairement énoncé le choix de la France, à savoir deux États : l'un israélien, l'autre palestinien, vivant côte à côte et ayant Jérusalem pour capitale. Nous n'avons pas varié.
La France estime que le blocus de Gaza n'est pas tenable. Celui-ci n'a fait que renforcer le sentiment d'humiliation de la population palestinienne et consolider les courants les plus extrémistes, qui se nourrissent de cette humiliation et du sous-développement dont souffrent les Palestiniens.
Malgré les conséquences extrêmement néfastes de l'escalade entre le Hamas et Israël - tirs de missiles, d'un côté, très violents bombardements israéliens, de l'autre -, fin 2008 début 2009, la France n'a cessé de travailler avec l'Union européenne à la paix. Avec nos partenaires européens, nous avons commencé à travailler, dans le cadre du règlement définitif, sur le statut de Jérusalem, ainsi que sur les infrastructures du nouvel État, et nous avons dit notre disponibilité pour participer, le moment venu, à une force internationale d'interposition entre les deux parties.
Dès que la lumière aura été faite, ainsi que nous l'avons demandé, nous attendons la reprise du processus de négociation. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Patrick Beaudouin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires européennes
Ministère répondant : Affaires européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 2 juin 2010