Question au Gouvernement n° 2549 :
réforme

13e Législature

Question de : M. Franck Reynier
Drôme (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 14 octobre 2010

SACCAGE DU BUREAU DU MAIRE DE MONTÉLIMAR

M. le président. La parole est à M. Franck Reynier, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Franck Reynier. Monsieur le président, mes chers collègues, la réforme des retraites est nécessaire et juste (Protestations sur les bancs du groupe SRC) : nécessaire, parce qu'elle permet le retour à l'équilibre de nos régimes de retraite ; juste, parce que les efforts sont partagés, puisque les personnes qui ont commencé à travailler jeunes et celles dont la santé est altérée en raison de leur travail sont ménagées.
Soyez lucides : nous ne sommes pas seuls au monde. Nous sommes en Europe où tous les pays, y compris ceux dirigés par les sociaux-démocrates, ont engagé des réformes pour augmenter progressivement l'âge d'ouverture des droits à la retraite. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) L'Allemagne, l'Espagne, les Pays-Bas et, aujourd'hui, le Royaume-Uni ont engagé des processus qui visent à passer de soixante-cinq à soixante-sept ans !
Je conçois et respecte le fait que nous ne soyons pas tous d'accord avec le projet présenté par le Gouvernement ; c'est ainsi que fonctionne une démocratie. Néanmoins, cela ne permet pas tout. Les valeurs de notre République et, au-delà, notre pacte républicain ne peuvent pas être foulés aux pieds.
Vous parlez d'un mouvement pacifique, monsieur Ayrault, mais dans quel monde vivez-vous ? Hier, des voyous ont saccagé mon bureau à l'hôtel de ville de Montélimar (Huées sur les bancs du groupe UMP), notre maison commune de la République, en menaçant et en insultant le personnel municipal qui y travaillait. Les républicains qui composent cette assemblée ne peuvent que condamner ces actes !
Comme vous l'avez rappelé, monsieur le Premier ministre, chacun doit mesurer la portée de ses déclarations et de ses actes. Hier, Mme Royal, au nom du parti socialiste, a redit que les jeunes n'étaient ni manipulés ni instrumentalisés. Pourtant certains se sont joints à ce saccage. Belle démonstration d'irresponsabilité ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Georges Tron, secrétaire d'État chargé de la fonction publique.
M. Georges Tron, secrétaire d'État chargé de la fonction publique. Monsieur le député-maire de Montélimar, je ne vois pas comment, dans cet hémicycle, il pourrait y avoir un seul d'entre vous, quel que soit le banc sur lequel il siège, qui ne s'associe pas totalement aux paroles que vous venez de prononcer ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. Maxime Gremetz. Non !
M. Georges Tron, secrétaire d'État. Je ne vois pas tellement comment un seul d'entre vous, républicain élu ici, pourrait ne pas condamner des actes qui conduisent à saccager une mairie !
M. Maxime Gremetz. Provocateur !
M. Georges Tron, secrétaire d'État. Je ne vois pas comment un seul d'entre vous pourrait trouver la moindre excuse à ce qui s'est passé hier !
Je veux bien comprendre que l'on prononce quelques paroles qui, parfois, dépassent la pensée et qui conduisent à des mouvements de manifestation dans la rue. En revanche, sur la forme, il est totalement inacceptable que des actes de violence de cette nature se produisent. Une fois qu'on les a condamnés ensemble - et je crois que nous pouvons le faire, mesdames, messieurs de l'opposition - la vraie question est la suivante : oui ou non le dispositif proposé au Parlement bénéficiera-t-il demain aux jeunes ? (" Non ! Non ! sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
La réponse est évidemment " oui " ! (Vives protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) La réponse est " oui " pour plusieurs raisons (Mêmes mouvements.)
Les propositions fiscales - le bombardement fiscal - du parti socialiste finiront, en effet, inéluctablement par toucher, demain, les classes moyennes, donc les jeunes ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
La réponse est " oui " (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)parce que, s'il se produit, demain, une autre crise, il y aura, à l'évidence, un effondrement des recettes et les pensions ne seront plus versées ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Enfin, la réponse est " oui " tout simplement, mesdames, messieurs de l'opposition, parce que, comme nous ne sommes pas parvenus, aujourd'hui, à consolider notre système de répartition et que nous le faisons par cette loi, nous empruntons sur les marchés. (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Plusieurs députés du groupe SRC. La CADES !
M. Georges Tron, secrétaire d'État. Vous parlez de la CADES, mais c'est vous qui l'alimentez par les emprunts que vous nous obligez à faire ! (Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Patrick Lemasle. C'est vous !
M. Georges Tron, secrétaire d'État. Nous prenons nos responsabilités ! (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC.) C'est précisément pour cela que nous allons modifier les mesures d'âge et c'est ainsi que nous arriverons à équilibrer notre système par répartition ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe NC.)

Données clés

Auteur : M. Franck Reynier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Retraites : généralités

Ministère interrogé : Fonction publique (II)

Ministère répondant : Fonction publique (II)

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 octobre 2010

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