médecins
Question de :
M. Jean-Luc Pérat
Nord (24e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 4 novembre 2010
DÉSERTIFICATION MÉDICALE
M. le président. La parole est à M. Jean-Luc Pérat, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Jean-Luc Pérat. Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de la santé et des sports.
Hier, ma collègue Catherine Génisson vous a interpellée sur l'inégalité des Français face à l'accès à la santé. Aujourd'hui, madame la ministre, je reviens à la charge, pour vous alerter et vous interroger sur la désertification médicale. Nous en mesurons chaque jour les terribles effets, notamment dans les territoires ruraux, mais également dans certaines zones périurbaines abandonnées à leur sort.
Sur une bonne partie du territoire français, on peut faire le constat flagrant, angoissant, de l'absence d'offre médicale et de permanence des soins. Les faits sont implacables, connus de tous : les médecins vieillissent et ne trouvent pas de successeur. Les projections à très court terme sont alarmantes et claires : de nombreuses communes, de nombreux territoires n'auront bientôt plus de médecins. Par ailleurs, la permanence des soins n'est plus assurée, les hôpitaux sont débordés, notamment les urgences ; les délais pour accéder aux soins mettent en danger les patients.
Madame la ministre, quelles sont vos réponses ? L'augmentation du numerus clausus ? Certes, vous avez mis en place des mesures incitatives, mais pour quels résultats ? Êtes-vous prête, aujourd'hui, à prendre des mesures qui amènent les nouveaux médecins à s'installer dans les territoires en difficulté pour répondre aux besoins des populations ? Il y a urgence. Limiter le nombre d'hôpitaux ou favoriser la concentration des médecins, c'est faire de mauvais calculs. Cela relève de votre responsabilité, madame la ministre.
Devant ces manquements de l'État en matière de santé, les élus des territoires ruraux se mobilisent et prennent des initiatives en investissant dans des maisons pluridisciplinaires de santé pour essayer de maintenir des services de santé de proximité. Mais de quels moyens disposent-ils ? Êtes-vous prête à accorder des aides spécifiques et inégalitaires à ces territoires délaissés ? Rien ne remplacera jamais l'exercice actuel de la médecine. Madame la ministre, quelles mesures concrètes et immédiates comptez-vous prendre pour être entendue et comprise, et mettre fin à cette situation ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Monsieur Pérat, vous représentez une région et un département qui souffrent de très graves problèmes de démographie médicale. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a mis à la disposition de ces zones particulièrement défavorisées divers moyens qui concernent aussi bien la formation des médecins que le renforcement de la filière de médecine générale. Alors que, il y a trois ans, 37 % des étudiants choisissaient la médecine générale, ils sont dorénavant 49 % à le faire. Nous avons décidé - vous l'avez d'ailleurs signalé - de renforcer le numerus clausus dans ces régions défavorisées, et tout particulièrement dans la faculté de médecine de Lille. Nous avons également créé des contrats d'engagement qui, en échange d'une bourse, fixent les médecins dans des régions particulièrement défavorisées.
Il faut aussi agir au moment de l'installation des médecins. C'est la raison pour laquelle le directeur général de l'ARS du Nord-Pas-de-Calais, Daniel Lenoir, met en place les outils logistiques pour aider à l'installation de ces médecins.
Michel Mercier, Brice Hortefeux et moi-même, avons mis des moyens financiers à la disposition d'une plateforme logistique pour qualifier le territoire, car les problèmes de Lille ne sont pas ceux d'Avesnes-sur-Helpe dans votre circonscription.
Enfin, des moyens financiers importants ont été dégagés pour les maisons médicales et la télémédecine. Il faut absolument que, dans ces régions - et tout particulièrement dans votre département -, nous rattrapions le retard. Nous nous y engageons et les résultats sont là.
M. Bernard Roman. Et l'argent ?
M. Maxime Gremetz. On ferme des maternités !
Auteur : M. Jean-Luc Pérat
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Professions de santé
Ministère interrogé : Santé et sports
Ministère répondant : Santé et sports
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 novembre 2010