Question au Gouvernement n° 2678 :
gouvernement

13e Législature

Question de : M. François Sauvadet
Côte-d'Or (4e circonscription) - Nouveau Centre

Question posée en séance, et publiée le 17 novembre 2010

FEUILLE DE ROUTE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT

M. le président. La parole est à M. François Sauvadet, pour le groupe Nouveau Centre.
M. François Sauvadet. Monsieur le Premier ministre, depuis dimanche, vous êtes à la tête d'un nouveau gouvernement, qui devra intervenir dans un contexte économique qui reste très difficile pour notre pays - notamment au regard de ce qui se passe actuellement en Irlande -, même si l'action du Gouvernement a permis de relativiser les effets de la crise. Celle-ci perdure, elle est dure, et ses conséquences sont difficiles à vivre pour beaucoup de Français.
Aussi, je souhaiterais, à l'occasion des premières questions adressées au nouveau gouvernement, vous indiquer quelles sont les attentes du groupe Nouveau Centre.
L'équilibre, la justice et l'équité dans les efforts, la solidarité et l'encouragement de l'esprit de responsabilité font l'objet d'une attente forte. Un message doit être adressé à ceux qui souffrent le plus et qui sont confrontés aux effets de la crise. C'est pourquoi nous souhaitons que le Gouvernement s'engage sur trois sujets.
Le premier est la rigueur, qui est nécessaire pour parvenir à l'équilibre budgétaire.
Le deuxième est la question de la dépendance, qui concerne tant de familles françaises et qu'il faut prendre à bras-le-corps.
Le troisième est l'emploi, en particulier l'emploi de ces centaines de milliers de jeunes dont la situation précaire inquiète beaucoup de familles françaises. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)
Pour nous, centristes, les principales priorités doivent être liées à ce nouvel élan de solidarité. Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur les intentions du Gouvernement concernant en matière de préservation du lien social, qui préoccupe beaucoup de Français ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)
M. le président. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre. (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent. - Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le président Sauvadet, je veux tout d'abord vous remercier pour votre soutien (Sourires et exclamations sur les bancs du groupe SRC) et celui du groupe Nouveau Centre, qui, pendant trois ans et demi, a apporté sa sensibilité et ses différences au Gouvernement dans la mise en oeuvre des engagements pris devant les Français par le Président de la République en 2007. Vous savez mon souci de faire en sorte que toutes les sensibilités de la majorité soient respectées (" Ah ! " sur les bancs du groupe SRC.) Le rôle qui est le mien est en effet de trouver le fil de l'intérêt général en respectant les convictions de chacun.
M. Maxime Gremetz. Borloo !
M. François Fillon, Premier ministre. Je suis certain que nous poursuivrons avec le Nouveau Centre le dialogue constructif que nous avons entretenu pendant trois ans et demi.
Monsieur Sauvadet, le choix du Président de la République de me renouveler sa confiance est le choix de la continuité. Il ne vous a pas échappé qu'à plusieurs reprises, et depuis bien longtemps, j'ai plaidé pour cette continuité. J'ai en effet toujours pensé qu'il n'était pas normal que la France soit le seul grand pays occidental qui change plusieurs fois de gouvernement et de chef de gouvernement entre deux élections législatives.
Dans une société démocratique moderne comme la nôtre, nous avons besoin de stabilité et de continuité, en particulier pour que les efforts qui ont été demandés au Français pendant trois ans, notamment en raison de la crise économique et sociale, ne soient pas ruinés par un changement soudain de politique.
Nous devons relancer l'économie, réduire les déficits, protéger notre modèle social. La priorité absolue de mon gouvernement restera ainsi la lutte contre les déficits, la réduction de l'endettement et de la dépense publique.
M. Maxime Gremetz. En faisant payer les pauvres !
M. François Fillon, Premier ministre. Tout d'abord, parce que c'est un engagement européen, que nous avons pris ensemble. Ensuite, parce que c'est une nécessité pour assurer la crédibilité de la France aux côtés de l'Allemagne, au moment où nous voulons montrer la voie d'une Europe qui souhaite faire entendre sa spécificité dans le débat de la mondialisation. Enfin, parce que la lutte contre les déficits est nécessaire pour relancer la croissance. Nous bénéficions actuellement des taux d'intérêt les plus bas de notre histoire récente. Or, c'est grâce à ces taux d'intérêt bas, qui reposent sur la confiance qu'ont les investisseurs dans l'économie française, que nous pouvons financer notre dette et continuer à investir, en particulier dans le domaine de l'université, de la recherche et de l'innovation, grâce au programme d'investissements d'avenir.
S'agissant de la solidarité, vous avez bien voulu évoquer à plusieurs reprises la grande question de la dépendance. Je vous indique que, conformément aux engagements que le Président de la République a pris, nous allons ouvrir - et ce sera la responsabilité de Mme Roselyne Bachelot - le grand chantier de la dépendance, afin de trouver les moyens, notamment financiers, d'assurer une fin de vie décente à l'ensemble de nos concitoyens.
M. Maxime Gremetz. Il faut faire payer les riches !
M. François Fillon, Premier ministre. J'ajoute que, même si tel n'est pas son principal objectif, cette réflexion sur la dépendance sera l'occasion d'apporter des réponses concrètes aux difficultés sérieuses de financement que rencontrent les départements.
Telles sont, monsieur Sauvadet, quelques-unes des priorités de mon gouvernement. J'espère pouvoir compter sur l'engagement du Nouveau Centre, sur ses propositions et sur sa participation pour construire la réussite de notre pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Données clés

Auteur : M. François Sauvadet

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 novembre 2010

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