Question au Gouvernement n° 2784 :
élèves

13e Législature

Question de : M. Michel Françaix
Oise (3e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 16 décembre 2010

CLASSEMENT OCDE DU SYSTÈME ÉDUCATIF

M. le président. La parole est à M. Michel Françaix, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Michel Françaix. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, hier, en répondant à beaucoup de nos collègues qui s'inquiétaient du résultat de l'enquête sur le classement des systèmes éducatifs dans le cadre de l'OCDE, vous donniez le sentiment que les choses n'allaient pas si mal et que nous nous situions dans la bonne moyenne. " Une bonne moyenne ", comme si c'était un objectif à la hauteur de nos espérances ! En fait, vous le savez bien, l'on recule partout et nos résultats sont d'une médiocrité consternante, alors que le personnel éducatif est de grande qualité.
Au-delà de notre régression constante dans le classement en lecture ou en mathématiques, le plus inquiétant est le passage de 15 à 20 % des élèves en difficulté. Nous comptons, en effet, de plus en plus d'élèves en échec scolaire. Les inégalités se creusent et se superposent aux inégalités sociales.
Votre flegme, voire votre contentement personnel, devant cet échec gouvernemental depuis huit ans me laisse pantois ! Au-delà des rideaux de fumée et de vos recettes de communication, l'urgence n'est-elle pas de bâtir un plan ambitieux de lutte contre le décrochage scolaire ? Considérez-vous que la lutte contre l'échec scolaire doit être portée dès l'école maternelle et l'école primaire et qu'elle est une priorité ? Pensez-vous que les journées scolaires sont bien souvent délirantes et qu'il faut abandonner ce que les gouvernements de droite avaient imposé, c'est-à-dire la semaine de quatre jours ?
Monsieur le ministre, certains sujets méritent la réflexion, mais d'autres ne peuvent pas attendre les présidentielles, comme vous semblez parfois le laisser croire. Un peu de pragmatisme pourrait nous faire renoncer aux dangers de l'exception éducative française. Je vous suggère, pour notre jeunesse, de nous donner une réponse un peu au-dessus de la moyenne ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Monsieur le député, non seulement je ne sous-estime pas les résultats de l'enquête PISA, mais j'ai été le premier ministre de l'éducation nationale à les prendre en compte, à les commenter en temps réel et à les intégrer à notre politique éducative. Comme je l'ai souligné hier et la semaine dernière, ces résultats doivent nous interpeller, parce qu'ils sont une photographie de la situation de notre système éducatif face à ceux des grands pays développés. Je vous ai dit, hier, que cette étude doit nous montrer le chemin des pays qui ont réussi. Qu'ont-ils fait ? Ceux qui figurent dans le peloton de tête ont engagé un travail de personnalisation de leur système éducatif. Ce travail a abouti à l'instauration d'une aide personnalisée depuis la maternelle jusqu'au baccalauréat, qui prend en compte la diversité des élèves d'aujourd'hui. Le système mis en place fait davantage confiance aux acteurs locaux et permet aux établissements scolaires d'être autonomes. Nous tentons de parvenir à cet objectif en octroyant, dans le cadre du " nouveau lycée ", des marges de manoeuvre aux proviseurs pour la gestion de leurs moyens et en lançant, dans 105 collèges et lycées, une expérimentation visant à une plus grande autonomie des établissements.
Non seulement nous ne négligeons pas ces résultats édifiants, mais nous les intégrons. Le groupe socialiste aurait, à mon avis, beaucoup à gagner à regarder de près ce que font les grands pays développés en matière éducative ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) En effet, expliquer qu'il faudra revenir sur nos mesures et mettre toujours plus de moyens, ce n'est pas la réponse, monsieur Françaix ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Michel Françaix

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 décembre 2010

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