Question au Gouvernement n° 2811 :
bovins

13e Législature

Question de : M. Jean Auclair
Creuse (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 22 décembre 2010

REVENUS DES ÉLEVEURS BOVINS

M. le président. La parole est à M. Jean Auclair, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Jean Auclair. Monsieur le ministre de l'agriculture, vous n'êtes pas sans savoir que l'élevage bovin allaitant traverse une crise sans précédent.
La semaine dernière, la presse a relayé une fausse bonne nouvelle en annonçant une hausse du revenu des exploitations agricoles pour 2010. Cette annonce a fait l'effet d'une bombe dans le milieu de l'élevage. Il ne semble pas judicieux d'englober toutes les productions et d'en faire une moyenne. En effet, cette hausse ne concerne malheureusement ni les éleveurs creusois ni ceux du grand bassin allaitant. Enfants pauvres de l'agriculture, les éleveurs bovins de la filière viande ont un revenu moyen inférieur de 40% à la moyenne des autres exploitations.
Vous connaissez parfaitement bien la situation, monsieur le ministre. Le plan d'urgence de 1,8 milliard d'euros ne s'est adressé qu'aux exploitations les plus fragiles et n'a malheureusement pas assaini la situation. Les exploitations considérées comme solides, qui n'ont bénéficié d'aucun soutien d'urgence, sont dorénavant dans le rouge !
Après le barrage des abattoirs, qui n'a malheureusement abouti à rien, nous craignons qu'une catastrophe économique ne se dessine pour tout un pan de notre agriculture, entraînant des répercussions incalculables.
Monsieur le ministre, pouvez-vous délivrer au monde de l'élevage un message d'espoir ? Il est impératif de sortir tous ces éleveurs de la détresse dans laquelle ils se trouvent compte tenu de la situation économique dramatique de leurs exploitations et, par là même, sauver la filière viande. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire.
M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire. Je refuse comme vous, monsieur le député Jean Auclair, tout triomphalisme en matière de revenu agricole. Permettez-moi, néanmoins, de me féliciter que, pour la première fois, celui-ci ait augmenté de manière significative en France en 2010 et nous ait permis de commencer à remonter la pente après une année 2009 qui restera dans l'histoire de l'agriculture française comme une année calamiteuse.
Permettez-moi aussi de vous faire remarquer que le revenu agricole n'est pas remonté par l'opération du Saint-Esprit. S'il est remonté, c'est parce que le Président de la République et le Premier ministre ont mis en place un plan d'urgence de 1,8 milliard d'euros.
M. Jean Glavany. Le Saint-Esprit, c'est le Président de la République !
M. Bruno Le Maire, ministre. C'est également parce que nous sommes intervenus avec la Commission européenne pour mettre 300 millions d'euros sur la filière du lait. C'est enfin parce que vous tous, ici, avez décidé d'exonérer de toutes charges sociales et patronales le travail saisonnier pour les fruits et légumes dans l'agriculture française. Ce sont tous ces éléments qui nous ont permis d'obtenir cette remontée.
Il reste une difficulté majeure : la situation de l'élevage en France, qu'il s'agisse de l'élevage porcin, de l'élevage bovin, de l'élevage du bassin allaitant ou encore de l'élevage en Auvergne. Je me suis rendu chez Louis Giscard d'Estaing il y a quelques jours.
M. Jean-Paul Bacquet. Venez également chez moi. Il n'y a pas que Louis Giscard d'Estaing !
M. Bruno Le Maire, ministre. Nous avons pour priorité absolue de soutenir la filière de l'élevage en France dans les mois à venir. Nous allons, pour cela, avancer dans trois directions.
La première est celle des prix. Il faut des prix rémunérateurs pour tous les éleveurs français bovins ou porcins. Je refuse que le kilo de viande soit payé à un éleveur bovin 3,20 euros ou 3,30 euros, alors qu'il se retrouvera sur les étals de la grande distribution à 16 ou 17 euros pour le consommateur. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Deuxième priorité : la répartition du revenu. J'ai demandé à l'Observatoire des prix et des marges de nous remettre, d'ici à la fin de l'année, un premier rapport exclusivement consacré à la viande bovine afin de redonner du revenu aux éleveurs bovins dans cette filière.
Troisième priorité, enfin : l'exportation. Nous dégagerons des marchés à l'exportation. Nous avons obtenu la levée de l'embargo sur la sécurité sanitaire en Russie et nous continuerons sur tous les autres marchés à l'exportation. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Jean Auclair

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Élevage

Ministère interrogé : Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire

Ministère répondant : Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 22 décembre 2010

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