Question au Gouvernement n° 2900 :
IUFM

13e Législature

Question de : Mme Martine Faure
Gironde (9e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 26 janvier 2011

FORMATION DES PROFESSEURS

M. le président. La parole est à Mme Martine Faure, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
Mme Martine Faure. Je veux à mon tour interroger M. le ministre de l'éducation nationale sur l'indispensable formation des professeurs, car la réponse qu'il nous a donnée ne nous satisfait absolument pas. Auparavant, je voudrais vous faire part d'un témoignage, et vous rappeler les paroles du Président de la République évoquées par René Couanau.
Voici le témoignage : " En plus de mes seize heures de cours, je dois gérer l'aspect administratif de ma fonction de professeur principal (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), préparer l'orientation de mes élèves, qui devront faire des choix importants à la fin de leur année de seconde, et faire cours, parfois sans livre, puisque dans ma matière la mise en place de nouveaux programmes a été connue trop tard pour que les éditeurs puissent produire des manuels à temps ! "
Cette jeune enseignante stagiaire a été propulsée professeur principal de seconde dans un lycée en zone urbaine sensible. (" Et alors ? "sur les bancs du groupe UMP.) Avant votre réforme, elle aurait bénéficié d'un aménagement annuel de son emploi du temps pour compléter son savoir disciplinaire par des modules de pédagogie, de didactique, d'études de cas concrets.
Les paroles du Président de la République étaient les suivantes : " Passer des IUFM à l'Université, passer d'un niveau licence à un niveau master, ne suffit pas. Il y a notamment toute la question de la formation pratique. Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de reconnaître que l'on doit améliorer en permanence notre système. "
Monsieur le ministre, " enseigner s'apprend ", nous ne cessons de vous le répéter depuis des mois. Ma question est donc simple : après cette désastreuse rentrée, et puisque le Président de la République lui-même vous y incite, quand allez-vous rétablir une véritable formation pour les enseignants ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Madame la députée, vous êtes extraordinaire. À vous écouter, on a l'impression qu'il y a eu un âge d'or à l'éducation nationale : sans doute lorsque Lionel Jospin en était le ministre de tutelle ? (" Oui ! " sur les bancs du groupe SRC.) Tout était rose, pas uniquement la chemise des ministres, mais les professeurs étaient bien formés (" Mieux ! " sur les bancs du groupe SRC), les professeurs étaient heureux, et les élèves obtenaient de meilleurs résultats. (" Eh oui ! " sur les mêmes bancs.)
Mais madame Faure, redescendez sur terre ! Ouvrez les yeux ! Où en sont les résultats et les performances de notre système éducatif avec cette politique ?
Nous avons tourné le dos à une politique qui a consisté à toujours créer des postes et ajouter des moyens aux moyens chaque fois qu'il y avait des problèmes dans l'éducation nationale, sans se soucier des résultats.
Madame la députée, nous avons décidé d'améliorer la formation de nos enseignants. Nous avons décidé de leur faire confiance. Nous avons décidé de leur financer une année supplémentaire de formation initiale, comme c'est le cas dans la plupart des grands pays développés. Depuis la rentrée scolaire, j'ai indiqué que nous étions prêts pour la rentrée 2011. J'ai accordé une entrevue à un quotidien à la fin du mois de septembre dans laquelle j'indiquais que nous étions prêts à discuter d'aménagements pour équilibrer formation disciplinaire et formation pédagogique.
Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, nous travaillons sur des mastères en alternance, des mastères polyvalents, et nous allons renforcer le tutorat pour que les professeurs stagiaires soient accueillis devant les élèves. Mais de grâce, madame Faure, cessez de nous faire croire qu'il y a eu un âge d'or de l'éducation nationale avec la politique que vous avez menée, laquelle a obtenu les résultats que nous savons au niveau international. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Données clés

Auteur : Mme Martine Faure

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement supérieur

Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 janvier 2011

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