Egypte
Question de :
M. Michel Vauzelle
Bouches-du-Rhône (16e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 2 février 2011
SITUATION EN ÉGYPTE
M. le président. La parole est à M. Michel Vauzelle.M. Michel Vauzelle. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Face à la révolution du peuple tunisien, le gouvernement français n'a rien proposé d'autre que l'envoi de nos forces spécialisée en matière de manifestations. On a vu depuis que ces forces ont dû faire la grève de la faim pour avoir les moyens de s'occuper convenablement de la sécurité de Marseille... (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Ce n'était donc pas une bonne idée !
M. Bernard Deflesselles. C'est lamentable !
M. Michel Vauzelle. Face à la révolution du peuple égyptien, le Gouvernement, comme pour la Tunisie, n'a rien vu venir. Il s'est contenté, pendant des années, de complimenter M. Ben Ali et M. Moubarak ; aujourd'hui, il se contente de se joindre au choeur des pleureuses européennes, qui ne font rien mais expriment leur vive préoccupation. Comment le Président Sarkozy, co-président avec M. Moubarak de l'Union pour la Méditerranée, a-t-il pu ne pas être au courant des raisons de l'échec de l'UPM - je n'ai pas dit de l'UMP ! -, ne pas savoir ce qui se passait réellement en Tunisie et en Égypte ?
M. Lucien Degauchy. On ne nous dit pas tout !
M. le président. Monsieur Degauchy, allons !
M. Michel Vauzelle. La France est un pays qui vit non pas " en voisinage ", comme ont dit à Bruxelles, mais en cohabitation avec les peuples méditerranéens ; des milliers de familles vivent pour partie à Alger ou à Tunis, et pour partie à Marseille ou à Paris : qu'allons-nous leur dire ?
Depuis un mois, la France a beaucoup perdu dans l'opinion des peuples arabes et de leur jeunesse. Quel sera demain le quotidien pour eux, et pour nous puisque nous vivrons ensemble ? Allons-nous miser sur la peur des Arabes et des musulmans, comme le Front national (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe UMP), ou allons-nous enfin gérer avec responsabilité et générosité notre communauté de destins ? C'est ensemble que nous devons développer nos économies, l'emploi donnant du travail et rendant leur dignité aux jeunes Méditerranéens des deux rives ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes.
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes. Vous devriez le savoir, monsieur Vauzelle, en raison des fonctions que vous avez exercées...
M. Lucien Degauchy. Il ne sait rien !
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d'État. Partout dans le monde, la France applique depuis toujours les mêmes principes : traiter d'État à État, conformément aux règles internationales, ne pas nous ingérer dans les affaires d'un autre État - nous n'aimerions pas que l'on s'ingère dans les nôtres - et appeler à toujours plus de démocratie et de liberté. Et nous le faisons sans arrogance et sans complaisance. À ce titre, le développement des solidarités méditerranéennes...
M. Bruno Le Roux. Et des polices ?
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d'État. ...nous est apparu comme une urgence, que le Président de la République a voulu porter et qu'il a rendue concrète.
M. Renaud Muselier. Très bien !
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d'État. Nous souhaitons que l'Union pour la Méditerranée contribue à accompagner les évolutions en cours et les aspirations démocratiques des peuples. C'est pourquoi nous entendons développer, quelles que soient les difficultés et quelles que soient les oppositions, y compris parfois les vôtres, des projets qui expriment concrètement, et pas seulement au niveau des discours, notre croyance profonde en la solidarité entre les deux rives de la Méditerranée et notre volonté de soutenir les peuples de ces pays.
M. Renaud Muselier. Très bien !
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre d'État. Il est peut-être temps, monsieur Vauzelle, de cesser de dénigrer la politique généreuse, clairvoyante (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC) et tournée vers l'avenir de la France... Car, dans ce domaine, vous n'avez jamais montré l'exemple ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Michel Vauzelle
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 2 février 2011