Question au Gouvernement n° 2937 :
programmes

13e Législature

Question de : M. Frédéric Reiss
Bas-Rhin (8e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire

Question posée en séance, et publiée le 3 février 2011

PLAN " SCIENCES "

M. le président. La parole est à M. Frédéric Reiss, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Frédéric Reiss. Ma question, à laquelle j'associe Edwige Antier, s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
Monsieur le ministre, vous venez de présenter dans ce lieu emblématique qu'est le Palais de la découverte un plan ambitieux pour les sciences et les technologies à l'école. C'est tout à votre honneur de vouloir leur donner un souffle neuf et une impulsion décisive. Vous avez réaffirmé la nécessité de revenir aux fondamentaux ; la maîtrise des principaux éléments de mathématiques et de la culture scientifique et technologique est d'ailleurs le troisième pilier du socle commun.
Dès le plus jeune âge, il est important d'apprivoiser les nombres et de s'émerveiller devant les sciences expérimentales. De nombreuses initiatives vont dans le bon sens. Je pense évidemment à " La main à la pâte ", du regretté professeur Charpak, ou à " Maths en jeans ", dont le slogan est " Ne subissez pas les maths, vivez-les ! " Je pense aussi au plan de promotion des sciences et des techniques développé dans certaines académies ou encore aux possibilités offertes par Universcience à Paris et " Le Vaisseau " à Strasbourg.
En 2006, lors d'une mission d'information pour l'enseignement des sciences à l'école, j'ai constaté, avec mon collègue Jean-Marie Rolland, à quel point les sciences peuvent être un excellent outil d'intégration sociale, utile pour lutter contre le décrochage scolaire.
Éveiller la curiosité des jeunes est une condition nécessaire mais non suffisante pour leur faire acquérir une démarche scientifique : celle du chercheur qui s'appuie sur des connaissances solides. La clef de la réussite du plan " Sciences " tiendra dans la formation des maîtres, et c'est sans doute par là qu'il faudra commencer.
Monsieur le ministre, comment comptez-vous développer le goût des sciences et des technologies au collège et encourager les vocations scientifiques, notamment pour les jeunes filles, au lycée ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Monsieur le député, la France manque de vocations scientifiques : nous formons chaque année quarante-cinq ingénieurs pour dix mille habitants, tandis que, dans le même temps, il s'en forme en Chine soixante et un pour dix mille ; il faut savoir que huit ingénieurs sur dix dans le monde sont formés en Asie du sud-est.
Nous vivons un paradoxe : jamais les questions scientifiques n'ont autant suscité la curiosité de notre jeunesse, mais jamais les vocations scientifiques n'ont été aussi faibles chez nos bacheliers. Afin d'inverser cette tendance, il nous faut redonner aux enfants le goût des sciences dès le plus jeune âge ; c'est la vocation du plan que j'ai présenté hier au Palais de la découverte.
Redonner le goût des sciences passe par la maîtrise des fondamentaux dès le plus jeune âge. Or je rappelle qu'un élève sur trois en CM2 maîtrise mal les fondamentaux en calcul et en mathématiques. Aussi ai-je décidé de revenir sur ces fondamentaux : apprentissage du calcul, maîtrise par coeur des tables de multiplication et d'addition, calcul mental, à raison de quinze à vingt minutes par jour dans toutes les classes, telles sont nos réponses au problème de l'innumérisme.
Nous avons également décidé de travailler au collège sur un enseignement intégré des sciences, avec un professeur qui enseigne à la fois la physique, la chimie, la technologie, les sciences de la vie et de la terre, à partir d'expériences qui rendent les sciences plus parlantes.
Au lycée enfin, nous avons décidé de mieux orienter les élèves. L'ONISEP vient de développer un site plus ouvert sur les carrières scientifiques.
Mon ambition, monsieur le député, est bien de redonner à la France sa place dans le monde scientifique, et l'école doit y prendre toute sa part. (Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Frédéric Reiss

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Ministère répondant : Éducation nationale, jeunesse et vie associative

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 3 février 2011

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