Question au Gouvernement n° 3190 :
chômage

13e Législature

Question de : M. Serge Janquin
Pas-de-Calais (10e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 4 mai 2011

CHIFFRES DU CHÔMAGE

M. le président. La parole est à M. Serge Janquin, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Serge Janquin. Monsieur le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, le Gouvernement a affirmé sa satisfaction après la publication des derniers chiffres du chômage. Si seulement une hirondelle pouvait faire le printemps !
Si cette présentation correspondait à la réalité, nous nous en réjouirions, mais les données réelles sont plus complexes et bien moins glorieuses.
Certes, en un an, on compte 30 000 chômeurs en moins chez les jeunes de moins de vingt-cinq ans, mais nous partons d'une situation de base catastrophique, et l'on dénombre par ailleurs 60 000 chômeurs de plus pour les personnes de plus de cinquante ans. N'est-ce pas gênant pour le Gouvernement ?
Lors de la réforme des retraites, qui a reporté l'âge légal de départ à soixante-deux ans, et à soixante-sept ans pour les retraites à taux plein, nous avions souligné combien il était incohérent de prendre de nouvelles mesures d'âge alors que nous connaissons un des plus mauvais taux d'emploi des seniors en Europe. Quels résultats obtenez-vous en la matière ? On compte aujourd'hui 525 300 chômeurs dans cette catégorie, soit, en un an, une progression de 13 %. Voilà le triste bilan de votre mobilisation pour leur emploi. Il signe définitivement le caractère incohérent, injuste et absurde de votre réforme des retraites.
Toutes catégories confondues, l'ensemble des inscrits à Pôle emploi pour la France métropolitaine est de 4 636 500 personnes, soit 170 000 de plus en un an - et les résultats ne sont sans doute pas meilleurs dans les DOM-TOM.
Le chômage de longue durée a augmenté de 12,7 % en un an, et un Français sur six est désormais inscrit à Pôle emploi. Le marché du travail connaît une dérive tragique que vous organisez en substituant l'emploi précaire à l'emploi pérenne.
Monsieur le ministre, vous voulez forcer la tendance. Comment ? Avec quels moyens ? Vous savez bien que les salariés de Pôle emploi sont sous pression et qu'ils n'en peuvent plus. Regardez la réalité en face : les Français ne croient pas plus à vos comptes biaisés qu'à des contes de fées. De grâce, pour une fois, ne perdez pas vos nerfs, monsieur le ministre, admettez la réalité de votre bilan sinistré ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Monsieur le député, au moment où l'on me donne la parole pour répondre à votre question, il manque une remarque qui fusait à chaque fois que le Gouvernement était interrogé sur l'emploi. Lorsque M. le président appelait le ministre de l'emploi, M. Roy s'exclamait : " Et du chômage ! " (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes GDR et SRC.) Il est vrai que le chômage est toujours là, même s'il recule. Les mots de Patrick Roy qui manquent aujourd'hui donnent une tonalité particulière à nos échanges. (" Honteux ! Honteux ! " sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Le chômage recule depuis trois mois, c'est une très bonne nouvelle. (Vives protestations sur les bancs du groupe SRC.) Il faut aussi que nous reconnaissions que le chômage des jeunes baisse depuis un an alors que celui des seniors continue de progresser. Vous nous demandez ce que nous faisons. Vous le savez, depuis le mois de mars dernier, nous avons décidé de débloquer un demi-milliard d'euros afin que tous les chômeurs de longue durée soient vus par Pôle emploi. Au moment où je vous parle, un quart d'entre eux l'a déjà été. (" C'est faux ! " sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Il sera proposé à tous une formation... (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Chassez le naturel, il revient au galop. Finalement, vous ne savez que critiquer ; vous ne savez pas proposer. Nous, non seulement nous proposons, mais nous agissons. (Mêmes mouvements.) Les contrats aidés dont nous avons eu l'initiative font reculer le chômage : voilà la vérité ! On dirait que les bonnes nouvelles en matière d'emploi vous déplaisent. Pourtant, elles ne déplaisent ni aux Français ni au Gouvernement, qu'elles encouragent à aller plus loin.
Ainsi, en matière d'apprentissage, avec Nadine Morano, nous proposons de nouvelles mesures. Dans quelques jours, nous signerons le décret qui permettra à toutes les personnes de plus de quarante-cinq ans d'être embauchées avec un dispositif zéro charge dans le cadre d'un contrat de professionnalisation. La nouvelle feuille de route de Pôle emploi permettra aussi d'être plus réactif sur le terrain.
Que cela vous plaise ou non, le gouvernement Jospin avait laissé le chômage augmenter : nous, nous le faisons reculer ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Jean-Louis Bianco. Quel mensonge ! c'est honteux !

Données clés

Auteur : M. Serge Janquin

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi et santé

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 mai 2011

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