Côte d'Ivoire
Question de :
M. Pierre Morange
Yvelines (6e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 25 mai 2011
CÔTE D'IVOIRE
M. le président. La parole est à M. Pierre Morange, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Pierre Morange. Ma question s'adresse à M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes.
Suite aux tensions post-électorales qui avaient plongé la Côte d'Ivoire dans la crise, la victoire, il y a un mois, des Forces républicaines de Côte d'Ivoire a marqué une nouvelle étape dans la stabilisation de la démocratie ivoirienne.
Investi ce week-end, lors d'une cérémonie à Yamoussoukro, en présence d'une vingtaine de chefs d'État, dont le président de la République française, Nicolas Sarkozy, et du secrétaire général des Nations unies, Alassane Ouattara est désormais pleinement président de la Côte d'Ivoire.
Mais la tâche s'annonce ardue après six mois de conflits qui ont fait près de 3 000 morts. Insécurité et violences continuent d'accabler une partie du peuple ivoirien, avec son cortège de populations déplacées.
Je tiens à saluer l'impulsion donnée par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, dont le rôle a été reconnu par les principaux chefs d'État (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR), et qui a permis de montrer l'implication de la France dans la défense des valeurs démocratiques, là où la jeunesse et les peuples aspirent à plus de liberté.
La Côte d'Ivoire s'est battue pour préserver la prééminence de la légitimité démocratique en Afrique. Ainsi, en tant que président du groupe d'amitié France-Côte d'Ivoire, je me permets d'encourager le président Ouattara et la jeunesse ivoirienne dans leur engagement à apporter l'espérance et la paix à un pays marqué par dix années de tensions, sans connaître d'élections libres.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous détailler les prochaines étapes qui permettront à la Côte d'Ivoire de se reconstruire sereinement ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes.
M. Jean-Pierre Brard. Il a oublié son casque colonial !
M. Alain Juppé, ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes. Samedi dernier, monsieur le député, le Président de la République et la délégation qui l'accompagnait ont assisté, à Yamoussoukro, à l'investiture du président Ouattara, qui a prononcé un discours de haute tenue, un discours de réconciliation nationale qui nous a donné de grandes raisons d'espérer dans l'avenir de la Côte d'Ivoire.
Cela dit, les défis qu'il a à relever sont immenses, et nous avons exprimé notre disponibilité pour l'accompagner et l'aider, non dans un esprit colonisateur,...
M. Roland Muzeau. Ah bon ?
M. Jean-Paul Lecoq. Personne n'aurait pensé ça !
M. Alain Juppé, ministre d'État. ...mais dans un souci de coopération et d'aide envers un pays qui le souhaite, dans le respect de sa souveraineté.
Nous allons travailler dans une double direction. Nous oeuvrerons tout d'abord pour la reconstruction économique de la Côte d'Ivoire. L'Agence française de développement a déjà dégagé des moyens importants. Le Président de la République a annoncé un contrat de désendettement et de développement particulièrement ambitieux ; nous interviendrons au profit des PME pour faciliter leur financement. Le G8 accueillera l'Afrique, notamment la Côte d'Ivoire, et le Premier ministre se rendra sur place en personne au mois de juillet, pour accentuer encore l'effort de la France.
Par ailleurs, nous allons oeuvrer à la consolidation de la paix et de la sécurité, en appuyant la restructuration des forces armées ivoiriennes et le maintien d'une force robuste des Nations unies, mais également en adaptant notre propre dispositif, la force Licorne ayant en effet vocation a retrouver des effectifs plus modestes.
Je puis en tout cas vous dire, monsieur le député, que lorsque, à Yamoussoukro, devant une vingtaine des chefs d'État africains et devant le secrétaire général des Nations unies, nous avons entendu l'immense foule de la jeunesse africaine scander le nom de la France et le nom du Président de la République dans les rues de la capitale politique de la Côte d'Ivoire (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), nous nous sommes dit que nous avions bien travaillé pour la Côte d'Ivoire et pour l'Afrique ! (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.)
Auteur : M. Pierre Morange
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 25 mai 2011