jeux olympiques
Question de :
Mme Valérie Fourneyron
Seine-Maritime (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 14 juillet 2011
JEUX OLYMPIQUES D'HIVER DE 2018
M. le président. La parole est à Mme Valérie Fourneyron, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gaucheMme Valérie Fourneyron. Ma question s'adressait à monsieur le Premier ministre,
La France du sport, c'est aussi, historiquement, la France de Poulidor. Pas toujours celle qui gagne donc, mais pas pour autant celle qui se fait humilier. On peut perdre avec panache ; on peut perdre avec honneur. Nous n'avons rien vu de tout cela à Durban mercredi dernier.
Annecy 2018, avec seulement sept voix obtenues, enregistre le pire score d'une ville candidate aux jeux Olympiques depuis plus de vingt ans. L'humiliation a été durement ressentie par la délégation présente à Durban mais aussi par les athlètes, par les bénévoles, par tous ceux qui font la richesse du mouvement sportif national, par tous ceux qui aiment le sport et ses valeurs, tout simplement.
Vous le savez, monsieur le Premier ministre, la responsabilité du Gouvernement est engagée dans cette déroute. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
Dès décembre dernier, Jean-Claude Killy déclarait que nous allions à notre perte. Il avait malheureusement raison. Comment, sans adhésion locale, emporter l'adhésion nationale puis le mouvement sportif international ? Comment, sans projet sportif français d'avenir, emmener une candidature à la victoire ?
Alors, qui pilotait réellement ce projet ? Les deux présidents successifs ? L'Élysée ? Le Gouvernement ? Les élus locaux ? Les membres français du CIO ? Le Comité national olympique et sportif français - le CNOSF - ? L'agence de communication ? (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Personne en réalité. Chacun, dans une candidature, doit tenir son rôle : la ville candidate pour enclencher l'adhésion populaire, le CNOSF pour la légitimité, les sportifs pour la finalité, l'État pour offrir les garanties.
Vous avez été incapables de rassembler autour d'Annecy (Protestations sur les bancs du groupe UMP),...
Mme Catherine Vautrin. C'est honteux !
Mme Valérie Fourneyron. ...rassembler comme le fait aujourd'hui l'équipe de France de football féminine à qui nous souhaitons bonne chance. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Au final, 20 millions d'euros d'argent public ont été perdus, 20 millions d'euros de trop pour un dossier qui n'avait aucune chance d'aboutir. Comment expliquez-vous ce gâchis sportif, humain, et financier ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur de nombreux bancs du groupe GDR.)
M. le président. La parole est à Mme Valérie Pécresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.
Mme Valérie Pécresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Madame Fourneyron, je vous prie tout d'abord d'excuser l'absence de la ministre des sports, Chantal Jouanno, qui est, comme vous l'imaginez, en Allemagne, en train de soutenir l'équipe de France féminine de football dont nous espérons la qualification pour la finale de la coupe du monde contre les États-Unis ce soir. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur divers bancs.)
Le 6 juillet, le Comité international olympique a choisi d'attribuer les jeux Olympiques d'hiver à la ville de Pyeongchang, en Corée du Sud. Le résultat d'Annecy, vous le savez, est malheureusement un échec.
M. Roland Muzeau. C'est vrai !
Mme Valérie Pécresse, ministre. Je ne crois pas pour autant que nous ayons à rougir du travail accompli.
M. Roland Muzeau. Cela, ce n'est pas vrai !
Mme Valérie Pécresse, ministre. Notre projet, de grande qualité, était porté par le mouvement sportif et par l'ensemble des collectivités territoriales, quelle que soit leur couleur politique ; je pense à la région Rhône-Alpes, au département de Haute-Savoie, aux villes d'Annecy et de Chamonix.
Il bénéficiait également d'un soutien fort de l'État et des entreprises qui avaient apporté la moitié des financements.
Il est à présent essentiel, vous avez raison, de tirer, dans les prochaines semaines, les leçons de l'échec de la candidature d'Annecy, pour comprendre sur quoi nous devons progresser. Dans cette optique, l'État travaillera conjointement avec le mouvement sportif français afin de définir une véritable stratégie internationale et de retisser les liens avec le monde olympique international.
N'oublions pas que la France a un savoir faire incontestable en matière de grands événements sportifs internationaux, comme l'atteste l'attribution de la Ryder Cup de golf pour 2018...
M. Jean-François Lamour. Très bien !
Mme Valérie Pécresse, ministre. ...ou de l'Euro 2016 de football.
Ce savoir faire, nous le mettrons bien évidemment davantage au service de nos ambitions olympiques, qui sont aujourd'hui intactes. (Applaudissements sur divers bancs du groupe UMP.)
Auteur : Mme Valérie Fourneyron
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Sports
Ministère interrogé : Budget, comptes publics et réforme de l'État
Ministère répondant : Budget, comptes publics et réforme de l'État
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 juillet 2011