pouvoir d'achat
Question de :
Mme Françoise Vallet
Eure-et-Loir (1re circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 6 février 2008
POUVOIR D'ACHAT
M. le président. La parole est à Mme Françoise Vallet, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. (Les députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche se lèvent et applaudissent.)Françoise Vallet. Nouvellement élue pour représenter la première circonscription d'Eure-et-Loir, j'étais encore, il y a seulement quelques heures, sur le terrain, parmi mes concitoyens : je peux vous dire que la déception est grande parmi eux, au regard de ce qu'ils étaient en droit d'attendre à la suite des promesses de Nicolas Sarkozy (Vives protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), et que l'inquiétude est générale. Cette situation n'est certainement pas étrangère au choix des électeurs de ma circonscription : ils ont voulu envoyer à ce gouvernement un signal fort après l'invalidation de mon prédécesseur, membre du parti majoritaire. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. — Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
M. Patrick Ollier. C'est scandaleux !
Françoise Vallet. Les questions qui sont revenues régulièrement au cours de mes rencontres et de mes visites, dans les supermarchés et sur les marchés, dans les campagnes et dans les villes, de la part des consommateurs (Vives protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), de la part des jeunes ou des moins jeunes, témoignent de leur angoisse face à l'érosion de leur pouvoir d'achat. (Huées sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Je vous en prie ! On se calme !
Poursuivez, madame Vallet.
Françoise Vallet. Je voulais simplement vous faire part de la véritable angoisse que ces personnes ont exprimée. " Avec le même billet, je ne remplis plus mon caddie. Ma petite retraite plafonne, et je ne peux plus faire face ! ", me dit par exemple une dame rencontrée à une caisse. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Quant aux jeunes couples, ils m'ont dit ne pas trouver à se loger à des prix raisonnables. Voilà l'exemple de deux questionnements qui sont revenus en boucle.
Mesdames, messieurs du Gouvernement, en tant qu'élue de ma circonscription, et parce que je sais qu'il s'agit d'une attente générale, je me sens investie (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire)...
M. Charles de la Verpillière. Elle veut sauver la France, comme Ségolène !
Françoise Vallet... de la mission urgente de vous poser, au nom de mes concitoyens, la question qu'ils m'ont adressée : " Par quelle solution comptez-vous répondre à leur angoisse ? " (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine. — Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Je vous appelle, mes chers collègues, à faire preuve d'un peu de mesure dans vos réactions, de façon que chacun puisse s'écouter et se respecter.
M. Jean-Paul Bacquet. Merci, monsieur le président !
M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. (" Madame "Tout va très bien !" " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Je voudrais d'abord vous dire, madame Vallet, que tous vos collègues ainsi que vous-même représentez collectivement le peuple français, et que le Gouvernement est aussi en charge de l'intérêt général : nous sommes tous sur le terrain, à l'écoute de nos concitoyens. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
C'est toujours la même chanson...
M. Patrick Roy. " Tout va très bien, madame la marquise ! "
Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi ...mais nous ferons toujours preuve de la même détermination pour la réforme. Dois-je vous rappeler, madame la députée, toutes les mesures que nous avons prises pour défendre le pouvoir d'achat des Français. (" Chiche ! " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. Jean-Yves Le Bouillonnec et M. Patrick Roy. Zéro !
Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Les mesures relatives aux heures supplémentaires, auxquelles 50 % des entreprises ont recours : ça marche (" ça ne marche pas ! " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) ; les mesures concernant l'accession au logement, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt pour l'acquisition d'une résidence principale : ça marche. (Mêmes mouvements.) L'exonération de droits sur les petites successions : ça marche. (Mêmes mouvements.) La prime à la cuve de 150 euros pour les foyers modestes : ça marche. (Mêmes mouvements.) La modération des prix par l'augmentation de la concurrence dans le secteur de la distribution ou la modification du mode d'indexation des loyers : ça marche aussi. (" Tout va très bien ! " sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche. Et le bouclier fiscal, ça marche ?
Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Je pourrais vous parler aussi de l'engagement du Gouvernement de réduire le poids des prélèvements et des charges obligatoires, dans la mesure où les finances publiques le permettent. Je pourrais enfin vous dire que j'ai chargé un groupe de travail d'élaborer un nouvel indice des prix, et qu'il me remettra demain un rapport détaillant l'ensemble des nouveaux éléments qui nous permettront, sur la base de la consommation réelle, quotidienne, des Français, de mesurer l'augmentation du coût de la vie.
Mais je voudrais surtout vous dire, madame Vallet, que, contrairement à ce que vous imaginez, ce n'est pas avec le même gâteau qu'on va distribuer des parts plus grosses. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) C'est en faisant croître le gâteau, en employant, en investissant et en gagnant en compétitivité que nous aurons plus à partager avec les Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
Auteur : Mme Françoise Vallet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : Économie, finances et emploi
Ministère répondant : Économie, finances et emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 6 février 2008