Question au Gouvernement n° 3642 :
politique de la santé

13e Législature

Question de : M. Jean-Marie Le Guen
Paris (9e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 16 novembre 2011

ACCÈS AUX SOINS

M. le président. La parole est à M. Jean-Marie Le Guen, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Jean-Marie Le Guen. Monsieur le Premier ministre, comment se fait-il que, pour votre politique d'austérité, vous cherchiez d'abord à diminuer les moyens de notre politique de santé, prenant ainsi le risque d'affaiblir durablement la médecine française ? Comment se fait-il que vous ayez décidé de faire des malades les coupables des errements de nos finances publiques ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Comment pouvez-vous, en en appelant au " courage ", que se targuait d'avoir M. Xavier Bertrand tout à l'heure, augmenter le délai de carence pour les salariés français ? En quoi ce Gouvernement, qui va faire payer plus les malades pour les dissuader de se faire soigner, fait-il preuve de courage ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC. - Brouhaha sur les bancs du groupe UMP.)
" Travailler plus pour se soigner moins ", est-ce le nouveau slogan, monsieur le Premier ministre, que vous proposez aujourd'hui à notre pays ?
Au-delà des difficultés financières dans lesquelles vous plongez notre assurance maladie, que faites-vous aujourd'hui face à la désertification médicale qui ne cesse d'être dénoncée sur tous les bancs de cette assemblée ?
Que faites-vous devant l'explosion des délais d'attente pour les consultations chez les médecins, notamment les spécialistes ?
Que faites-vous pour lutter contre l'explosion des dépassements d'honoraires qui grève aujourd'hui lourdement le budget de nos malades et les conduit à renoncer à se faire soigner ?
Dans tous ces domaines, quelle incurie que la vôtre ! Comment faites-vous face à la crise sanitaire qui existe aujourd'hui dans notre pays et qui va se développer dans les années qui viennent ?
Contrairement à vous (Protestations sur les bancs du groupe UMP), nous avons fait de l'éducation et de la santé nos priorités ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Comme vous utilisez bien le mot de courage, que vous avez tant de difficulté à mettre en pratique, vous les socialistes ! (Protestations sur les bancs du groupe SRC. - Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Le courage eût été, entre 1997 et 2002, dans une période de croissance, d'engager les réformes du système de santé. Vous ne l'avez pas fait, par manque de courage !
Vous demandez ce que nous faisons. Qu'avez-vous fait, vous, quand nous avons décidé de mettre en place l'aide à la complémentaire santé pour que celles et ceux qui travaillent et n'ont pas accès à une mutuelle, trop onéreuse, aient une prise en charge ? Notre majorité a créé ce dispositif : vous ne l'avez pas voté !
S'agissant du numerus clausus, qu'avez-vous fait, vous ? Entre 1997 et 2002, vous avez fait du malthusianisme, en décidant qu'avec moins de médecins formés en France, il y aurait moins d'actes, moins de dépenses, moins de déficit.
M. Jean-Paul Lecoq. Vous êtes mal informé : c'est Juppé qui a fait cela !
M. Xavier Bertrand, ministre. Aujourd'hui, nous sommes en train de réparer les erreurs du passé. Voilà la réalité !
Vous n'avez jamais voté les budgets de la santé. En 2007, la France comptait 450 IRM ; à la fin de l'année, il y en aura près de 700. Qu'avez-vous fait ? Vous avez voté contre ces mesures, et d'une manière générale, vous n'avez jamais voté les budgets de la sécurité sociale.
Monsieur Le Guen, je sais que, dans vos rangs, c'est à celui qui saura le mieux parler de la santé. Mais ce n'est pas parce que vous ferez de la démagogie dans cet hémicycle que les Français se tromperont. Les maisons de santé pluridisciplinaires, l'accès aux soins, les réformes nécessaires pour conserver notre système de santé, c'est nous qui les avons mis en place, jamais vous.
M. Julien Dray. Ça se voit dans les hôpitaux, d'ailleurs !
M. Xavier Bertrand, ministre. Il n'est pas d'usage de poser une question à un parlementaire, mais citez-moi un seul pays où vous préféreriez, vous et les vôtres, vous faire soigner plutôt qu'en France. Il n'y en a pas et le système de santé français, c'est nous qui le protégeons ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

Données clés

Auteur : M. Jean-Marie Le Guen

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Travail, emploi et santé

Ministère répondant : Travail, emploi et santé

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 novembre 2011

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