politique à l'égard des jeunes
Question de :
M. Guy Delcourt
Pas-de-Calais (13e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 17 novembre 2011
NIVEAU DE VIE DES ÉTUDIANTS
M. le président. La parole est à M. Guy Delcourt, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.M. Guy Delcourt. Monsieur le Premier ministre, en matière de fraude, quand il s'agit des pauvres, ce sont des voleurs et des tricheurs, quand il s'agit des riches et des nantis, ils font des erreurs ! (Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC. - Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Plusieurs députés du groupe UMP. Guérini ! Guérini !
M. le président. Mes chers collègues !
M. Guy Delcourt. Je souhaite m'exprimer au nom des oubliés du système, qui sont malheureusement, pour un trop grand nombre d'entre eux, des habitués de la pauvreté : je veux bien entendu parler des jeunes.
M. Lucien Degauchy. Lamentable !
M. Guy Delcourt. Aucun argument, qu'il s'agisse de la crise économique et financière ou de la situation des finances publiques, n'est acceptable et ne légitime les leurres du Gouvernement en la matière, quand on sait qu'un jeune sur cinq est en situation de pauvreté constatée.
Les rapports des associations sont de bons indicateurs de la situation des jeunes, dont les droits sont quotidiennement bafoués : qu'il s'agisse de leur droit à la formation, alors que toujours plus de jeunes doivent prendre des jobs étudiants lourds au détriment de leurs études ; de leur droit à l'emploi, et donc à des ressources décentes, quand les chiffres du Secours catholique font état de 40 % de jeunes au chômage et que le RSA " jeunes " ne concerne fin 2010 que 5 000 jeunes ; de leur droit à la santé, alors que 15 % des étudiants renoncent à des soins et à une nourriture équilibrée pour des raisons financières ; ou qu'il s'agisse enfin de leur droit au logement, la situation à cet égard étant caractérisée par le pourcentage accablant de 36 % de jeunes occupant un logement indécent ou d'étudiants obligés, pour des raisons financières, de retourner vivre chez leurs parents eux-mêmes en difficulté.
Ces constats alarmants sont indignes de notre société et porteurs de désespérance pour toute une génération. La jeunesse est l'avenir de la France, mais l'avenir de la jeunesse devient la honte de la France ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à ouvrir une parenthèse dans la rigueur pour un investissement d'avenir, celui de la jeunesse ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
M. le président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, aider les étudiants est une bataille constante, dans laquelle ce gouvernement a pris encore très récemment de nombreuses mesures, dans le prolongement de ce qu'avait engagé Valérie Pécresse.
Tout d'abord, nous n'avons jamais eu autant d'étudiants bénéficiaires de bourses : alors qu'ils étaient 450 000 il y a quatre ans, ils sont 600 000 aujourd'hui, soit une augmentation de plus de 25 %.
M. Yves Nicolin. Très bien !
M. Laurent Wauquiez, ministre. Ensuite, les seuils ont été relevés de façon que les familles de classe moyenne modestes puissent être également accompagnées par le biais des bourses.
Enfin, alors qu'il y a aujourd'hui dix mois d'études, nous en étions restés à neuf mois de bourse. Cette année, le versement de dix mois de bourse est définitivement entré en vigueur, pour accompagner nos étudiants sur toute la durée de leurs études, ce qui montre bien qu'il n'y a pas de rigueur aveugle.
Je pourrais également mentionner les efforts pour améliorer le logement étudiant ou pour aider à accéder aux équipements numériques les étudiants qui en ont besoin.
Mais il y a, monsieur le député, des mesures dangereuses pour nos étudiants et qui méritent toute l'attention de la représentation nationale, ce sont celles que préconise le groupe de réflexion Terra Nova, proche du parti socialiste (" Ah ! " sur les bancs des groupes UMP et NC - Exclamations sur les bancs du groupe SRC),...
Mme Marylise Lebranchu. Pas si proche que ça !
M. Laurent Wauquiez, ministre. ...qui propose de multiplier par trois les frais d'inscription dans les universités (Huées sur les bancs du groupe UMP), ce qui serait absolument ravageur pour le niveau de vie de nos étudiants.
Je ne vous ai pas entendu vous exprimer à ce sujet. Je n'ai guère entendu de désapprobation à l'encontre de cette proposition redoutable portée par un groupe de pensée très proche du parti socialiste. Une telle mesure mériterait pourtant une indignation de votre part car elle serait désastreuse pour les étudiants des classes moyennes. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Auteur : M. Guy Delcourt
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Jeunes
Ministère interrogé : Enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 novembre 2011