croissance
Question de :
M. Pierre-Alain Muet
Rhône (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 30 novembre 2011
CHIFFRES DE LA CROISSANCE
M. le président. La parole est à M. Pierre-Alain Muet, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gaucheM. Pierre-Alain Muet. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
La dette explose, le chômage ne cesse de s'aggraver, le déficit extérieur atteint des profondeurs abyssales et la croissance s'évanouit. Dans ce contexte, à quoi se résume votre action ? À une accumulation de plans de rigueur dont n'émerge qu'une seule ligne directrice : une austérité aveugle et massive, qui cassera un peu plus la croissance et aggravera encore le chômage. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Pascal Clément. Caricature !
M. Pierre-Alain Muet. L'OCDE annonce une croissance de 0,3 % pour l'an prochain, quand le budget encore en discussion prévoyait 1,75 % et que le plan de rigueur, dont la discussion va commencer tout à l'heure, prévoit encore 1 %.
Alors, qu'allez-vous faire, monsieur le Premier ministre ? Êtes-vous en train de nous préparer un troisième plan de rigueur ? Où vous arrêterez-vous dans cette course sans fin à la dépression ?
La seule continuité dans votre politique, c'est l'injustice ! Au début de l'été, c'était encore 1,8 milliard d'euros de cadeaux fiscaux aux plus fortunés avec la baisse de l'ISF. Aujourd'hui, c'est une augmentation de la TVA de 1,8 milliard d'euros - une augmentation qui pèsera d'abord, vous le savez, sur les plus modestes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Et comme si cela ne suffisait pas, vous prenez prétexte de cette hausse de TVA pour supprimer la taxe sur les hôtels de luxe, qui n'aura vécu que deux mois. Résultat : les sandwichs qu'on achète à midi dans les boulangeries seront taxés au même taux que les séjours dans les hôtels de luxe ! Belle illustration, monsieur le Premier ministre, de votre conception de la justice fiscale !
M. le président. La parole est à Mme la ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.
Mme Valérie Pécresse, ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, c'est vrai qu'il est loin, le temps où Lionel Jospin, dont vous étiez le conseiller économique (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), disait, en septembre 2001 : " on ne change pas un budget dans l'urgence ".
Pour notre part, dès le 24 août dernier, nous avons revu nos prévisions de croissance et annoncé des mesures destinées à nous permettre de continuer la réduction des déficits et de tenir nos objectifs intangibles en la matière.
Le 7 novembre, nous avons fixé notre taux de croissance à 1 % et avons annoncé 17 milliards d'euros d'efforts supplémentaires - là encore, pour tenir nos objectifs intangibles de réduction des déficits. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Que nous reprochez-vous, finalement ? Notre réactivité, notre responsabilité, notre courage de dire la vérité aux Français sur les difficultés que nous traversons ? Aujourd'hui, nous avons un budget crédible,...
M. Patrick Lemasle. Non !
Mme Valérie Pécresse, ministre. ...prudent, et comportant une marge de sécurité de 6 milliards d'euros, une réserve de précaution qui nous permet de faire face aux aléas de la croissance.
Contrairement à ce que vous affirmez, monsieur Muet, ce budget est équitable. Il pèse d'abord sur les grands groupes, et pas sur les PME ; d'abord sur les ménages aisés, pour préserver les plus fragiles. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Bernard Roman. Bien sûr ! Et l'ISF ?
Mme Valérie Pécresse, ministre. C'est cela, notre conception de l'équité, nos engagements vis-à-vis des Français ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Pierre-Alain Muet
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique économique
Ministère interrogé : Budget, comptes publics et réforme de l'État
Ministère répondant : Budget, comptes publics et réforme de l'État
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 novembre 2011