construction aéronautique
Question de :
M. Camille de Rocca Serra
Corse-du-Sud (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 11 octobre 2007
EADS
M. le président. La parole est à M. Camille de Rocca Serra, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Camille de Rocca Serra. Monsieur le président, ma question s'adresse à Mme la ministre de l'économie et des finances.
Ces derniers jours, l'entreprise EADS (" Ah ! " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine) s'est retrouvée sous les feux de l'actualité.
M. Jean-Paul Bacquet. C'est le moins que l'on puisse dire !
M. Camille de Rocca Serra. Après le président de la République, le Parlement s'est saisi de l'affaire ; les commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat ont longuement auditionné les responsables de la Caisse des dépôts et consignations, le directeur général du Trésor et celui de l'Agence des participations de l'État.
M. Bruno Le Roux. C'était nécessaire !
M. Maxime Gremetz. Ce sont des profiteurs !
M. Jacques Desallangre. Des escrocs !
M. Jean-Pierre Brard. Des amis du président de la République !
M. Camille de Rocca Serra. Madame la ministre, nous voulons faire la lumière sur cette affaire. Les discussions récentes se sont focalisées sur le rôle de l'État, mais il ne faut pas perdre de vue que le coeur du problème réside dans les dysfonctionnements internes survenus chez EADS dans la gestion des retards de l'Airbus A380. Les discussions récentes ont également mis en lumière les contraintes tenant au pacte d'actionnaires négocié en 1999.
EADS reste pourtant une très grande entreprise française et européenne.
M. Jacques Desallangre. Avec un grand patron voyou !
M. Camille de Rocca Serra. Par-delà les polémiques actuelles, je pense à l'ensemble des 116 000 salariés de l'entreprise et à ses nombreux sous-traitants, qui ont fait de l'aéronautique française une filière d'excellence.
Madame la ministre, pouvez-vous nous dire comment le Gouvernement entend éviter que de telles difficultés se reproduisent ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire - Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
MM. Jean-Pierre Brard et Maxime Gremetz. Et Arnaud Lagardère ?
M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi.
M. Arnaud Montebourg. Christine Lagardère !
M. Jean-Pierre Brard. Et les amis de Nicolas ?
M. Maxime Gremetz. Et Arnaud Lagardère ?
M. le président. Monsieur Gremetz, écoutez la réponse de Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Monsieur le député, dès son élection, le président de la République Nicolas Sarkozy a considéré le dossier EADS comme prioritaire.
M. Maxime Gremetz. Et il a appelé Arnaud Lagardère !
Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. Le 16 juillet 2007, il annonçait ainsi, en compagnie de Mme la chancelière Angela Merkel, un réexamen de la gouvernance dans le maintien de l'équilibre franco-allemand et sur la base d'un commandement unique des entreprises EADS et Airbus, placées sous la présidence de M. Grube et la direction de M. Gallois, afin de mettre un terme au système de la coprésidence, qui ne favorisait guère l'efficacité de l'entreprise.
M. Maxime Gremetz. Et Arnaud Lagardère ?
Mme la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi. En ce qui concerne l'avenir, deux groupes de travail ont été constitués afin de faire des propositions sur l'évolution de l'actionnariat et sur les dispositifs de protection des intérêts nationaux, qui nous semblent indispensables dans une entreprise aussi stratégique. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
J'abonde dans votre sens, M. Rossa Serra : il faut soutenir cette entreprise, ses 116 000 salariés et tous ses sous-traitants, qui concourent à faire de l'aéronautique française un champion français, allemand et européen. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Je profite d'ailleurs de l'occasion pour saluer leurs récents succès commerciaux : la première livraison de l'Airbus A 380 à Singapore Airlines aura lieu la semaine prochaine ; depuis le début de l'année, Airbus a enregistré 854 commandes d'appareils commerciaux, ce qui lui permet de rivaliser avec son concurrent Boeing. Soyons-lui en reconnaissants ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Camille de Rocca Serra
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : Économie, finances et emploi
Ministère répondant : Économie, finances et emploi
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 octobre 2007