Question au Gouvernement n° 3828 :
sidérurgie

13e Législature

Question de : M. Olivier Dussopt
Ardèche (2e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche

Question posée en séance, et publiée le 18 janvier 2012

POLITIQUE INDUSTRIELLE - SITE DE GANDRANGE

M. le président. La parole est à M. Olivier Dussopt, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Olivier Dussopt. Monsieur le Premier ministre, les Français n'ont pas attendu que les agences de notation sanctionnent votre politique pour faire le constat de votre échec. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Depuis cinq ans, ce sont 350 000 emplois perdus dans l'industrie, avec une désindustrialisation comme nous n'en avons jamais connu - c'est un million de chômeurs en plus et le sentiment que l'État ne contrôle plus rien.
Les salariés de l'industrie se sentent floués. Ils devaient travailler plus pour gagner plus. Or, dans le meilleur des cas, ils travaillent autant pour gagner moins et, bien souvent, ils ne travaillent plus du tout.
Dans les terres industrielles et manufacturières de notre pays, c'est l'amertume qui domine vis-à-vis de votre politique. C'est évidemment le cas à Gandrange, en Lorraine, où notre candidat François Hollande va présenter aujourd'hui, son projet pour l'industrie. (Protestations et rires sur les bancs du groupe UMP.)
Le site de Gandrange restera le symbole du cynisme et des fausses promesses de Nicolas Sarkozy qui avait tenté de masquer son échec en promettant de ne pas laisser tomber les salariés. Aujourd'hui, il ne reste que des regrets, de la rancoeur et du ressentiment à l'encontre de celui qui les a abandonnés.
Votre politique industrielle s'est caractérisée par un abandon de la recherche et de l'innovation, source de compétitivité - même les agences de notation le soulignent. Elle s'est surtout caractérisée par un manque de volonté.
Il aurait fallu une initiative européenne contre les délocalisations ; le duo Merkel-Sarkozy se contente d'un traité incertain sur une lointaine discipline budgétaire. Il aurait fallu relancer la croissance ; vous avez fait le choix de l'austérité. Il aurait fallu mettre fin aux excès de la finance ; vous y avez renoncé.
Aucune de vos mesures, aucun de vos coups de massue sur le pouvoir d'achat n'a protégé les Français et encore moins notre industrie. Gandrange restera le symbole de votre échec mais aussi celui de l'irresponsabilité, des promesses non tenues, des désillusions, le symbole de l'abandon de l'industrie, de territoires et de populations.
Monsieur le Premier ministre, la législature touche à sa fin. Regardez les salariés de l'industrie dans les yeux, assumez votre bilan. Assumez les promesses non tenues et votre échec en matière de politique industrielle. Dites-leur qu'en 2007 vous les avez trompés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique.
M. Éric Besson, ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique. Monsieur le député, puisque Gandrange est dans l'actualité, puisque François Hollande a voulu probablement aller rendre hommage à l'action du Gouvernement (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), je reprendrai très précisément l'ensemble des engagements pris par Arcelor devant le Président de la République et qui ont été tenus.
Arcelor a reclassé l'intégralité des salariés, comme il avait été entendu. Arcelor a signé une convention de revitalisation qui a permis de créer 400 emplois nouveaux en Moselle. Arcelor a financé à hauteur de 10 millions d'euros le fonds lorrain des matériaux qui investit dans les sociétés innovantes. Arcelor finance le centre de formation des apprentis de Yutz où 700 jeunes sont formés en permanence. Arcelor engage 30 millions d'euros d'investissements structurants en Moselle.
Par conséquent, tous les engagements pris devant le Président de la République ont été scrupuleusement respectés.
Quant au haut fourneau de Florange, la direction affirme qu'il n'y aura aucune fermeture, aucun licenciement. ArcelorMittal investit d'ailleurs 4 millions d'euros dans la maintenance de cet équipement pour en permettre le redémarrage dans les meilleures conditions.
Vous savez par ailleurs que le Gouvernement soutient fortement le projet ULCOS de captage et stockage du dioxyde de carbone, qui permettra de faire de Florange l'un des sites les plus compétitifs en Europe.
Permettez-moi de vous rappeler, monsieur le député, qu'ArcelorMittal a besoin, pour maintenir son activité, d'un élément précieux : l'électricité. Or, grâce à notre filière nucléaire, nous disposons d'une électricité peu chère et qui bénéficie à tous les électro-intensifs.
M. Jean-Pierre Door. Eh oui !
M. Éric Besson, ministre. Demandez-leur ce que serait l'application du scandaleux programme Verts-PS que vous avez signé ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Bouvard. Très juste !
M. Éric Besson, ministre. Ceux qui veulent démanteler la filière nucléaire française sont mal placés pour donner des leçons de politique industrielle. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Ça, c'est envoyé !

Données clés

Auteur : M. Olivier Dussopt

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Industrie

Ministère interrogé : Industrie, énergie et économie numérique

Ministère répondant : Industrie, énergie et économie numérique

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 18 janvier 2012

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