toxicomanie
Question de :
M. Philippe Meunier
Rhône (13e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 7 mars 2012
LUTTE CONTRE LA DROGUE
M. le président. La parole est à M. Philippe Meunier, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Philippe Meunier. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration.
Monsieur le ministre, certains espèrent un changement. Je parle des délinquants, qui souhaitent le retour de la gauche aux affaires (Rires sur les bancs du groupe SRC) afin de retrouver cette quasi-impunité qui leur a permis de développer leurs trafics entre 1997 et 2002.
Mme Marylise Lebranchu et M. Christian Paul. Vous êtes au pouvoir depuis dix ans !
M. Philippe Meunier. Les Français n'oublient pas ces quartiers, transformés en zones de non-droit : la police de proximité n'était pas assez équipée ni préparée pour y pénétrer, à cause de cet angélisme qui vous caractérise chaque fois qu'il faut combattre la délinquance.
M. Claude Bartolone. Vous êtes un crétin !
M. Philippe Meunier. La vérité nous oblige à vous dire, mesdames et messieurs les socialistes, qu'il a fallu attendre l'arrivée de la droite au pouvoir en 2002, et de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, pour redonner à nos forces de l'ordre les moyens de reprendre pied dans ces quartiers que vous aviez abandonnés.
Aujourd'hui, les trafiquants de drogue font à nouveau leur miel du programme socialiste. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Henri Emmanuelli. Il est malade !
M. Michel Sapin. Il a fumé ou quoi ?
M. Philippe Meunier. Ils attendent avec impatience la dépénalisation du cannabis souhaitée par la gauche. Nos compatriotes doivent savoir que M. Hollande a ainsi choisi la voie de l'abandon pour ne plus avoir à combattre ces dealers qui détruisent pourtant la santé des Français et la cohésion sociale de notre pays. (Exclamations prolongées sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur le ministre, face à une gauche qui insulte tous ceux qui ne sont pas de son camp - qu'on songe aux propos scandaleux de la porte-parole de François Hollande, à l'agression inqualifiable de Bayonne et aux dernières insultes proférées par Mathieu Kassovitz, qui sont une honte pour la gauche, laquelle s'est lancée depuis 2007 dans une véritable chasse à l'homme contre le Président de la République -, face à l'irresponsabilité du PS, qui expliquait aux Français, il y a moins d'un an, que Dominique Strauss-Kahn était le meilleur candidat pour représenter la France, face à François Hollande, qui n'a jamais eu la moindre responsabilité gouvernementale et qui se permet continuellement de donner des leçons à ceux qui gèrent l'État, votre sens des responsabilités et votre volonté de combattre ces trafiquants de drogue sont - heureusement pour les Français - sans faiblesse.
Monsieur le ministre, pouvez-vous rassurer les Français sur la volonté du Gouvernement de ne pas suivre les propositions laxistes du PS qui n'auraient pour conséquences que d'accroître, en France, le nombre de drogués victimes de ces criminels ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC. - Huées et claquements de pupitres sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration. (Huées prolongées et claquements de pupitres sur les bancs du groupe SRC.)
Mes chers collègues, songez à l'image que vous donnez et veuillez écouter M. le ministre de l'intérieur.
M. Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration. Monsieur le député, s'il y a une priorité en matière de sécurité, c'est bien celle de la lutte contre les trafics et la consommation de stupéfiants, qui sont à l'origine de beaucoup de crimes et de délits. C'est aussi une priorité parce que les drogues, toutes les drogues, représentent un risque sanitaire.
Notre détermination est totale. En 2011, 73 tonnes de drogue ont été saisies, 26 de plus qu'il y a quatre ans ; 37 millions d'avoirs criminels ont été confisqués ; 198 000 individus ont été mis en cause. Notre stratégie de refus est payante, puisque la dernière enquête de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies révèle que la consommation de cannabis, mais aussi de toutes les drogues, est en baisse dans notre pays.
Dans ce contexte, vous avez raison de demander quelle est la position de François Hollande à l'égard de la drogue. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Certains responsables socialistes, qui se présentent comme ses porte-parole autorisés, prônent la dépénalisation et même la légalisation du cannabis. Certes, cette proposition aurait un intérêt, celle de casser le thermomètre et de faire baisser la délinquance. Cependant, elle ignore superbement deux données. La première, c'est que, si l'on veut remonter aux trafiquants, il faut avoir un cadre juridique pour interroger les consommateurs. La seconde, c'est que la légalisation n'empêche pas les trafics, comme le prouve l'exemple des Pays-Bas.
Oui, monsieur le député, les Français ont le droit de savoir, et nous devons demander à François Hollande ce qu'il pense de cette question. Nous, nous faisons un choix clair : celui de la santé de notre jeunesse. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. François Rochebloine. Très bien !
Auteur : M. Philippe Meunier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Drogue
Ministère interrogé : Intérieur, outre-mer, collectivités territoriales et immigration
Ministère répondant : Intérieur, outre-mer, collectivités territoriales et immigration
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mars 2012