gouvernement
Question de :
M. Michel Françaix
Oise (3e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2008
BILAN D'UNE ANNÉE DE MANDAT :
ALLOCATIONS FAMILIALES
M. Michel Françaix. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. Un an déjà, et ces phrases retentissent encore dans la mémoire collective des Français : " Je veux être le Président du pouvoir d'achat ".
M. Patrick Roy. C'est raté !
M. Michel Françaix. " Je revaloriserai les petites retraites de 25 % pour que les retraités vivent mieux ".
M. Patrick Roy. C'est loupé !
M. Michel Françaix. " Je propose le remboursement de 50 % des lunettes et des prothèses dentaires " ; " J'allouerai des allocations familiales dès le premier enfant " ; " Mon objectif est de garder toutes les usines ouvertes en France " ; Enfin : " Français, de toute façon, vous me jugerez sur mes actes. " (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Y a-t-il eu arnaque, fiasco, tromperie ? L'histoire tranchera. Mais, dès à présent, le démantèlement des acquis sociaux et des services publics, la privatisation rampante des universités, la soumission au capitalisme " affaireux " et le césarisme médiatique sont le bilan de votre gouvernement, monsieur le Premier ministre ! Il n'est pas étonnant que de si piètres résultats exacerbent les tensions, les rancoeurs sociales et même, peut-être, les petites haines entre ministres. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Monsieur le Premier ministre, à force de donner toujours plus à quelques privilégiés en laissant au bord du chemin les plus fragiles, à force de provoquer notre jeunesse, vous avez rendu les réformes haïssables. Comment comptez-vous assurer, auprès de votre majorité chaque jour un peu plus déchirée, le service après-vente d'un bilan calamiteux ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)
M. le président. La parole est à Mme Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la famille.
Mme Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la famille. Enfin, monsieur le député, un peu de sérieux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Si vous voulez parler pouvoir d'achat, je vous rappelle que le minimum vieillesse aura augmenté de 25 % d'ici la fin du quinquennat, et que 200 euros ont déjà été versés aux bénéficiaires.
Quant aux retraites, ce mot ne signifie pour vous que colloques et rapports, mesdames, messieurs les députés socialistes, puisque vous n'avez jamais eu le courage de vous attaquer aux régimes spéciaux des retraites ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) C'est la majorité qui a osé mettre cette réforme en chantier dès 2003 afin de sauvegarder les régimes de retraite par répartition, et c'est encore, aujourd'hui, la majorité qui a le courage d'assumer la réforme des régimes spéciaux de retraite, ce dossier que vous n'avez osé ouvrir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Aujourd'hui même, le Président de la République a annoncé une revalorisation de 0,8 % des retraites afin de préserver le pouvoir d'achat face à l'inflation. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Comment osez-vous, après avoir entendu Valérie Pécresse, contester l'autonomie des universités, une réforme attendue par nos étudiants, et l'opération Campus ? Soyez sérieux, et reconnaissez que nous avons su mener à bien nombre de réformes que vous n'avez pas voulu entreprendre. Je pourrais citer les peines planchers instaurées par Rachida Dati, alors que vous n'aviez jamais osé vous attaquer aux multirécidivistes. (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Je pourrais aussi citer la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, qui a permis à 52 000 personnes de bénéficier d'un allégement des droits de succession. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche). Enfin, avec la défiscalisation des heures supplémentaires, ce sont 5 milliards d'euros qui sont allés directement dans la poche de plus de cinq millions de Français ! (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Nous sommes sur la voie des réformes. Je sais que cela vous indispose et que vous aimeriez juger le Président de la République au bout d'un an de mandat, mais les Français ne s'y tromperont pas ! Vous avez toujours les mêmes paroles à la bouche, mais ce sont les Français qui jugeront, au bout de cinq ans, les actes et la réalité des réformes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire - Huées sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Auteur : M. Michel Françaix
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Famille
Ministère répondant : Famille
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mai 2008