montant des pensions
Question de :
M. Patrick Roy
Nord (19e circonscription) - Socialiste, radical, citoyen et divers gauche
Question posée en séance, et publiée le 22 mai 2008
POUVOIR D'ACHAT DES RETRAITÉS
M. le président. La parole est à M. Patrick Roy, pour le groupe SRC.M. Patrick Roy. Ma question s'adresse à Xavier Bertrand, ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité. Monsieur le ministre, c'est un président et un gouvernement plein d'autosatisfaction qui viennent de fêter leur première année aux responsabilités. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ce contentement me paraît tout à fait outrancier au regard du gouffre existant entre vos promesses... (Exclamations sur les mêmes bancs.)
M. le président. Mes chers collègues, je vous invite au calme. Il est exact que M. Roy perturbe souvent la sérénité bien connue de nos travaux par ses interventions. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Mais il a compris votre message et ne recommencera pas !
M. Patrick Roy. Je ne promets rien, moi ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) J'évoquais en revanche le gouffre existant entre vos promesses électorales et la politique que vous conduisez. Nicolas Sarkozy devait être le président du pouvoir d'achat, celui qui revaloriserait par la seule magie du verbe les petites retraites et les bas salaires. Un an après, non seulement le pouvoir d'achat n'a pas augmenté mais il ne cesse de chuter. Les prix des denrées alimentaires et de l'énergie explosent ; les salaires stagnent. (Vives protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
J'en viens aux retraités, monsieur le ministre. Quand nous dénoncions en ce début d'année votre volonté de baisser le pouvoir d'achat des retraités, vous nous répondiez : " Faites nous confiance, vous allez voir ce que vous allez voir, nous tiendrons nos promesses ! "
Eh bien, nous avons vu ! une revalorisation des pensions de 1,1 % en ce début d'année, 0,8 % annoncés pour le mois de septembre... tout cela fait 1,9 %, soit un taux très inférieur à l'inflation annoncée - supérieure à 3 % - et surtout très nettement inférieur à l'inflation des denrées alimentaires, qui ont augmenté de 9 % depuis un an.
C'est vertigineux ! Les chiffres sont cruels : votre gouvernement est bien celui de la baisse du pouvoir d'achat ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Le président que vous soutenez est bien celui de la baisse du pouvoir d'achat ! (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. Monsieur Roy, veuillez poser votre question.
M. Patrick Roy. Monsieur le ministre, quand allez-vous réellement vous occuper du pouvoir d'achat des retraités ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité. Monsieur le député, pour vos propres interventions, vous ne promettez rien ; en matière de retraites, vous ne proposez rien ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Concernant le pouvoir d'achat des retraités, vous savez pertinemment qu'après la revalorisation de 1,1 % prévue pour le début de l'année, nous avions pris l'engagement de réagir dès les chiffres de l'inflation connus. Nous avons pris nos responsabilités en décidant une augmentation supplémentaire des pensions de 0,8 % au 1er septembre 2008, puis chaque année au 1er avril, comme les retraites complémentaires, de façon à garantir le pouvoir d'achat des retraités.
Je m'étonne, monsieur Roy, que vous n'ayez pas dit que ceci représentait en année pleine un milliard d'euros de pouvoir d'achat supplémentaire pour les retraités ! (Protestations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Vous n'avez pas dit non plus que si cette proposition a été faite il y a trois semaines, vous ne posez votre question qu'aujourd'hui. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Mais, en matière de retraites, vous êtes plus forts pour poser des questions que pour apporter des réponses !
Vous me donnez l'occasion d'apporter par ailleurs des précisions sur l'action du Gouvernement en faveur des retraités. Nous allons augmenter les pensions de réversion pour les porter de 54 à 60 % : vous ne l'avez pas fait ! Nous allons également augmenter le minimum vieillesse de 25 % ; 200 euros ont d'ores et déjà été versés dès cette année, et nous poursuivrons les revalorisations de 5 % par an.
M. Marcel Rogemont. Arrêtez les annonces ! Agissez !
M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité. Monsieur Roy, vous savez pertinemment que, pour que les pensions ne baissent pas, il faut réformer et moderniser notre système de retraites. C'est la seule façon de conserver nos retraites par répartition. Mais, une fois encore, vous avez été très forts pour commander des rapports mais beaucoup moins courageux quand il s'est agi de réformer ! Et parce que vous n'avez pas osé réformer, vous nous avez apporté la preuve que socialisme rime avec conservatisme ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Auteur : M. Patrick Roy
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Retraites : généralités
Ministère interrogé : Travail, relations sociales, famille et solidarité
Ministère répondant : Travail, relations sociales, famille et solidarité
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 22 mai 2008