Liban
Question de :
M. Étienne Pinte
Yvelines (1re circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 29 mai 2008
SITUATION AU LIBAN
M. le président. La parole est à M. Étienne Pinte, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Étienne Pinte. Monsieur le ministre des affaires étrangères, j'associe à ma question l'ensemble des membres du groupe d'amitié France-Liban.
Nous avons eu la joie, avec mes collègues Catherine Génisson et Élie Aboud, de vous accompagner à Beyrouth, dimanche dernier, pour assister à l'élection tant attendue du Président de la République libanaise. Ce fut un grand moment, et c'est une étape importante dans le processus de paix et de stabilisation politique au Liban.
Bien entendu, cette élection ne résout malheureusement pas tous les problèmes. Les affrontements violents qui ont eu lieu à Beyrouth la semaine dernière sont très inquiétants.
Cette élection aura aussi des répercussions sur la situation politique au Proche-Orient comme au Moyen-Orient.
Monsieur le ministre, pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur les perspectives que l'on peut attendre de cette embellie, et nous préciser quelles seront les actions de la France pour accompagner nos amis libanais et contribuer à la paix dans cette région du monde ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes.
M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes. Monsieur le député, nous nous sommes réjouis de l'accord de Doha. Nous nous sommes réjouis de l'élection du Président libanais, qui a eu lieu en votre présence. Cela fait un an et demi que nous attendions cela. Dix-neuf séances du Parlement n'avaient rien donné, et nous avons eu la bonne surprise d'assister à cette élection dimanche dernier.
Quelles perspectives ? Tout d'abord, comme vous le savez sans doute, le député Fouad Siniora a été réélu à la tête du gouvernement libanais. C'est de bon augure, car il travaillait fort bien. Je pense que l'unanimité s'est faite autour de lui.
Il reste, bien sûr, que le système électoral n'a pas été précisé à Doha, comme il devait l'être. C'est là une tâche qui attend le Président Sleimane et le Premier ministre.
Et puis, il y a les élections, qui se tiendront en 2009. Je crois que la campagne sera rude car, sur le fond, peu de choses ont été réglées.
L'initiative française, qui a duré pendant un an, a abouti à trois points, qui ont été des points de désaccord mais qui furent, à un moment donné - durant 24 heures seulement -, des points d'accord entre l'opposition et la majorité. Repris par la Ligue arabe, ils ont été proposés à Doha, et ce fut le " miracle " libanais. Mais vous avez bien fait de rappeler qu'avant ce " miracle ", il y a eu dans les rues de Beyrouth et de Tripoli 60 morts et 200 blessés, ce qui, hélas, n'est pas un procédé démocratique pour réaliser l'entente entre la majorité et l'opposition.
Mais vous avez vu comme moi que, du Hezbollah aux forces libanaises, tout le monde approuvait l'élection de ce Président. Il faudra continuer à travailler. La France se réjouit d'avoir participé à cet accord. Il faudra, avec les pays de la région, dans un dialogue sans concession, y compris, je le crois, avec la Syrie et l'Iran, aider nos amis libanais à surmonter ce qui a été une épreuve non seulement physique mais aussi économique. Tous les Libanais ont perdu 20 % de pouvoir d'achat,...
M. Paul Giacobbi. Les Français aussi !
M. le ministre des affaires étrangères et européennes. ...les banques ne fonctionnaient plus, les entreprises étaient fermées.
M. le président. Merci, monsieur le ministre.
M. le ministre des affaires étrangères et européennes. Nous avons, avec nos amis libanais, abordé une nouvelle étape. Il faut s'en réjouir. D'autant que, dans la région d'autres étapes ont été franchies : entre la Syrie et Israël, par l'intermédiaire de la Turquie, et entre le Hamas et Israël, par l'intermédiaire de l'Égypte. Il souffle donc dans la région un vent d'espoir qui, je l'espère, ne retombera pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Auteur : M. Étienne Pinte
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Affaires étrangères et européennes
Ministère répondant : Affaires étrangères et européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 29 mai 2008