fonctionnement
Question de :
M. Michel Sordi
Haut-Rhin (7e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 26 juin 2008
PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE L'UNION EUROPÉENNE
M. le président. La parole est à M. Michel Sordi, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Michel Sordi. Monsieur le président, j'associe à ma question M. Pierre Lequiller, député des Yvelines et président de la délégation de l'Assemblée nationale pour l'Union européenne, et je saisis cette occasion de saluer à nouveau les représentants européens présents aujourd'hui dans notre hémicycle.
Monsieur le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, le Conseil européen, réunissant les 27 chefs d'État de l'Union, s'est tenu la semaine dernière à Bruxelles. La ratification du traité de Lisbonne était au coeur des sujets abordés, après le " non " par référendum des Irlandais.
Ce nouveau " non " résonne comme un désaveu après celui des Français et des Néerlandais en 2005 sur le précédent traité. Certes, le processus de ratification se poursuit, la Chambre des lords britannique ayant approuvé le traité simplifié le 18 juin dernier. Mais des interrogations se profilent déjà à l'horizon quant à la position de la République tchèque, qui a repoussé la ratification au début de 2009.
Il paraît donc primordial de remettre les préoccupations de nos concitoyens au coeur de la construction européenne. Nous devons engager un débat de fond et définir, comme le disait récemment le président Accoyer à Lisbonne, quelle Europe nous voulons pour les générations à venir.
L'Europe doit devenir plus politique et moins technocratique. Elle doit apporter des réponses concrètes aux attentes de nos concitoyens, notamment sur la question du pouvoir d'achat, face à l'évolution de la conjoncture internationale.
M. Maxime Gremetz. C'est un discours pour le Parlement européen !
M. Michel Sordi. M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, la France va prendre dans les tout prochains jours la présidence de l'Union européenne. Pourriez-vous nous préciser quelle sera la stratégie de notre pays durant ce mandat pour relancer l'adhésion des peuples au projet européen ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. Maxime Gremetz. Vive le peuple irlandais !
M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'État chargé des affaires européennes. (" Ganelon ! " sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)
M. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Sordi, je tiens à mon tour à saluer la présence dans les tribunes des membres de la Conférence des présidents du Parlement européen.
Vous avez raison, monsieur le député, nos opinions publiques sont dans le doute. Soyons lucides : l'Europe traverse une crise. En Irlande, tout indique que les citoyens ne rejettent pas l'Europe, mais ne la comprennent plus.
M. Henri Emmanuelli. C'est de vous qu'ils ne veulent plus !
M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Le " non " irlandais est une réalité que nous devons respecter. Pour l'heure, c'est le traité de Nice qui s'applique. Le traité de Lisbonne ne s'appliquera pas à la date prévue, et nous le regrettons car c'est le premier traité signé à vingt-sept, le premier traité de l'Europe réunifiée, le seul traité qui permette à l'Europe de s'élargir. Sans le traité de Lisbonne, en effet, l'élargissement n'est pas possible. C'est pour cette raison que le processus de ratification doit continuer, comme l'a souligné le Conseil européen.
Au-delà, il faut redonner du sens à l'Europe. Les Européens veulent une Europe moins lointaine, moins bureaucratique, plus proche des préoccupations quotidiennes.
M. Patrick Lemasle, M. Patrick Roy et M. Alain Néri. Et plus sociale !
M. André Chassaigne. Et moins américaine !
M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes. Ils veulent aussi une Europe qui débatte et fasse de la politique.
Dans ce cadre, nos priorités fixées dans le cadre du traité de Nice sont légitimées : sécurité énergétique, lutte contre le réchauffement climatique, politique d'immigration plus cohérente et globale, politique agricole modernisée, approfondissement de la politique de la défense. Enfin, l'Europe doit avoir une dimension sociale plus affirmée. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)
Nous devons, sur tous ces sujets, agir collectivement en étant proches des institutions, la Commission et le Parlement européen.
Mesdames et messieurs les députés, soyons clairs...
M. Henri Emmanuelli. C'est grotesque !
M. le secrétaire d'État chargé des affaires européennes. La présidence française s'ouvre dans un contexte difficile. L'Europe connaît un coup dur. Raison de plus pour avancer, être concrets et, surtout, ne jamais renoncer ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire)
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Auteur : M. Michel Sordi
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Union européenne
Ministère interrogé : Affaires européennes
Ministère répondant : Affaires européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 juin 2008