lutte contre l'exclusion
Question de :
M. Jean Tiberi
Paris (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 27 novembre 2008
HÉBERGEMENT DES SANS-ABRI
M. le président. La parole est à M. Jean Tiberi, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Jean Tiberi. Madame la ministre du logement et de la ville, la découverte de deux personnes décédées au bois de Vincennes en l'espace de deux jours frappe l'opinion publique et pourrait laisser penser, à tort, que c'est seulement en hiver que les pouvoirs publics se mobilisent.
Vous menez, nous le savons, une politique continue de développement des places d'hébergement et de logement temporaire, qui s'est intensifiée depuis près de deux ans, notamment avec le lancement d'un chantier national prioritaire 2008-2012 pour les personnes sans abri.
Face à ces drames de l'isolement, de la solitude, personne ne reste indifférent et toute la classe politique doit se sentir mobilisée et responsable. Les élus que nous sommes doivent accompagner l'action du Gouvernement, et non la dénigrer. C'est ce que vous avez rappelé hier, lorsque vous vous êtes rendue au bois de Vincennes, en souhaitant que la ville de Paris prenne toute sa part de responsabilité...
M. Roland Muzeau. Et vous, qu'avez-vous fait à Paris, incendiaire ?
M. Jean Tiberi. ...et accompagne les mesures concrètes que prendra le Gouvernement, en liaison avec la préfecture de police et les associations.
M. Roland Muzeau. C'est une honte !
M. Jean Tiberi. Madame la ministre, pouvez-vous dresser un bilan de l'action menée en faveur de l'hébergement et de l'accès au logement des plus démunis ?
M. le président. La parole est à Mme Christine Boutin, ministre du logement et de la ville.
M. Patrick Roy. Et du camping !
M. le président. Monsieur Roy, cessez d'ajouter votre grain de sel à chaque fois que je rappelle le titre d'un ministre ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Mme Christine Boutin, ministre du logement et de la ville. Monsieur le député, je vous remercie de m'avoir posé cette question, qui porte sur un sujet difficile.
Depuis avril 2007, le Gouvernement a mis toute une série d'actions en oeuvre. À quelques unités près, nous avons atteint les objectifs quantitatifs fixés par le plan de cohésion sociale.
M. Philippe Plisson. Ce n'est pas assez !
Mme Christine Boutin, ministre du logement. Face à une population estimée à 100 000 sans-abri - chiffre communément partagé -, nous disposons de 99 600 places d'accueil, ce qui montre qu'en termes arithmétiques, la réponse est à peu près assurée. Le parc de structures pérennes a augmenté de 28 % par rapport à 2005.
Cela dit, nous devons aller plus loin. Comme vous l'avez indiqué, le plan prioritaire lancé par le Premier ministre a dégagé des financements à hauteur de 50 millions pour cette année, tandis que 30 millions sont prévus pour l'an prochain. Nous avons également développé des logements temporaires, notamment dans le cadre de l'intermédiation locative. Cette année, l'État a signé quatre conventions avec les associations, concernant un total de 700 logements.
Je ne reviendrai pas sur les maisons relais, sorte de pensions de famille, dont l'offre a augmenté de façon sensible, passant de 3 200 places en 2006 à 5 300 aujourd'hui. Notre but est d'en offrir 12 000 en 2012.
L'accès au logement a été facilité ; il le sera plus encore après le vote du projet de loi que vous aurez l'honneur de discuter à la mi-décembre. Si, en 2000, seuls 40 000 logements en HLM étaient financés, nous en sommes à 110 000 en 2008, et nous nous sommes fixé le chiffre de 120 000 pour 2009.
M. le président. Merci, madame la ministre.
Mme Christine Boutin, ministre du logement. Nous avons également donné des instructions aux préfets, afin qu'au moins 15 % des travailleurs pauvres, actuellement en hébergement social, puissent accéder à un logement ordinaire.
M. le président. Merci beaucoup.
Mme Christine Boutin, ministre du logement. Pour ce qui concerne le bois de Vincennes, le Gouvernement veut que tout le monde travaille ensemble. J'ai d'ailleurs organisé la rencontre de représentants de la ville de Paris, des associations et de la préfecture de police.
La représentation nationale doit encore savoir que, cette nuit, sur 66 personnes sollicitées personnellement, aucune n'a accepté de venir dans un centre d'hébergement.
En outre, je m'engage aujourd'hui à lancer une étude sur l'hébergement obligatoire sitôt que la température tombe en dessous de six degrés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Jean Tiberi
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Politique sociale
Ministère interrogé : Logement et ville
Ministère répondant : Logement et ville
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 novembre 2008