carte du combattant
Question de :
Mme Joëlle Huillier
Isère (10e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Mme Joëlle Huillier attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, sur l'attribution de la carte du combattant aux militaires présents en Algérie entre 1962 et 1964. Selon le code des pensions civiles et militaires, les soldats et civils français ayant participé à la guerre d'Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 2 juillet 1962 peuvent obtenir la carte du combattant et les droits afférents, notamment de retraite. Des milliers de militaires sont restés en Algérie entre juillet 1962 et juillet 1964 et plusieurs centaines d'entre eux ont été reconnus morts pour la France durant cette période encore instable. Réunis au sein d'un collectif, leurs représentants demandent depuis plusieurs années l'extension du droit à la carte de combattant. Elle lui demande donc s'il entend proposer cette mesure de justice et affecter les crédits nécessaires au budget des anciens combattants dans le cadre du projet de loi de finances pour 2013.
Réponse publiée le 30 octobre 2012
Aux termes des articles L. 253 bis et R. 224 D du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre (CPMIVG), ont vocation à la qualité de combattant les militaires et les civils de nationalité française ayant participé à la guerre d'Algérie entre le 31 octobre 1954 et le 2 juillet 1962, date d'indépendance de l'Algérie et ayant servi pendant 90 jours en unité combattante ou pris part à 9 actions de feu ou de combat collectives, ou à 5 actions de feu ou de combat individuelles. Sont toutefois exonérés de ces conditions les militaires qui ont été évacués pour blessure reçue ou maladie contractée en unité combattante, ainsi que ceux qui ont reçu une blessure assimilée à une blessure de guerre. En outre, les dispositions de l'article 123 de la loi de finances pour 2004 permettent, depuis le 1er juillet 2004, de reconnaître la qualité de combattant aux militaires dès lors qu'ils totalisent 4 mois de présence sur les territoires concernés, sans obligation d'avoir appartenu à une unité combattante. Plusieurs parlementaires et associations d'anciens combattants ont demandé que la carte du combattant puisse être attribuée aux militaires français présents en Algérie jusqu'au 1er juillet 1964. L'étude de cette demande doit s'opérer dans un cadre où l'État, comme le monde combattant, veille impérativement à conserver à la carte du combattant la valeur qui était la sienne lors de sa création au lendemain de la Première Guerre mondiale. Pour autant, il convient de rappeler que les militaires présents en Algérie entre le 2 juillet 1962 et le 1er juillet 1964 bénéficient d'ores et déjà d'une reconnaissance particulière. Conformément aux dispositions de l'article D. 266-1 du CPMIVG, ils peuvent en effet, sous réserve de justifier des conditions requises, solliciter le titre de reconnaissance de la Nation qui leur ouvre droit au port de la médaille de reconnaissance de la Nation, à la souscription d'une rente mutualiste et les rend ressortissants de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre.
Auteur : Mme Joëlle Huillier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Anciens combattants et victimes de guerre
Ministère interrogé : Anciens combattants
Ministère répondant : Anciens combattants
Dates :
Question publiée le 25 septembre 2012
Réponse publiée le 30 octobre 2012