Question au Gouvernement n° 2863 :
politique de l'éducation

14e Législature

Question de : Mme Valérie Corre
Loiret (6e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 13 mai 2015


ASSISES DE L'ÉDUCATION

M. le président. La parole est à Mme Valérie Corre, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Valérie Corre. Chers collègues, je vous propose de continuer cet échange instructif autour de l'école. Madame la ministre de l'éducation nationale, avant toute chose, au nom de l'ensemble des députés du groupe socialiste, républicain et citoyen, je tiens à vous apporter notre soutien sans faille face aux attaques mensongères dont vous faites l'objet dans les rangs de la droite et de l'extrême droite. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Mme Laurence Abeille. Très bien !

Mme Valérie Corre. Le débat démocratique, c'est la confrontation des idées, et chacun a le droit d'être en désaccord avec notre majorité. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais le débat démocratique, ce n'est pas le règne des mensonges, de la manipulation et des rumeurs.

M. Sylvain Berrios. Et Julien Dray ?

Mme Valérie Corre. Avec vous, madame la ministre, nous tenons bon. Après un quinquennat marqué, comme vient de le rappeler M. le Premier ministre, par la suppression de 80 000 postes dans l'éducation nationale, nous avons l'audace – oui, l'audace – et la détermination de recréer 60 000 postes…

Un député du groupe UMP . C'est de l'inconscience !

Mme Valérie Corre. …mis au service de la réussite de nos enfants.

M. Yves Censi. Le nombre d'élèves a baissé !

Mme Valérie Corre. Nous tenons bon sur la priorité à l'école.

Nous tenons bon sur la lutte contre le décrochage.

Et nous tiendrons bon sur la réforme du collège.

Chers collègues, après des années d'immobilisme qui ont provoqué une baisse du niveau scolaire des enfants et une accentuation des inégalités à l'école, confirmées enquête après enquête, le conservatisme ne peut plus être une option.

Alors, par un curieux tour de passe-passe, ceux qui, hier, ont détruit l'école font aujourd'hui semblant d'en être les ardents défenseurs. Surtout, ceux qui ont supprimé des postes, réduit les temps d'apprentissage et laissé exploser le nombre de décrocheurs voudraient faire croire que nous serions les ennemis de la réussite scolaire.

Madame la ministre, plus que jamais, l'école demeure le principal creuset républicain, le lieu où s'invente le destin de la France. Les Assises de l'éducation qui nous rassemblaient ce matin, ont démontré que l'école et ses partenaires devaient être mobilisés pour faire vivre les valeurs de la République. Pouvez-vous nous dire comment l'école va relever le défi de la transmission de ces valeurs ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la députée, le flot continu de l'actualité tend parfois à nous éloigner de ce qui, hier encore, nous faisait nous lever comme un seul homme : je parle des attentats de janvier dernier, de l'horreur qui a saisi les Français et de la façon dont ils se sont tournés vers l'école, attendant qu'elle s'engage à transmettre plus encore les valeurs de la République aux enfants qu'elle accueille. Nous en avons très vite tiré les leçons, vous le savez, et y avons répondu dans les jours qui ont suivi par une vigilance sans faille à l'égard des incidents qui, au sein même de l'école, peuvent mettre à mal ces valeurs républicaines.

Un député du groupe UMP . Baratin !

M. Nicolas Dhuicq. Quel lavage de cerveau !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre . Ce fut notamment l'objet du plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme annoncé il y a trois semaines par le Premier ministre. C'est aussi l'objet de la réaffirmation de la laïcité comme valeur, comme principe, au sein de nos établissements scolaires. Sur ce point, comme je m'y étais engagée, nous avons formé 1 200 cadres de l'éducation nationale, entre la mi-mars et la mi-avril, pour qu'ils puissent à leur tour former 300 000 enseignants d'ici à la fin 2015, afin que ces derniers soient mieux armés pour parler de laïcité à leurs élèves. On sait combien c'est important.

Nous y avons répondu aussi par un engagement très fort en faveur de la transmission des savoirs, qui est le premier rempart contre l'obscurantisme, en accordant la priorité à la langue française. Vous voyez que les nouveaux programmes de maternelle, qui entreront en vigueur dès la rentrée 2015, lui donnent une place toute particulière. Cela n'a pas été beaucoup commenté. Pourtant, c'est essentiel. La réforme du collège fait aussi la part belle à ces fondamentaux et au français. Désormais, le niveau de français, de lecture, d'écriture, sera évalué systématiquement à l'entrée en CE2, comme j'ai eu l'occasion de le dire.

Nous y avons répondu, enfin, par l'enseignement moral et civique, qui verra le jour à la rentrée 2015, et par le parcours citoyen. Mais l'école ne peut pas tout toute seule, et tel était l'objet des assises que nous avons clôturées ce matin, auxquelles 80 000 personnes ont participé, sur l'ensemble du territoire. C'est un succès qui a dépassé nos espérances. Des engagements ont été pris, notamment la réserve citoyenne (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) : 4 000 Français vont venir apporter leur concours à l'école.

Données clés

Auteur : Mme Valérie Corre

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 mai 2015

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