Troisième séance du vendredi 13 novembre 2020
- Présidence de Mme Laetitia Saint-Paul
- 1. Projet de loi de finances pour 2021
- Seconde partie (suite)
- Articles non rattachés (suite)
- Après l’article 45 (suite)
- Amendements nos 11 et 2858
- M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire
- M. Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics
- Amendements nos 14, 3484, 3587, 2583, 2744, 3241, 2579, 3585, 1573, 2850 rectifié, 2851, 2210, 2732 et 3646
- Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement
- Amendements nos 2859, 3212, 3098, 865, 1945, 2037, 2088, 2170, 2357, 2737, 2803, 2897, 65, 193, 759, 835, 1034, 2860, 2906, 3076, 3450, 3272, 2881, 31, 211, 2861, 3478, 3481, 409, 1867, 2824, 2862, 3349, 408, 2578, 2823, 3094, 3095, 3077, 3078, 2577, 3302, 618 et 3117
- Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique
- Amendements nos 3219, 3308, 2, 5, 6, 2754, 13, 602, 3423, 2741, 8, 7, 10, 2552, 3529, 12, 1132, 3586 et 215
- M. Éric Woerth, président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire
- Amendements nos 2652, 2969, 2816, 3347, 3370, 3371, 422, 1764 et 3069
- Article 46
- Après l’article 46
- Amendements nos 3, 3161 et 3046
- Sous-amendement no 3591
- Amendements nos 3160, 3159, 3619 et 3633
- Sous-amendement no 3662
- Amendements nos 2101 et 2102
- Sous-amendement no 3638
- Amendements nos 3184, 30, 3158, 2916, 3210, 3156, 2990, 3183, 3155, 3350, 3086, 3091, 3189, 3162, 3217 et 3503
- Sous-amendement no 3663
- Amendements nos 3309 et 3157
- Sous-amendement no 3604
- Amendements nos 267, 3154, 3123, 3211, 143, 73, 1656, 88, 97, 2800, 2885, 351, 2625, 766, 3153, 2020, 2022, 2140, 2604, 2815, 2968, 3345, 2937, 3170, 3003, 3088, 3221, 3505, 3327, 3447, 3455, 3482 et 3430
- Suspension et reprise de la séance
- Article 47
- Article 48
- Amendement no 3295
- Article 49
- Amendements nos 3239, 3337, 3656 rectifié et 3660
- Après l’article 49
- Article 50
- Amendement no 3466
- Article 51
- Après l’article 51
- Amendements nos 3167, 3300, 3531, 3419, 3421, 1294, 1, 3429, 3109, 3163, 3164, 3165, 3527, 3528, 3242, 3096, 3305, 3497 et 3304
- Sous-amendement no 3661
- Amendements nos 1366, 2869, 2871, 2870, 21, 24, 63, 231, 963, 2995, 22, 25, 64, 103, 232, 265, 965, 104, 229 et 3166
- Sous-amendement no 3614
- Article 52
- Après l’article 52
- Amendements nos 3469, 3459, 3461, 3264, 3263, 3463, 3265
- Articles de récapitulation
- Article 33 et état B
- Article 34 et état C
- Article 35 et état D
- Article 36 et état E
- Article 37
- Article 38
- Article 39
- Article 40
- Article 41
- Amendement no 3526
- Seconde délibération
- Seconde partie (suite)
- 2. Ordre du jour de la prochaine séance
Présidence de Mme Laetitia Saint-Paul
vice-présidente
Mme la présidente
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à vingt et une heures.)
1. Projet de loi de finances pour 2021
Seconde partie (suite)
Mme la présidente
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2021 (nos 3360, 3399).
Articles non rattachés (suite)
Mme la présidente
Cet après-midi, l’Assemblée a poursuivi la discussion des articles non rattachés à des missions, s’arrêtant aux amendements identiques nos 11 et 2858 portant article additionnel après l’article 45.
Après l’article 45 (suite)
Mme la présidente
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 11.
M. Marc Le Fur
Les biocarburants sont, pour l’essentiel, d’origine végétale ; cette origine était en tout cas la seule identifiée par la science, ce que reflétait l’état du droit et de la fiscalité. Mais certaines entreprises ont élaboré des biocarburants d’origine animale, notamment à partir de graisses issues des abattoirs. Nous souhaitons que ces nouveaux biocarburants, très pertinents car très efficaces du point de vue énergétique, soient traités, en matière fiscale, de la même façon que les biocarburants d’origine végétale. L’amendement que je vous propose, qui me semble tenir compte de l’état de la science et de l’art, adapte notre fiscalité à cette évolution.
Mme la présidente
L’amendement identique no 2858 de M. Paul Molac est défendu.
La parole est à M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, pour donner l’avis de la commission.
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire
Nous avons vu cet amendement en première partie du projet de loi de finances. Avis défavorable : vous demandez pour le carburant B30 – composé, comme son nom l’indique, à 70 % de combustible fossile – une fiscalité identique à celle du biocarburant sinon pur, du moins bien moins chargé en énergie fossile. La fiscalité des biocarburants doit être cohérente.
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics, pour donner l’avis du Gouvernement.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des comptes publics
Même avis, pour les mêmes raisons. Cela n’obère pas la réflexion que nous devons mener, étant donné les recherches et les innovations récentes, mais, en l’état du droit, il n’est pas possible de satisfaire votre demande.
Mme la présidente
La parole est à M. Marc Le Fur.
M. Marc Le Fur
Je comprends qu’il soit aujourd’hui difficile de prendre une telle mesure, et je remercie le ministre délégué d’ouvrir une porte à la réflexion. Nous avons le temps – il n’y a pas d’urgence absolue à légiférer en cette matière –, mais nous aurions tort de nous priver d’un carburant qui existe et qu’un certain nombre d’entreprises sont prêtes à commercialiser.
(Les amendements identiques nos 11 et 2858 ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 14 et 3484.
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 14.
M. Marc Le Fur
Le sujet a été évoqué à plusieurs reprises : tout le monde défend les pompiers, cette corporation composée de volontaires comme de professionnels et de militaires, mais lorsqu’ils vont au secours de nos concitoyens, les pompiers utilisent un carburant et paient la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques – TICPE –, comme tout un chacun. C’est aberrant : en tant que grand service public, les pompiers doivent en être dispensés. Vous m’objecterez que les services de l’État, par exemple la police, s’acquittent aussi de cette taxe ;…
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
C’est exactement ce que j’allais dire !
M. Marc Le Fur
…certes, mais c’est alors l’État qui se paie lui-même, ce qui est très différent. Les services départementaux d’incendie et de secours – SDIS – sont rattachés aux conseils départementaux. Ce n’est pas tout d’applaudir les pompiers, même si on a raison de le faire : il faut aussi traduire ce soutien en actes concrets. L’économie réalisée sur la TICPE permettra d’autres investissements utiles à la sécurité de nos concitoyens.
Mme la présidente
L’amendement no 3484 de M. Julien Aubert est défendu.
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Défavorable, pour la même raison que précédemment.
(Les amendements identiques nos 14 et 3484, repoussés par le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué, pour soutenir l’amendement no 3587.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Il s’agit de donner un cadre légal à la transmission des données des fournisseurs de carburants pour l’instruction des demandes de remboursement de TICPE, sollicité par les transporteurs européens à la suite d’une expérimentation concluante.
(L’amendement no 3587, accepté par la commission, est adopté.)
Mme la présidente
Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 2583 et 2744.
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2583.
M. François Pupponi
Dans un objectif de taxation différenciée des énergies renouvelables et des énergies fossiles, le présent amendement vise à maintenir une exonération ciblée de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel – TICGN – pour les consommations volontaires de gaz renouvelable injecté dans les réseaux dont la traçabilité est assurée par les garanties d’origine.
Mme la présidente
L’amendement no 2744 de Mme Nathalie Bassire est défendu.
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Le sujet a déjà été vu ; je ne souhaite pas supprimer le dispositif de forfaitisation avant son entrée en vigueur en 2021. Avis défavorable.
(Les amendements identiques nos 2583 et 2744, repoussés par le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
L’amendement no 3241 de M. Éric Bothorel est défendu.
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Avis favorable à cet amendement qui concerne le paiement de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité – TICFE – par les centres de stockage de données.
(L’amendement no 3241, accepté par le Gouvernement, est adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2579.
M. François Pupponi
Les combustibles solides de récupération – CSR – destinés à la production de chaleur ou d’électricité sont exonérés de taxe générale sur les activités polluantes – TGAP. Nous proposons ici d’étendre cette exonération aux CRS destinés à la production de gaz.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Défavorable, comme lors de l’examen de l’amendement débattu en première partie du PLF – projet de loi de finances.
(L’amendement no 2579, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué, pour soutenir l’amendement no 3585.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Il s’agit de répondre à un objectif de sécurité juridique en précisant les sanctions applicables à certains manquements en lien avec des livraisons soumises à la TVA, mais aussi de sécuriser le recouvrement des recettes fiscales à compter du 1er janvier 2022.
(L’amendement no 3585, accepté par la commission, est adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. Fabien Lainé, pour soutenir l’amendement no 1573.
M. Fabien Lainé
Il s’agit d’appliquer le principe de pollueur-payeur en matière de micropolluants, dont vous connaissez la nocivité pour l’environnement, en particulier pour le vivant. L’amendement vise à étendre la redevance « pollution diffuse » aux produits dont l’utilisation entraîne le rejet de micropolluants dans l’eau. Aujourd’hui, nos stations d’épuration ne savent traiter qu’entre 40 % et 60 % des micropolluants. La mesure proposée permettrait de financer l’amélioration des procédés d’épuration dont on maîtrise les technologies, afin de réduire la présence de micropolluants et de perturbateurs endocriniens dans le milieu naturel. Le taux de la redevance serait modulé selon la toxicité de la substance. Je remercie tous les collègues qui ont cosigné l’amendement.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
L’amendement a été rejeté en première partie ; même avis défavorable.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Défavorable également.
Mme la présidente
La parole est à M. Fabien Lainé.
M. Fabien Lainé
Certes, mais pour quelle raison ? J’aurais souhaité avoir un avis un peu plus motivé : il s’agit quand même de micropolluants.
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Les raisons sont exactement les mêmes qu’en première partie, puisque c’est le même amendement.
(L’amendement no 1573 n’est pas adopté.)
Mme la présidente
Je suis saisie de deux amendements, nos 2850 rectifié et 2851, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
La parole est à Mme Carole Bureau-Bonnard, pour les soutenir.
Mme Carole Bureau-Bonnard
L’amendement no 2850 rectifié de Mme Ramlati Ali, qui a dû rester à Mayotte cette semaine, vise à développer la créativité de Mayotte et de la Guyane dans le domaine de la santé.
Les zones franches d’activité nouvelles génération – ZFANG – créées dans la loi de finances pour 2019 excluent les activités médicales de leur périmètre. Dans le cadre de l’examen des PLF et PLFSS – projet de loi de financement de la sécurité sociale – 2019, des demandes avaient été faites pour y remédier en incluant dans le dispositif le secteur de la santé, notamment pour la Guyane et Mayotte. Compte tenu des caractéristiques particulières de ces territoires – déserts médicaux, croissance de la population exponentielle, notamment à Mayotte où se situe la plus grande maternité de France, forte immigration –, ces demandes semblaient plus que légitimes. Néanmoins, elles ont été rejetées par le Gouvernement au prétexte que la médecine n’est pas une activité commerciale comme les autres et que les entreprises ciblées par le dispositif relèvent de secteurs exposés à la concurrence internationale.
J’en conviens, mais que fait-on pour Mayotte ? À situation exceptionnelle, il faut une réponse exceptionnelle. Oui, il faut le dire, et ma collègue y insiste : Mayotte est le plus grand désert médical de France et nous y perdons encore des médecins. Le département compte 230 médecins publics et privés pour plus de 300 000 habitants, sur un territoire exigu. Si nous ne mettons pas en place des dispositifs fiscaux favorisant l’installation de médecins, nous allons à la catastrophe sanitaire, une situation de non-assistance à personne en danger.
Le covid-19 a touché ces deux territoires de plein fouet et des renforts ont été envoyés. L’attractivité médicale de ces territoires est un impératif ; c’est pourquoi ma collègue en appelle à la responsabilité de l’État pour introduire les activités de santé en Guyane et à Mayotte dans le champ des ZFANG.
L’amendement no 2851, lui, est de repli.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Avis défavorable.
L’objet des ZFANG n’est pas de soutenir l’attractivité médicale. Le secteur de la santé n’était pas non plus inclus dans les zones franches d’activité outre-mer – ZFAOM – qui les précédaient. Investir dans la santé à Mayotte est une priorité, mais cela passe par « ma santé 2022 », par le Ségur de la santé, par les investissements spécifiques – toute une série de mesures ciblées qui visent la santé de ce territoire. Les ZFANG sont un outil fiscal qui exclut ce domaine.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Défavorable.
Mme la présidente
La parole est à Mme Carole Bureau-Bonnard.
Mme Carole Bureau-Bonnard
Merci pour ces explications, que Mme Ali entendra parfaitement. Elle souhaitait simplement vous sensibiliser à la situation de son territoire. Les deux amendements sont retirés.
(Les amendements nos 2850 rectifié et 2851 sont retirés.)
Mme la présidente
La parole est à M. David Lorion, pour soutenir l’amendement no 2210.
M. David Lorion
Le dispositif des ZFANG devait notamment bénéficier au secteur du tourisme, y compris aux activités de loisir et de nautisme. Cependant l’administration fiscale retient une conception trop stricte du nautisme et exclut la réparation et le carénage des bateaux du champ du dispositif, alors que les ZFANG visaient à développer l’ensemble des activités se rattachant au nautisme.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Nous avons déjà examiné l’amendement en PLF 2020. Même avis : défavorable.
(L’amendement no 2210, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. David Lorion, pour soutenir l’amendement no 2732.
M. David Lorion
Il s’agit, cette fois, d’intégrer l’industrie dans la liste des secteurs bénéficiant des abattements fiscaux majorés de la nouvelle ZFANG.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Des abattements sont déjà prévus pour les activités industrielles dans le cadre des ZFANG. Avis défavorable.
(L’amendement no 2732, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
Je suis saisie de nombreux amendements, nos 3646, 2859, 3212, 3098, 865, 1945, 2037, 2088, 2170, 2357, 2737, 2803, 2897, 65, 193, 759, 835, 1034, 2860, 2906, 3076, 3450 et 3272, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 2859 et 3212 sont identiques, de même que les amendements nos 865 à 2897 et les amendements nos 65 à 3450.
La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du logement, pour soutenir l’amendement no 3646.
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement
Il a pour but de proroger le dispositif Pinel à l’identique jusqu’en 2022, puis de le faire évoluer en 2023 et en 2024. En effet, la relance de la construction neuve et durable est un des objectifs majeurs de mon ministère. L’année 2020 est difficile pour le secteur de la construction, les effets de la crise sanitaire se conjuguant à ceux des élections municipales : nous devrions perdre 50 000 permis de construire et 20 000 mises en chantier. Il est donc nécessaire de continuer à accompagner la relance de la construction neuve et durable. J’ai d’ailleurs signé, hier, avec tous les professionnels et toutes les associations d’élus locaux du bloc communal – Association des maires de France, Assemblée des communautés de France et France urbaine – un pacte pour la relance de la construction durable.
Dans le cadre de cette mobilisation, le dispositif Pinel a un impact significatif en matière de soutien à la construction neuve. Un projet en VEFA – vente en l’état futur d’achèvement – sur deux est actuellement financé par ce biais. Par ailleurs, il contribue à développer une offre sur un segment essentiel du marché : le parc locatif privé à loyer maîtrisé dans les villes moyennes et dans les métropoles.
Il n’est cependant pas exempt de défauts. Le zonage du dispositif n’a pas évolué depuis 2014 et certaines collectivités en sont exclues, désertées par les investisseurs individuels alors qu’elles présentent un besoin en logements. D’autres communes ont au contraire des plafonds de loyer Pinel proches voire supérieurs à ceux du marché ; l’avantage fiscal n’apparaît alors pas justifié. Plus structurellement, le Pinel peut conduire à des investissements morcelés, à la qualité parfois discutable, avec des copropriétés fragilisées par une trop forte proportion de ces logements.
Nous souhaitons à moyen terme continuer à soutenir le développement du logement locatif intermédiaire, notamment en appuyant plus fortement les investisseurs institutionnels, qui ont une gestion plus professionnelle de leur parc pour l’entretien du bâti comme pour la relation avec les locataires.
Début septembre, j’ai donc engagé une concertation avec le secteur pour voir comment faire évoluer le dispositif Pinel. Elle a d’abord fait apparaître un besoin de stabilité, déjà évoqué s’agissant du prêt à taux zéro. Les paramètres du dispositif resteront donc inchangés en 2021 et en 2022 pour accompagner la relance. À compter de 2023, le taux de la réduction d’impôt diminuera afin de soutenir davantage les opérations de logement intermédiaire des institutionnels. Nous maintenons la réduction d’impôt à son taux actuel pour les opérations les plus vertueuses, notamment d’un point de vue énergétique et environnemental, ainsi que pour celles qui sont situées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
D’ici fin mars, nous remettrons au Parlement un rapport analysant les mesures à instaurer pour aider davantage le développement du logement intermédiaire financé par les institutionnels. Sur la base de ce rapport, nous pourrons formuler des propositions qui seront examinées dans une prochaine loi de finances. L’objectif de production et de soutien à la production du logement intermédiaire demeure donc. Il sera atteint grâce à la prorogation en 2021 et en 2022 du dispositif Pinel ; les investisseurs institutionnels prendront ensuite progressivement le relais. Nous continuerons également à soutenir les opérations les plus exemplaires.
Mme la présidente
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2859.
M. François Pupponi
Je me réjouis de l’amendement du Gouvernement, qui a enfin une position sur la relance de la construction de logements neufs, secteur en mauvaise situation en 2020, et pas seulement à cause du coronavirus. Je pense que nous retirerons le présent amendement et l’amendement de repli no 2860. Nous avons deux ans pour imaginer la suite et voir comment soutenir massivement la relance de la construction du neuf en France.
Mme la présidente
L’amendement no 3212 de M. Jean-Luc Poudroux est défendu.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour soutenir l’amendement no 3098.
M. Thibault Bazin
Je suis ravi que nous débattions du dispositif Pinel mais je déplore votre méthode : votre amendement a été déposé aujourd’hui.
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Ce n’est pas faux…
M. Thibault Bazin
Vous en aviez déposé un autre, auparavant, qui n’allait pas exactement dans le même sens puisque la prorogation du dispositif était de un et non de deux ans – ce qui a provoqué un certain émoi dans la profession ; surtout, il a fait tomber nos sous-amendements.
Cette prorogation étant attendue depuis l’été, nous nous réjouissons de votre proposition ; mais est-elle suffisante pour relancer la construction ? Non. Il va falloir aller au-delà, madame la ministre déléguée. Depuis trois ans, vous avez concentré ce dispositif sur les hyper-centres des métropoles, excluant par là 95 % des territoires.
Vous avez raison sur un point : il y a des problèmes de zonage. Votre prédécesseur nous avait d’ailleurs promis une réforme en la matière. Où en est-elle donc ?
Vous vous inquiétez ensuite, concernant la mixité, de ce que nous ne nous retrouvions pas qu’avec des produits dédiés à des investisseurs. Il faut en effet un peu de tout : des occupants en résidence principale, des occupants à titre locatif, dans le privé, dans le parc aidé… Nous voyons bien qu’un effort de cohérence s’impose dans l’ensemble du territoire, notamment pour ce qui est de l’aide personnalisée au logement – APL – accession, le prêt à taux zéro, le PTZ. Des communes situées en zone B2 sont en tension. À cet égard, où en est l’expérimentation que vous avez lancée en Bretagne ? Pourrons-nous bénéficier du même dispositif dans les autres régions ou bien resterons-nous punis ? Dans certains bassins de vie, les communes pourtant voisines ne relèvent pas du même zonage…
Mme la présidente
Merci, monsieur Bazin.
M. Thibault Bazin
Je reprendrai ma démonstration en défendant un prochain amendement. (Sourires.)
Mme la présidente
Toujours dans cette discussion commune, les amendements identiques nos 865 de M. David Lorion et 1945 de M. Jean-Philippe Nilor sont défendus.
La parole est à Mme Pascale Boyer, pour soutenir l’amendement no 2037.
Mme Pascale Boyer
Depuis 2015, l’investissement locatif Pinel ouvre droit à une réduction d’impôt calculée sur le prix d’achat des logements neufs ou réhabilités pour atteindre les performances techniques du neuf.
M. François Pupponi
Elle lit l’exposé sommaire ! Où est le chef de file du groupe LaREM, où est le whip ?
Mme Pascale Boyer
Le présent amendement vise à proroger ce dispositif jusqu’au 31 décembre 2022 pour apporter un soutien à la construction ; le neuf étant un secteur où les conséquences de la crise sanitaire se font sentir très fortement.
Mme la présidente
Les amendements identiques nos 2088 de Mme Hélène Vainqueur-Christophe, 2170 de M. Gabriel Serville et 2357 de M. Max Mathiasin sont défendus.
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 2737.
M. Marc Le Fur
Nous discutons du dispositif Pinel depuis des années et j’entends encore la voix grave de Pierre Méhaignerie l’évoquer… La difficulté majeure, pour une bonne partie de nos compatriotes, est qu’ils ont le sentiment que ce dispositif était destiné aux métropoles. Or il y a des zones rurales ou semi-rurales, notre collègue Bazin l’a souligné, où la pression immobilière justifie parfaitement l’utilisation du Pinel. La carte doit donc évoluer. Une expérience, que j’ai soutenue, a été menée en Bretagne : elle dessine, en quelque sorte, des taches de léopard sur la carte, procédé qui permet de sortir des métropoles. Il faudra attendre encore quelques mois avant la conclusion de l’expérience, mais on peut déjà la considérer comme suffisamment intéressante pour que nous la poursuivions et la développions.
C’est d’autant plus évident après l’affaire du covid-19. Certains de nos compatriotes entendent en effet quitter les métropoles pour s’installer dans des secteurs auxquels ils ne pensaient pas spontanément il y a quelque temps. Le télétravail, par exemple, y contribue. La carte des aides au logement doit par conséquent prendre en considération cette volonté de nos concitoyens, qui n’est d’ailleurs pas incompatible avec notre préoccupation plus générale d’équilibre du territoire. C’est cela qu’il faut vraiment introduire dans la réflexion que vous nous suggérez de mener, madame la ministre déléguée.
Mme la présidente
La parole est à Mme Véronique Louwagie, pour soutenir l’amendement no 2803.
Mme Véronique Louwagie
Nous ne pouvons que nous réjouir de l’amendement du Gouvernement. Il est vrai que, depuis 2017, les secteurs du logement et du bâtiment ont été mis à mal. Je rappelle que le Gouvernement a réalisé près de 7 milliards d’euros d’économies sur le logement social, avec les restrictions sur le PTZ, la modification du dispositif Pinel, la fin de l’APL accession ou encore la baisse de 5 euros des APL. Nous ne pouvons donc, j’y insiste, que nous féliciter que vous preniez en considération la situation du logement et celle, particulière, du bâtiment, en grande difficulté depuis le début de l’année.
Quand je constate que l’amendement du Gouvernement prévoit un dispositif d’aménagement entre 2022 et 2024, je ne peux que regretter que vous n’ayez pas déposé un amendement de même nature pour le PTZ,…
M. Marc Le Fur
C’est vrai !
Mme Véronique Louwagie
…qui prendra fin le 31 décembre 2022. Les arguments développés à l’époque ne tiennent plus puisque, pour le dispositif Pinel, nous pouvons aller jusqu’en 2024.
Mme la présidente
La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz, pour soutenir l’amendement no 2897.
Mme Marie-Christine Dalloz
J’irai dans le même sens que notre collègue Louwagie. Vous prolongez le dispositif Pinel jusqu’en 2024, mais vous annoncez clairement et simplement, madame la ministre déléguée, qu’à compter de 2023, vous allez en réduire la portée – voilà l’enjeu de l’amendement. Et là, cerise sur le gâteau, pour reprendre l’expression d’une de nos collègues tout à l’heure, vous entendez nous remettre un rapport en mars 2021 pour nous proposer un dispositif de substitution. C’est mauvais signe pour le succès escompté du dispositif Pinel.
Le logement a besoin qu’on lance des chantiers. Il faut ainsi provoquer un choc de l’offre. Or le dispositif est à même de provoquer ce choc attendu par le bâtiment, vu le nombre d’emplois et l’ampleur des territoires concernés. Aussi votre amendement est-il trop partiel, d’autant que, encore une fois, il va restreindre la portée du dispositif dès 2023.
Mme la présidente
Dans cette discussion commune, nous entamons une autre série d’amendements identiques. Les amendements nos 65 de Mme Agnès Firmin Le Bodo, 193 de Mme Sabine Thillaye et 759 de M. Stéphane Testé sont défendus.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour soutenir l’amendement no 835.
M. Thibault Bazin
Je poursuis donc mon raisonnement. Il ne faut pas présenter l’amendement qui va être voté comme une amélioration du dispositif, lequel est seulement prolongé. C’est une bonne chose, mais les fractures territoriales et la concentration du dispositif que vous avez mis en place il y a trois ans, vous ne les corrigez pas, alors que les attentes sont manifestes dans les territoires en tension. Vous devez y travailler : vous travaillez tout de même, madame la ministre déléguée, en lien avec le ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales. Or, avec ce que vous avez fait du PTZ et du Pinel, on a l’impression que les fractures territoriales sont encore béantes.
Ce qui m’inquiète, dans la présentation de votre amendement, c’est votre parti pris consistant à privilégier les actifs immobiliers d’institutionnels parce que, en fin de compte, quand ce sont les classes moyennes qui investissent – ce peut être un couple de professeurs pour leur retraite –, le bien serait mal géré. Attention à cette hypothèse ! Il faut aussi faire confiance à ces futurs retraités, qui peuvent imaginer contribuer à la construction de logements dont nous avons tant besoin.
Mme Cendra Motin
C’est la majeure partie !
M. Thibault Bazin
Il y a des territoires à enjeux : les opérations de revitalisation de territoire, les ORT, les cœurs de ville… Nous devrions examiner la manière d’y permettre l’investissement locatif privé dans des logements neufs. Surtout, on a la possibilité, madame Pompili, de faire de la densité avec des maisons individuelles groupées. J’ai plusieurs exemples à vous citer dont celui, dans la circonscription du rapporteur pour avis Richard Lioger, d’un beau quartier, la zone d’aménagement concerté – ZAC – du Sansonnet, où l’on est parvenu à construire des maisons individuelles groupées en investissement locatif, ce qui a permis d’offrir des espaces privatifs extérieurs très importants en période de confinement. Nous devons y réfléchir.
Mme la présidente
L’amendement no 1034 de M. Thierry Michels est défendu.
La parole est à M. Charles de Courson, pour soutenir l’amendement no 2860.
M. Charles de Courson
Notre collègue Pinel s’est battue depuis trois ans pour obtenir la prolongation du dispositif. Elle ne peut pas être présente ce soir à cause de problèmes de santé, mais elle se félicite de la prorogation que vous proposez. Il se trouve que l’amendement que je suis censé défendre va moins loin que celui du Gouvernement, mais c’était un amendement de repli au cas où un précédent amendement de notre collègue Pupponi ne serait pas voté.
J’en profite pour faire passer un petit message. Il y a 400 bassins d’emploi. Or si on veut mener une vraie politique de logement, il faudrait la décliner autant de fois, faute de quoi on entre dans des problèmes de zonages et autres… Et cela passe par la décentralisation de la politique du logement et des moyens qu’on y consacre.
Mme la présidente
L’amendement no 2906 de M. Guillaume Chiche est défendu.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour soutenir l’amendement no 3076.
M. Thibault Bazin
Il est retiré au profit de celui du Gouvernement qui est plus intéressant.
(L’amendement no 3076 est retiré.)
Mme la présidente
Les amendements nos 3450 de Mme Josiane Corneloup et 3272 de Mme Nadia Ramassamy sont défendus.
Quel est l’avis de la commission sur l’ensemble de ces amendements ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Je me félicite que le Gouvernement propose cet amendement et, surtout, je me félicite de constater qu’il reçoit un accueil favorable sur tous les bancs. On peut distinguer deux aspects intéressants dans cet amendement : la prorogation du dispositif Pinel et l’amorce de sa transformation.
Quand, avant la crise, j’ai lancé ce qu’on avait appelé le Grenelle de la niche fiscale, une grande table ronde avait été organisée sur le secteur du logement. Nous avions bien compris que l’enjeu était à la fois de rassurer le secteur du neuf en prorogeant le dispositif et de corriger des biais que le secteur lui-même peut reconnaître, notamment les effets inflationnistes et d’autres difficultés que peut créer le Pinel. Or, ce que propose le Gouvernement, c’est précisément d’avancer sur ce chemin de crête, ce dont nous pouvons nous réjouir. J’émets donc un avis favorable sur l’amendement no 3646 du Gouvernement et demande le retrait de tous les autres, qui seront de facto satisfaits par son adoption.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
L’amendement du Gouvernement répond à une grande partie des préoccupations exprimées sur tous les bancs : assurer la stabilité en 2021 et en 2022, garantir une visibilité sur les trajectoires pour les investisseurs en 2023 et en 2024 et soutenir avec plus de force le logement intermédiaire des institutionnels – ce qui n’empêche pas les investisseurs individuels de disposer d’une certaine visibilité, et ce qui nous laisse largement le temps de traiter le sujet en 2021. Sans surprise je demanderai moi aussi le retrait des amendements qui sont satisfaits par l’amendement du Gouvernement, lequel propose un bon équilibre.
Mme la présidente
La parole est à M. Christophe Jerretie.
M. Christophe Jerretie
Je suivrai un peu la même logique que tout à l’heure concernant le PTZ. Si l’on se réfère au rapport de l’Inspection générale des finances, en cinq ans, on est passé d’une centaine de millions d’euros à plus de 1 milliard d’euros de dépenses fiscales.
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
2 milliards !
M. Christophe Jerretie
C’est donc même 2 milliards : le chiffre me paraît suffisamment élevé pour que je donne l’alerte. Il faut en effet réfléchir à ce qu’est le dispositif Pinel et à son impact sur les dépenses publiques.
Ensuite, ce dispositif n’a pas répondu à ce qu’on appelait la modération du loyer, alors que c’était un de ses objectifs. Il faut absolument se pencher sur ce sujet très important.
Enfin, le référentiel géographique et le niveau d’urbanisme ont également été évoqués dans le rapport : en matière de construction et d’urbanisme, le problème posé avec le Pinel est aussi celui de la qualité : je ne suis pas le seul à le dire, et je me fais donc ici le porte-parole de ceux qui l’ont relevé. Il ne faut pas que les zones concernées deviennent des quartiers prioritaires de la politique de la ville – QPV – ou des quartiers difficiles, dans nos cités, parce que le dispositif Pinel a aussi été à l’origine de mauvaises constructions. Je n’ai rien contre Mme Pinel et, à l’époque, il fallait instaurer ce dispositif, mais nous devons traiter ces trois problèmes.
Bien entendu, le groupe mouvement démocrate MoDem et démocrates apparentés soutiendra le Gouvernement dans sa volonté de proroger ce dispositif très complexe et particulier mais je vous alerte sur les problèmes que je viens d’évoquer et que nous avions décelés lors de la table ronde évoquée par Laurent Saint-Martin.
M. François Pupponi
Attention, M. Jerretie, vous allez prendre la place de de Courson ! (Sourires.)
M. Christophe Jerretie
Il m’a formé !
(L’amendement no 3646 est adopté ; en conséquence, les amendements nos 2859, 3212, 3098, 865, 1945, 2037, 2088, 2170, 2357, 2737, 2803, 2897, 65, 193, 759, 835, 1034, 2860, 2906, 3450 et 3272 tombent.)
Mme la présidente
Je suis saisie de cinq amendements, nos 2881, 31, 211, 2861 et 3478, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 31, 211, 2861 et 3478 sont identiques.
La parole est à M. François Jolivet, pour soutenir l’amendement no 2881.
M. François Jolivet
En 2020, nous avons voté une disposition visant à limiter les programmes Pinel aux logements collectifs. Nous ne disposions pas, alors, de la définition fiscale de ce qu’est un logement collectif. Depuis, grâce à M. le ministre délégué Dussopt, l’administration fiscale l’a produit et, comme cette définition est conforme à l’idée que plusieurs députés de la majorité s’en faisaient, je vais retirer mon amendement.
(L’amendement no 2881 est retiré.)
Mme la présidente
Les amendements nos 31 de M. Marc Le Fur et 211 de Mme Émilie Bonnivard sont défendus.
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2861.
M. François Pupponi
Le problème posé est celui de la définition du collectif. Des groupements de maisons individuelles correspondent-ils à du collectif ?
M. François Jolivet
Oui !
M. François Pupponi
Par ailleurs, élargit-on aussi à l’individuel ? Enfin, le délai de trente mois, avec la crise du covid, ne peut parfois pas être respecté.
Mme la présidente
L’amendement no 3478 de M. Julien Aubert est défendu.
Quel est l’avis de la commission sur ces amendements identiques ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Je ne souhaite pas que l’on détricote ce que nous avons fait là-dessus par le passé. Avis défavorable.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Même avis. Je pense que la définition est claire.
(Les amendements identiques nos 31, 211, 2861 et 3478 ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
Je suis saisie de plusieurs amendements, nos 3481, 409, 1867, 2824 et 2862, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 409, 1867, 2824 et 2862 sont identiques.
L’amendement no 3481 de M. Julien Aubert est défendu, de même que les amendements nos 409 de Mme Lise Magnier, 1867 de M. Thibault Bazin et 2824 de Mme Véronique Louwagie.
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2862.
M. François Pupponi
La question relève peut-être du domaine réglementaire : l’individuel groupé correspond-il à du collectif, selon la doctrine administrative ?
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission sur ces différents amendements ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Défavorable.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
On peut en effet préciser ces notions dans le champ réglementaire. A priori, le collectif, comme son nom l’indique, ce sont plusieurs personnes dans un seul bâtiment. Certaines opérations sont à la frontière entre la maison et le collectif ; quand elles deviennent très proches du collectif, cela devient une question d’interprétation, sur laquelle nous pourrons nous pencher. En attendant, avis défavorable.
Mme la présidente
La parole est à M. Thibault Bazin.
M. Thibault Bazin
Le sujet est important car des personnes ont signé des contrats, en espérant pouvoir bénéficier du dispositif Pinel, sur des logements qui n’avaient pas de parties communes, mais avec des permis groupés. C’est au moment du dépôt du permis, quand on a l’assiette du permis, que l’on peut constituer les copropriétés avec les lots de copropriété. On peut donc être dans un logement individuel groupé sur un socle commun et pouvoir bénéficier du dispositif car cela peut être destiné à de la location. Il me semble très important d’intégrer cela car on a parfois une très bonne densité, avec des logements individuels ou des carrés mulhousiens, et il faut pouvoir leur apporter cette sécurité, vu surtout que des chantiers ont été reportés à cause du confinement. Il faudrait donc décaler de quelques mois pour que le bénéfice ne se perde pas.
Mme Véronique Louwagie
C’est en effet un vrai sujet.
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Sur la définition du collectif, M. Jolivet l’a dit, les services du ministère des comptes publics ont fait le travail. Il reste quelques précisions à apporter, nous les apporterons au Bulletin officiel des finances publiques, le BOFiP. Les professionnels concernés par les opérations que vous décrivez comme ayant été retardées par l’épidémie de covid sont d’ores et déjà en relation avec les services de Bercy. Je ne peux pas garantir que chaque opération lancée trouvera un aboutissement conforme aux souhaits des promoteurs, mais je peux assurer un examen bienveillant de l’ensemble des demandes pour voir, lorsque les circonstances ont imposé un changement de règle ou une difficulté particulière, comment ces opérations sont traitées. Je pense que nous aurons plus d’éléments d’ici à la navette sur le traitement de ces situations particulières.
Je précise à l’attention de M. Pupponi que l’individuel groupé, comme l’a dit Mme la ministre il y a un instant, ce n’est pas du collectif à notre sens. Pour nous, le collectif ce sont plusieurs ménages dans un même bâtiment, ce qui n’est pas la définition de l’individuel groupé.
(L’amendement no 3481 n’est pas adopté.)
(Les amendements identiques nos 409, 1867, 2824 et 2862 ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
La parole est à M. le rapporteur général, pour soutenir l’amendement no 3349.
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Il va répondre à l’interrogation de François Pupponi, puisqu’il tend à préciser la question des immeubles d’habitat collectif dans le dispositif. Pour le parallélisme des formes, la doctrine fiscale doit avoir la même appréciation que pour ce qui a été introduit dans la loi de finances rectificative de 2017, s’agissant notamment de l’éligibilité à l’abattement sur les plus-values de cession d’immeuble à habitat collectif. Il faut que la définition soit exactement la même définition, ce à quoi vise l’amendement, qui, en ce sens, est donc de précision.
(L’amendement no 3349, accepté par le Gouvernement, est adopté.)
Mme la présidente
Je suis saisie de cinq amendements, nos 408, 2578, 2823, 3094 et 3095, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 408, 2578, 2823 et 3094 sont identiques.
Les amendements nos 408 de Mme Lise Magnier et 2578 de Mme Sylvia Pinel sont défendus.
La parole est à Mme Véronique Louwagie, pour soutenir l’amendement no 2823.
Mme Véronique Louwagie
La situation exige de prolonger le délai – normalement de trente mois à compter de la signature de l’acte authentique d’acquisition – au terme duquel le maître d’ouvrage doit avoir achevé la construction d’un logement neuf pour que l’acquéreur puisse bénéficier du dispositif Pinel. Afin de tenir compte du ralentissement de l’activité, il convient de donner aux préfets la possibilité d’accorder des délais.
Mme la présidente
Les amendements nos 3094 et 3095 peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour les soutenir.
M. Thibault Bazin
Nous aurions besoin de plus de souplesse, notamment en cas de fouilles archéologiques, de recours contentieux, ou quand on découvre des espèces protégées.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Défavorable.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Avis défavorable sur les premiers amendements, au bénéfice de ce qu’a dit Olivier Dussopt sur notre capacité à prendre en considération les situations particulières dans l’application de la règle. Avis défavorable aux amendements de M. Bazin, car il est compliqué de définir par décret de tels critères.
Mme la présidente
La parole est à M. François Pupponi.
M. François Pupponi
Nous proposons que ce soit le représentant de l’État dans le département qui déroge à la durée de trente mois. Si les services de Bercy le font, pourquoi pas, mais déconcentrer est bien aussi. L’idée est qu’il faut que quelqu’un arbitre et puisse écarter l’application de la loi quand le délai n’a pu être respecté du fait d’aléas.
(Les amendements identiques nos 408, 2578, 2823 et 3094 ne sont pas adoptés.)
(L’amendement no 3095 n’est pas adopté.)
Mme la présidente
Je suis saisie de trois amendements, nos 3077, 3078 et 2577, pouvant être soumis à une discussion commune.
La parole est à M. Thibault Bazin, pour soutenir les amendements no 3077 et 3078, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.
M. Thibault Bazin
Il s’agit d’étendre l’expérimentation bretonne, avec les conditions cumulatives suivantes : en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande de logements entraînant des difficultés d’accès au logement sur le parc locatif existant, et dans des territoires à enjeux reconnus par l’État, à savoir ceux qui ont conclu une convention pluriannuelle action cœur de ville ou une opération de revitalisation de territoire – ORT. Le second amendement, no 3078, est un amendement de repli portant seulement sur les ORT.
Mme la présidente
La parole est à M. Charles de Courson, pour soutenir l’amendement no 2577.
M. Charles de Courson
C’est un petit amendement. (M. le rapporteur général rit.) Il vise à permettre aux élus des collectivités identifiées au sein du programme « action cœur de ville », comprises en zones B2 et C, de recourir au dispositif Pinel uniquement pour les opérations de rénovation, réhabilitation ou transformation de logements, à l’exclusion des constructions neuves, afin de faciliter la rénovation de leurs cœurs de ville. À l’échelle du dispositif Pinel – environ 188 000 unités en quatre ans – et des territoires concernés, la mesure aura un effet de levier important pour renforcer l’attractivité des centres-villes des communes ciblées. Cet amendement conforte donc le dispositif cœur de ville.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Avis défavorable. Ce sont des propositions d’élargissement du Pinel,…
M. Charles de Courson
Bien sûr !
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
…et ce n’est pas souhaitable.
M. Charles de Courson
C’est pour la bonne cause !
M. Éric Woerth, président de la commission des finances
Bien sûr…
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Je pense que le besoin que vous exprimez est déjà couvert par le dispositif fiscal Denormandie, qui sert précisément dans l’ancien et en particulier dans les ORT et les zones couvertes par un projet partenarial d’aménagement, un PPA. Avis défavorable, au profit de ce dispositif Denormandie.
Mme la présidente
La parole est à M. Thibault Bazin.
M. Thibault Bazin
Dans les opérations complexes, où le bâti est très compact et où l’on a besoin de démolir pour offrir des logements avec des fenêtres, des vues, comme dans des îlots du programme cœur de ville, on doit les sortir en neuf, et le Denormandie ancien n’est donc pas pertinent. Je vous demande, madame la ministre déléguée, d’y réfléchir pendant la navette ; je suis à votre disposition.
Mme la présidente
La parole est à M. Charles de Courson.
M. Charles de Courson
Madame la ministre déléguée, puis-je vous poser une question qu’il ne faut jamais poser ? Comment évaluez-vous le dispositif Denormandie par rapport au dispositif Pinel ? Est-il efficace ? Combien de logements par an grâce au Denormandie par rapport au Pinel ? Le Pinel, c’est 188 000.
Mme Anne-Laure Cattelot
Il ne faut pas comparer les choux et les carottes !
M. Charles de Courson
Merci de ne pas m’interrompre, chère collègue. Pouvons-nous parler de questions sérieuses?
Mme la présidente
La parole est à Mme la ministre déléguée.
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Je suis prête à travailler sur les opérations complexes, au moins pour mieux comprendre la question posée.
En ce qui concerne le volume des opérations Denormandie, il est lié aux déclarations à l’impôt sur le revenu et nous ne les connaissons donc pas encore pour les opérations de première génération. Aussi ne puis-je vous répondre à ce stade, monsieur de Courson, mais je ne manquerai pas de le faire dès que nous aurons des chiffres.
(Les amendements nos 3077, 3078 et 2577, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
Je suis saisie de deux amendements, nos 3302 et 618, pouvant être soumis à une discussion commune.
L’amendement no 3302 de Mme Laurence Maillart-Méhaignerie est défendu.
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 618.
M. Marc Le Fur
Le Denormandie, c’est peu de chose, un lot de consolation attribué à certains secteurs. Il a objectivement été conçu comme ça, comme une espèce de Pinel du pauvre. (Rires sur les bancs du groupe LR. – Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LaREM.) Cela aura des effets beaucoup moins importants.
Mme Marie-Christine Dalloz
Bravo !
M. Pacôme Rupin
Un peu de respect !
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Défavorable.
Mme la présidente
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Mme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée
Si je comprends bien, ces deux amendements visent à tirer par anticipation des conclusions de l’expérimentation du zonage Pinel en Bretagne. C’est un sujet très important pour les députés bretons comme pour les autres. Je souhaite qu’on attende la fin de l’expérimentation avant d’en tirer des conséquences. Le rapport est prévu pour mi-2021. On pourra envisager ou non une extension à d’autres territoires quand le rapport aura été déposé. Avis défavorable.
Mme la présidente
La parole est à M. Thibault Bazin.
M. Thibault Bazin
Vivement le dispositif Wargon (Sourires sur divers bancs), qui permettra de réduire les fractures territoriales et de corriger l’oubli de certaines communes qui ont besoin elles aussi d’investissement locatif !
M. François Pupponi
Le Wargon-Bazin !
(Les amendements nos 3302 et 618, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
La parole est à M. Charles de Courson, pour soutenir l’amendement no 3117.
M. Charles de Courson
Il y a bien longtemps, je suis allé en Allemagne et j’ai découvert qu’on y pratiquait beaucoup l’autoconsommation, alors qu’en France l’utilisation du solaire était quasiment interdite dans les logements. Il a fallu des années pour qu’on ouvre cette possibilité. Les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie sont de 200 000 sites en 2023 ; nous en sommes à 52 000, contre 500 000 en Allemagne, dix fois plus : c’est vous dire la marge. Ce petit amendement vise tout simplement à rendre éligibles au PTZ ce type d’installation de panneaux solaires photovoltaïques dédiés à l’autoconsommation.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
L’intention est louable, mais je pense que les aides existantes sont suffisantes. Avis défavorable.
Mme la présidente
La parole est à Mme la ministre de la transition écologique, pour donner l’avis du Gouvernement.
Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique
Le dispositif de l’éco-PTZ inclut déjà dans son périmètre des travaux d’installation d’équipements de chauffage et de production d’eau chaude utilisant une source d’énergie renouvelable, géothermique, hydraulique ou solaire ; votre demande est donc déjà pour partie satisfaite. Outre que votre proposition aurait un coût non négligeable pour les finances publiques, les panneaux photovoltaïques sont déjà l’objet de soutiens publics. Afin d’encourager le recours aux énergies renouvelables, l’État a mis en place plusieurs dispositifs, nous en avons déjà beaucoup parlé ce matin, notamment pour aider les particuliers à financer leurs travaux d’économies d’énergie grâce au système de l’obligation d’achat : un particulier peut injecter de l’électricité dans le réseau et la vendre à un acheteur à un prix fixé par la loi.
Ce mécanisme permet d’aboutir à une rentabilité normale des capitaux investis pour la durée de vie des installations. Les installations qui permettent l’autoconsommation sont éligibles à une prime à l’investissement, variable en fonction de la puissance de l’installation. Je vous invite donc, monsieur de Courson, à retirer votre amendement. À défaut, j’y serais défavorable.
Mme la présidente
La parole est à M. Charles de Courson.
M. Charles de Courson
C’était un petit amendement à 32 millions,…
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
C’est beaucoup !
Mme Barbara Pompili, ministre
De 32 millions en 32 millions…
M. Charles de Courson
…soit un montant modeste par rapport à ceux présentés dans les amendements du Gouvernement, qui portaient sur des centaines de millions !
Vos propos sont contradictoires, madame la ministre : vous dites que des dispositifs encouragent déjà l’autoconsommation, puis vous soulignez que la mesure proposée aurait un coût non négligeable sur les finances publiques. Votre réponse est pour le moins incomplète.
J’invite l’Assemblée à adopter ce petit amendement, qui favorise la transition énergétique voulue par le Gouvernement !
Mme la présidente
Petit amendement, mais grand discours… (Rires.)
M. Charles de Courson
Vous voulez un grand discours ?
M. François Pupponi
Ne le chauffez pas !
M. Charles de Courson
Vous allez être servie !
Mais je retire l’amendement, madame la présidente !
(L’amendement no 3117 est retiré.)
Mme la présidente
La parole est à Mme Anne-Laure Cattelot, pour soutenir l’amendement no 3219.
Mme Anne-Laure Cattelot
Cet amendement déposé à l’initiative de mon collègue Hervé Pellois concerne les congés maternité et paternité pour les agriculteurs. Afin de favoriser le remplacement effectif des agriculteurs dans l’exploitation et de leur permettre de profiter sereinement de l’arrivée de leur enfant, cet amendement propose d’ajouter aux exonérations de TVA listées à l’article 261 et suivants du code général des impôts les prestations de remplacement effectuées dans le cadre des congés liés à la naissance ou à l’adoption et donnant lieu au versement d’une allocation de remplacement.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Cet amendement traite d’une question liée à la TVA. Vous me permettrez donc d’être rapide, madame Cattelot : l’exonération proposée est évidemment contraire à la directive TVA de l’Union européenne. Avis défavorable.
(L’amendement no 3219, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué, pour soutenir l’amendement no 3308 du Gouvernement.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Il vise à autoriser l’administration des douanes à intervenir sur la base des procédures prévues par le code des douanes, plutôt que sur la base de celles prévues par le livre des procédures fiscales, pour sanctionner le cas du visa frauduleux de bordereau de vente en détaxe par des personnes physiques et les manquements de transmission d’informations sur la TVA.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Je suis toujours favorable aux dispositions permettant de sécuriser la lutte contre la fraude douanière.
(L’amendement no 3308 est adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 2.
M. Marc Le Fur
Pour vous être agréable, madame la présidente, je propose de défendre en même temps les amendements nos 2, 5 et 6.
Mme la présidente
Entendu, monsieur Le Fur. L’amendement no 2 s’insère donc dans la discussion commune avec les amendements nos 5, 6 et 2754.
Vous avez la parole pour soutenir vos trois amendements.
M. Marc Le Fur
L’amendement no 2 est un amendement de principe, sur une question dont nous aurons encore l’occasion de discuter. Il s’agit d’interdire la taxe sur la taxe. Aujourd’hui, on taxe des bases fiscales qui comportent des taxes, ce qui est pour le moins aberrant. Jusqu’à présent, hélas, cela n’a choqué personne.
J’en viens aux deux autres amendements, sur lesquels je m’appesantirai davantage. Nous sommes tous partisans d’une économie soucieuse d’épargne, de durabilité et de sobriété et nous avons tous la volonté d’éviter le gâchis. Désormais nous sommes tous, me semble-t-il, madame Pompili, sur cette ligne. Mais, pour conserver les biens, encore faut-il les réparer. Pour encourager l’économie de la fonctionnalité, les actions de réparation doivent donc être soumises à des taux de TVA plus faibles. Plutôt que d’acheter des objets neufs, nos concitoyens seraient ainsi incités à conserver leurs biens et à accroître leur durabilité. Que ce soit par la réparation d’un vélo ou de chaussures, il s’agit de sortir de l’économie du gâchis et de la consommation à tout crin pour aller vers une plus grande sobriété, une plus grande attention à la durée des objets et, en définitive, un plus grand respect de la matière première, qui est rare.
Mme la présidente
L’amendement no 2754 de Mme Nathalie Bassire est défendu.
Quel est l’avis de la commission sur ces quatre amendements ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Monsieur Le Fur, vos amendements sont identiques à ceux que vous avez présentés en première partie, mais vous y avez inscrit des dates différentes pour leur permettre d’être examinés aux articles non rattachés. Comme en première partie, avis défavorable.
M. Marc Le Fur
Je n’ai toujours pas eu de réponse sur le fond !
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Mais si !
(L’amendement no 2, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
(Les amendements nos 5, 6 et 2754, repoussés par le Gouvernement, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
L’amendement no 13 de M. Marc Le Fur est défendu.
(L’amendement no 13, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
Les amendements identiques nos 602 de Mme Brigitte Kuster et 3423 de Mme Florence Provendier sont défendus.
(Les amendements identiques nos 602 et 3423, repoussés par la commission et le Gouvernement, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
L’amendement no 2741 de Mme Nathalie Bassire est défendu.
(L’amendement no 2741, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
Les amendements nos 8, 7 et 10 de M. Marc Le Fur sont défendus.
(Les amendements nos 8, 7 et 10, repoussés par la commission et le Gouvernement, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)
Mme la présidente
La parole est à M. François Pupponi, pour soutenir l’amendement no 2552.
M. François Pupponi
Il a été déposé à l’initiative de mon collègue Jean-Félix Acquaviva, qui ne pouvait pas être là ce soir. Jusqu’en 2018, la Corse bénéficiait, comme l’outre-mer, d’un différentiel de taux de TVA par rapport au continent pour la construction de logements sociaux. Depuis le 1er janvier 2018, le taux réduit appliqué en Corse a été relevé et aligné sur le taux appliqué partout en France, à l’exception de l’outre-mer. Il est proposé de revenir à la situation antérieure.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Nous examinons cet amendement régulièrement. Le sujet mérite sans doute d’être approfondi et le Gouvernement nous indiquera peut-être dans quel cadre. Pour l’heure, avis défavorable.
(L’amendement no 2552, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à Mme Patricia Lemoine, pour soutenir l’amendement no 3529.
Mme Patricia Lemoine
Cet amendement de nos collègues Benoit Potterie et Dimitri Houbron vise à favoriser la rénovation des logements du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais. Pour cela, il propose de faire bénéficier du taux réduit de TVA les travaux de transformation, d’aménagement ou d’entretien de ces logements. Il s’agit d’une mesure de cohérence fiscale, ce taux réduit existant déjà pour les travaux effectués dans certains territoires, notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
(L’amendement no 3529, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. Marc Le Fur, pour soutenir l’amendement no 12.
M. Marc Le Fur
Il concerne un combat que je mène depuis longtemps, avec d’autres, en faveur du monde du cheval. Nous proposons d’appliquer aux centres équestres un taux de TVA plus raisonnable que le taux de 20 % actuellement en vigueur, c’est-à-dire un taux de 10 %. Le Gouvernement avait un temps approuvé cette mesure, puis s’est rétracté au nom des règles abstraites de la technocratie bruxelloise. Pour permettre à l’activité équestre de se développer, il faut prendre des décisions fiscales opportunes.
(L’amendement no 12, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
L’amendement no 1132 de M. Lionel Causse est défendu.
(L’amendement no 1132, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
Mme la présidente
La parole est à M. le ministre délégué, pour soutenir l’amendement no 3586.
M. Olivier Dussopt, ministre délégué
Il vise à simplifier le calcul de la taxe à l’essieu.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Favorable.
Mme la présidente
La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz.
Mme Marie-Christine Dalloz
Qui, aujourd’hui, commande des véhicules de plus de sept places ? Ce sont les collectivités locales, les sociétés, mais aussi les clubs sportifs et les associations de nos territoires, lorsque, par exemple, il faut emmener les enfants à l’entraînement le mercredi. Ce type de véhicule évite d’avoir cinq ou six voitures en même temps sur la route.
M. Thibault Bazin
Elle a raison !
Mme Marie-Christine Dalloz
Or la mesure proposée par l’amendement conduira à les pénaliser.
J’ajoute que certains véhicules ne sont plus commercialisés aujourd’hui, notamment les véhicules de moins de huit places tels que les Trafic ou les Master de Renault aménagés pour le transport de personnes – le constructeur n’a pas produit ces modèles en France en 2020.
Cet amendement va casser le marché de l’automobile ! Certains de vos collègues ministres ont fait mine de soutenir la filière mais, en réalité, la politique conduite par le Gouvernement ces dernières années la conduit à sa mort naturelle.
Dans ma circonscription, plusieurs entreprises dont l’activité est liée au marché de l’automobile sont au bord de la catastrophe : 300 salariés d’un côté, 120 de l’autre… Croyez-moi, madame la ministre, ce type d’amendement est catastrophique pour la filière automobile ! Vous aurez beau prévoir tous les plans que vous voudrez pour l’accompagner, ils ne suffiront pas à réparer tous les dégâts que vous aurez causés.
M. Marc Le Fur
Tout à fait !
(L’amendement no 3586 est adopté.)
Mme la présidente
La parole est à Mme la ministre, pour soutenir l’amendement no 215.
Mme Barbara Pompili, ministre
Il porte sur un sujet dont nous avons déjà débattu lors de l’examen de la première partie du projet de loi de finances pour 2021 : l’introduction d’un critère de poids dans le calcul du bonus-malus des véhicules automobiles. Cette mesure, je le rappelle, a été proposée par la convention citoyenne pour le climat. Je me félicite d’ailleurs que l’Assemblée ait adopté, à l’occasion de ce projet de loi de finances, plusieurs mesures qu’elle a proposées : l’extension de la TEOMI – taxe d’enlèvement des ordures ménagères incitative – de cinq à sept ans sur proposition du rapporteur général, la baisse de la taxe sur les conventions d’assurance pour les véhicules électriques, la mise à niveau de la fiscalité pour l’aviation de loisir ou encore le relèvement du plafond du forfait de mobilité durable.
La mesure proposée par l’amendement est la dernière de cette série. C’est une mesure ambitieuse, qui a du sens. Pourquoi, en effet, voulons-nous réduire le poids des véhicules ? Parce qu’un véhicule plus lourd demande plus de matériau et plus d’énergie pour être fabriqué, ce qui augmente son empreinte carbone. Parce qu’un véhicule plus lourd entraîne une plus forte dégradation de la qualité de l’air en rejetant plus de particules liées à la combustion et au freinage. Parce qu’enfin il occupe davantage l’espace public, crée donc plus de congestion et, surtout, provoque des accidents plus graves pour les piétons et les cyclistes. Or tous ces enjeux ne sont pas intégrés aujourd’hui dans le malus CO2.
Nous avons choisi de faire démarrer le barème du malus poids à 1 800 kg, ce qui va bien au-delà du seuil proposé par la convention citoyenne pour le climat,…
Mme Marie-Christine Dalloz
Vous y viendrez !
Mme Barbara Pompili, ministre
…qui a fixé un malus poids de 1 400 kg. L’objectif n’est pas de pénaliser un plus grand nombre de véhicules, mais d’envoyer un signal clair et de mettre fin à la frénésie d’achat de véhicules lourds. Les constructeurs seront ainsi incités à réfléchir au poids des véhicules qu’ils proposent à la vente.
Les projections établies sur la base des immatriculations constatées les années précédentes permettent de conclure que le malus au poids concernerait entre 2 % et 3 % des immatriculations, soit environ 60 000 véhicules neufs par an, pour des véhicules coûtant entre 40 000 et 60 000 euros. Nous avons également choisi d’exonérer les véhicules hybrides rechargeables et d’instaurer une réfaction pour les familles nombreuses, à hauteur de 200 kg par enfant à partir de trois enfants. Pour les véhicules professionnels de huit ou neuf places, le seuil de déclenchement est augmenté de 400 kg. Enfin, le malus poids est évidemment intégré sous le plafond du malus CO2 qui était envisagé.
Avec ces différentes mesures, nous envoyons le signal qu’une nouvelle dynamique est enclenchée. Nous conservons cependant le souci constant de nous adapter à la réalité économique et sociale du pays.
Mme la présidente
Quel est l’avis de la commission ?
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Nous revenons, avec cet amendement, aux débats que nous avons eus en première partie avec des amendements proposant des mesures de taxation et la création d’un malus sur le poids des véhicules automobiles. J’avais formulé des avis défavorables sur l’ensemble de ces amendements car je considérais – et je considère toujours – qu’ils ne trouvaient pas le bon équilibre entre l’ambition écologique et le réalisme industriel, en particulier pour la filière automobile française.
Cet amendement, qui résulte d’une réflexion collective avec les filières et les ONG environnementales, est parvenu selon moi à un bon équilibre. Tout d’abord, il taxe à partir d’un poids élevé, ce qui permet de cibler les véhicules les plus lourds, donc les plus polluants. Le seuil de 1 800 kg me paraît satisfaisant. Ensuite, et c’est sa plus grande avancée, l’amendement prévoit l’exonération des véhicules propres. En première partie, il a été dit que la Peugeot 5800 hybride était plus lourde qu’une Peugeot 5800 thermique, de sorte que le dispositif devenait aberrant. Cette erreur est corrigée par l’amendement gouvernemental.
Au total, le seuil désormais choisi, ainsi que l’exonération des véhicules électriques et hybrides, vont dans le bon sens. Les véhicules susceptibles d’être taxés ne seraient quasiment pas issus de la filière automobile française, ce qu’il faut souligner. Ce sont en outre des véhicules qui, objectivement, polluent beaucoup. Un point équilibre a été trouvé pour cette mesure issue de la convention citoyenne pour le climat. Avis favorable.
Mme la présidente
La parole est à M. le président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire.
M. Éric Woerth, président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire
Ce n’est pas un bon équilibre : c’est une erreur et c’est une faute.
Mme Marie-Christine Dalloz
C’est vrai !
M. Éric Woerth, président de la commission des finances
D’abord, l’ensemble des véhicules voient augmenter considérablement leur malus sur les émissions de CO2 ; la progression est très forte. La présente mesure ne concernera qu’assez peu de véhicules français, mais tout de même un certain nombre, et puis des véhicules produits en France – quelques-uns le sont encore, de temps en temps. C’est une industrie dont je vois bien que vous souhaitez la tuer. C’est votre droit, c’est votre choix !
Mme Barbara Pompili, ministre
Il faut arrêter les caricatures !
Mme Marie-Christine Dalloz
Non, il a raison, vous êtes dogmatiques !
M. Éric Woerth, président de la commission des finances
Mais si, bien sûr, c’est votre choix. Je croyais que les caricatures étaient désormais une bonne chose. Pardon, mais on a le droit de caricaturer, comme vous avez aussi le droit de caricaturer nos propos.
Mme Barbara Pompili, ministre
Non, non, je ne caricature pas !
M. Éric Woerth, président de la commission des finances
On peut ne pas être d’accord avec ce que vous proposez parce que ce n’est pas du tout une bonne manière de voir les choses. Vous mettez en place des mesures totalement punitives, à tel point, d’ailleurs, qu’elles comportent de nombreuses exonérations, afin d’adoucir la punition. Comme dans le cas que nous avons abordé ce matin, vous prévoyez des exonérations surtout parce qu’on ne sait jamais : politiquement, ça peut faire du mal, donc on évite d’aller trop loin. Honnêtement, ce n’est pas une bonne politique ; c’est une politique de gribouille. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
Mme la présidente
La parole est à Mme Valérie Rabault.
Mme Valérie Rabault
Je voudrais lire à notre assemblée ce que le rapporteur général a indiqué le 7 octobre dernier en commission des finances.
Mme Marie-Christine Dalloz
Très bien !
Mme Valérie Rabault
« Si vous voulez le fond de ma pensée », disait-il, « cet article va déjà loin et il ne serait pas raisonnable d’aller plus loin en aggravant le malus. » C’est ce qu’il a dit. Je continue : « Je préfère les outils que sont le bonus et le malus, que je trouve plutôt bien pensés et qui correspondent au principe pollueur-payeur, aux autres types de taxation sur les véhicules, notamment la taxation au poids. »
M. Charles de Courson
Ça va, ça vient…
Mme Valérie Rabault
C’est ce que vous avez dit il y a un mois, monsieur le rapporteur général, et je ne fais que vous lire.
Vous l’avez dit. Et pourtant, l’amendement proposé aujourd’hui par le Gouvernement est le même que celui que nous avions proposé à l’époque en commission, et qui avait été balayé.
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Non ! Ce n’est pas du tout le même !
Mme Valérie Rabault
Je peux vous le lire ! Je n’ai que deux minutes, ce qui ne me laisse pas le temps de tout lire, mais je peux vous relire ce que vous aviez dit. Nous avons beaucoup de chance, au sein de cette assemblée : tout ce que nous disons est écrit, ce qui fait que personne ne peut nier ce qu’il a dit auparavant.
L’amendement que nous avions proposé, donc, a été balayé par le Gouvernement et par le rapporteur général ; aujourd’hui, vous le reprenez. Très bien. Je trouve toutefois qu’il revêt une certaine forme d’hypocrisie : lorsqu’on regarde la liste des dix SUV – sport utility vehicle, ou véhicule utilitaire sport – les plus vendus en 2019, on s’aperçoit qu’il n’y en a qu’un qui pèse plus de 1 800 kg. Cela signifie que votre amendement ne touche personne.
Mme Véronique Louwagie
Ça viendra plus tard !
M. Laurent Saint-Martin, rapporteur général
Je croyais que c’était le même que le vôtre…
Mme Valérie Rabault
Le nôtre prévoyait un seuil plus bas, monsieur le rapporteur général. Vous présentez donc un amendement qui ne sert à rien. Vous vous faites plaisir, vous faites de la communication, mais il ne sert à rien, si l’on se réfère à la liste des dix SUV les plus vendus en 2019 : un seul dépasse le seuil que vous fixez. (M. Dominique Potier applaudit.)
Mme la présidente
La parole est à M. Charles de Courson.
M. Charles de Courson
Madame la ministre, je ne suis pas loin de penser comme Éric Woerth, et même, à l’inverse, comme Mme Rabault. Je vous avais posé la question suivante en première lecture : que se passe-t-il, s’agissant de cette taxe et de cette « supertaxe », si je loue ma voiture à l’étranger ? Vous m’aviez alors dit : « Je ne sais pas répondre à votre question, monsieur de Courson. Je ne sais pas. »
Mme Barbara Pompili, ministre
Non !
M. Charles de Courson
J’ai lu avec attention votre nouvel amendement, et j’ai vu que vous aviez prévu une disposition sur les locations de longue durée, mais seulement celles qui sont faites en France. Et donc, désormais, si j’ai une grosse voiture, un gros 4x4 pour transporter mes cinq enfants, je vais louer à l’étranger, et je ne paierai ni votre malus, ni votre supermalus ! Alors, avez-vous trouvé une solution depuis que je vous ai posé cette question, il y a déjà une semaine ou quinze jours ? Quelle est la réponse ?
Mme Barbara Pompili, ministre
C’est toujours la même !
M. Charles de Courson
Et y a-t-il une coordination européenne des bonus-malus et des supermalus ?
Mme la présidente
La parole est à Mme Véronique Louwagie.
Mme Véronique Louwagie
Vous le savez bien, madame la ministre, les députés Les Républicains sont opposés à l’instauration de cette taxe, comme nous étions opposés au renforcement du malus prévu à l’article 14 de la première partie du projet de loi de finances.
Je voudrais d’abord rappeler qu’en vertu de l’article 14, les évolutions respectives du malus et du bonus vont faire que le montant du malus perçu sera supérieur de 500 millions d’euros à celui du bonus. Le bonus-malus se transforme donc en une taxe prise sur le dos des consommateurs.
Je veux aussi réagir à vos propos, monsieur le rapporteur général, et aller dans le sens de ce qu’a dit Mme Rabault puisqu’en effet, il y a un mois, vous vous êtes exprimé contre cette taxe. Par ailleurs, hier soir, lorsque j’ai proposé la création d’une taxe écoresponsabilisation, qui visait à rétablir une équité entre le commerce physique et l’e-commerce, vous m’avez reproché de vouloir introduire une taxe qui pèserait sur les consommateurs. Mais n’est-ce pas ce que vous faites ici, avec cette nouvelle taxe ? Qui va la payer ? Ce sont bien évidemment les consommateurs, ceux qui achètent des véhicules. Votre avis est vraiment à géométrie variable.
Ensuite, madame Rabault, vous dites que c’est une taxe qui ne servira probablement à rien. Mais nous savons très bien comment procède le Gouvernement quand il veut mettre en place un dispositif : cette année, le malus est fondé sur un seuil de 1 800 kg, mais demain, ce sera 1 400, après-demain, 1 200, et après-après-demain, 1 000 kg ! Là encore, ce seront les Français qui paieront, alors que s’ils utilisent des véhicules plutôt imposants, c’est parce qu’ils participent au covoiturage. (« Ah ! » sur les bancs du groupe LaREM.)
Tout à fait !
M. Thibault Bazin
Elle a raison !
Mme Véronique Louwagie
On ne peut pas d’un côté faire la promotion du covoiturage et développer des aires dédiées à cette activité un peu partout sur le territoire – à juste titre, car c’est un dispositif intéressant –, et de l’autre mettre en place des taxes sur les véhicules d’une certaine importance. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LR.)
Mme la présidente
La parole est à M. Marc Le Fur.
M. Marc Le Fur