- Texte visé : Projet de loi de finances pour 2023, n° 273
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité
Au premier alinéa du I de l’article 1395 B bis du code général des impôts, les mots : « sans exclure la pratique de la chasse » sont remplacés par les mots : « à condition d’exclure la pratique de la chasse ».
Cet amendement vise à supprimer l’exonération de la taxe sur foncier non bâti pour les zones humides et prairies sur lesquelles est pratiquée la chasse.
Les zones humides et prairies fournissent une multitude de services écosystémiques tels que le stockage de carbone et être des écosystèmes privilégiés de reproduction pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Les directives « Habitats » et « Oiseaux » exigent des États membres des efforts de conservation de ces écosystèmes et de la biodiversité qu’ils abritent.
Pourtant ces écosystèmes sont très fortement dégradés. Le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement « State of nature in the EU — Results from reporting under the nature directives 2013-2018 » montre que seuls 15 % des habitats évalués présentent un bon état de conservation, 81 % d’entre eux présentant un état de conservation mauvais ou médiocre au niveau de l’Union. Les prairies, les dunes, les tourbières, les marais et les marécages présentent de fortes tendances à la détérioration. La proportion d’oiseaux dont l’état de conservation est mauvais ou médiocre a augmenté de 7 % au cours la période d’étude pour atteindre 39 %.
La préservation et la restauration des services écosystémiques des zones humides et prairies est donc une priorité au vu des engagements internationaux et européens de la France. À ce titre les avantages fiscaux devraient encourager les pratiques environnementales vertueuses. Le maintien de cette exonération fiscale est donc parfaitement incompatible avec la restauration des écosystèmes concernés et la protection de l’avifaune.
Cet amendement a été travaillé avec les associations Animal Cross et Convergence Animaux Politique.