- Texte visé : Texte de la commission sur le projet de loi, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, relatif à l’industrie verte (n°1443 rectifié)., n° 1512-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
- Code concerné : Code de l'urbanisme
La section 8 du chapitre Ier du titre Ier du livre Ier du code de l’urbanisme est complétée par un article L. 111‑26‑1 ainsi rédigé :
« Art. L. 111‑26‑1. – Une nomenclature des friches est mise en œuvre. Elle permet de distinguer les friches pouvant faire l’objet d’un recyclage foncier à titre prioritaire, notamment pour l’implantation d’installations industrielles, et les friches devant être préservées ou renaturées parce que perméables, relativement peu polluées, ou parce qu’elles constituent des réservoirs de biodiversité. Cette nomenclature est prise par décret en Conseil d’État. »
L’objet de cet article est d’établir une différenciation entre les friches, afin de veiller à ce que le foncier mobilisé ne vienne pas dégrader des friches pouvant avoir des fonctions écosystémiques importantes.
En effet il existe une très grande diversité de friches : il existe des friches industrielles, des friches militaires, des friches ferroviaires, des friches portuaires, des friches administratives, des friches résidentielles, des friches commerciales et tertiaires. Outre la diversité des activités ayant transformé le sol, et donc modelé la friche en fonction, ces espaces sont chacun inséré dans un territoire particulier, avec son climat, ses écosystèmes.
C’est la raison pour laquelle il convient de ne pas penser nos politiques d’aménagements en faisant des friches un vaste ensemble de parcelles similaires, mais en les distinguant les unes des autres.
Certaines friches peuvent se trouver à l’intersection de corridors écologiques (trame verte, bleue, noire, brune, notamment). En les ouvrant indistinctement à la réhabilitation pour des projets industriels, la réussite de ces corridors pourrait être affectée.
Certaines friches remplissent, contrairement à d’autres, d’importants services écosystémiques. Par exemple, de nombreuses friches sont perméables, de sorte que les eaux de pluie et de ruissellement des espaces adjacents s’infiltrent naturellement dans le sol limitant ainsi les problèmes liés à l’imperméabilisation des sols urbains, notamment la recharge des nappes et les risques d’inondation.
Enfin, de nombreuses friches représentent d’importants réservoirs pour la biodiversité.
Pour toutes ces raisons, il est essentiel de disposer d’une nomenclature pour distinguer les friches sur lesquelles une réhabilitation est possible sinon souhaitable, d’autres sur lesquelles la construction de projets pourrait contrevenir à d’autres objectifs écologiques. Comme pour la nomenclature des espaces artificialisés / non-artificialisés, cette nomenclature est prise en décret.
Tel est l’objet de cet amendement.