Fabrication de la liasse

Amendement n°II-CF2790

Déposé le mercredi 25 octobre 2023
Discuté
Rejeté
Photo de monsieur le député Charles Fournier
Photo de madame la députée Sophie Taillé-Polian
Photo de madame la députée Christine Arrighi
Photo de madame la députée Eva Sas
Photo de monsieur le député Jean-Claude Raux
Photo de monsieur le député Julien Bayou
Photo de madame la députée Lisa Belluco
Photo de monsieur le député Karim Ben Cheikh
Photo de madame la députée Cyrielle Chatelain
Photo de madame la députée Marie-Charlotte Garin
Photo de monsieur le député Jérémie Iordanoff
Photo de monsieur le député Hubert Julien-Laferrière
Photo de madame la députée Julie Laernoes
Photo de monsieur le député Benjamin Lucas-Lundy
Photo de madame la députée Francesca Pasquini
Photo de monsieur le député Sébastien Peytavie
Photo de madame la députée Marie Pochon
Photo de madame la députée Sandra Regol
Photo de madame la députée Sandrine Rousseau
Photo de madame la députée Sabrina Sebaihi
Photo de monsieur le député Aurélien Taché
Photo de monsieur le député Nicolas Thierry

Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Formations supérieures et recherche universitaire00
Vie étudiante00
Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires00
Recherche spatiale0150 000 000
Recherche dans les domaines de l'énergie, du développement et de la mobilité durables00
Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle00
Recherche duale (civile et militaire)00
Enseignement supérieur et recherche agricoles150 000 0000
TOTAUX150 000 000150 000 000
SOLDE0
Exposé sommaire

Cet amendement de crédit vise à compenser la hausse des dépenses des Universités en 2024, liées à l’insuffisance du financement de l'État de la masse salariale d’une part, et à une augmentation importante des coûts de fonctionnement courant d’autre part.

La situation des établissements universitaires est critique. Ces derniers font face à une hausse importante et non prévue de leurs dépenses qui excède largement la capacité d'absorption budgétaire des établissements.

En juin dernier, le Gouvernement avait annoncé plusieurs mesures salariales, dont la revalorisation de 1,5 % de la valeur du point d'indice, l'attribution de 5 points d'indice supplémentaires et la revalorisation des bas salaires, une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, ou encore un relèvement des indices les plus bas de la catégorie B. Les présidentes et présidents d'université avaient salué ces mesures justes et nécessaires. Cependant, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a confirmé que seulement 50% de ces mesures seraient compensés par l’Etat en 2024.

Cette situation est d'autant plus problématique que les universités font face, simultanément, à une augmentation de leurs coûts de fonctionnement courant en raison de l'inflation, ainsi qu'à des surcoûts énergétiques : +18% entre 2021 et 2022, soit 400M€ dont 150 M€ pour l'énergie. Or, cette flambée du coût de l'énergie s'est amplifiée en 2023 : le surcoût devrait atteindre 300 M€ par rapport à 2022, ce qui est largement au-dessus du fonds de compensation prévu par l'Etat.

Ces dépenses supplémentaires risquent de peser sur les capacités d’investissement des Universités dans les années à venir, à un moment critique où notre pays doit relever de nombreux défis en matière d’enseignement supérieur et de recherche : retrouver une place de premier rang en matière scientifique et économique, répondre au défi de la réussite scolaire, favoriser l’insertion professionnelle étudiante, décarboner les campus et accélérer la rénovation énergétique des bâtiments universitaires…

A titre d'exemple, au sein de l’Université de Tours dans ma circonscription, les nouvelles mesures salariales non compensées devraient conduire à une charge supplémentaire de 3,1 M€. A cela s’ajoute une hausse importante des dépenses de fonctionnement liées en particulier à la hausse des coûts de l'énergie (entre 2022 et 2023, leur facture d'électricité est passée de 2 M€ à 2 M€ , et celle de gaz de 0,6 M€ à 1M€). Au total, l’Université de Tours estime un résultat financier en 2023 à - 4,8 M€ et craint que ce résultat négatif soit compensé par un nouveau prélèvement dans leur fonds de roulement disponible et pénalise ses capacités d’investissement dans les années à venir. 

Pour aider les Universités dans cette période critique, cet amendement de crédit attribue en crédits de paiement (CP) et autorisations d'engagement (AE) 150  millions d’euros supplémentaires à l’action 01 "Enseignement supérieur" dans le programme 142 "Enseignement supérieur et recherche agricoles”. Pour respecter les règles de recevabilité financière imposées par l’article 40 de la Constitution, l’amendement prélève en CP et AE 150 millions d’euros dans le programme 193 “Recherche Spatiale” au sein de son action 05  "Maîtrise des technologies orbitales et de l'innovation technologique"

Cette proposition de mouvement de crédits est formelle, dans le respect des règles budgétaires de l’Assemblée nationale. Nous invitons évidemment le Gouvernement à lever le gage.