XVIe législature
Session ordinaire de 2023-2024

Deuxième séance du mardi 27 février 2024

Sommaire détaillé
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Deuxième séance du mardi 27 février 2024

Présidence de Mme Yaël Braun-Pivet

Mme la présidente

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    La séance est ouverte.

    (La séance est ouverte à quinze heures.)

    1. Questions au Gouvernement

    Mme la présidente

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    L’ordre du jour appelle les questions au Gouvernement.

    Déclarations du Président de la République sur la guerre en Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Julien Bayou.

    M. Julien Bayou

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    Ma question s’adresse au ministre des armées. Hier, le Président de la République a déclaré : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer […] des troupes au sol [en Ukraine]. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu ». En cette période de tension extrême, chaque parole doit être soigneusement pesée, pour ne pas faire sombrer le continent entier dans la folie de la guerre. Les Ukrainiens, et l’Europe, méritent mieux qu’un président cherchant à faire parler de lui, et ne faisant qu’ajouter l’improvisation à l’inconséquence, en détournant au passage les regards des véritables demandes ukrainiennes.
    Ce n’est malheureusement pas la première fois que le Président de la République agit sans, ou contre, l’avis des Ukrainiens et de nos alliés européens. En mai 2017, il invitait encore Poutine à Versailles, persuadé de pouvoir le raisonner à lui tout seul. En juin 2022, il appelait encore à « ne pas humilier la Russie ».
    En réalité, la question de l’envoi de troupes ne se pose pas ; les Ukrainiens ne nous le demandent pas. Ce qu’ils nous demandent est simple : tenir les engagements. Ce qu’ils nous demandent, c’est où est le million d’obus promis par l’Union européenne. (Mmes Julie Laernoes et Christine Pires Beaune applaudissent.)
    Monsieur le ministre, quand la France mettra-t-elle tout en œuvre pour soutenir l’Ukraine – non pas seulement pour l’aider à résister, mais bien à obtenir victoire ? Quand arrêterons-nous d’importer du gaz naturel liquéfié russe ? Quand sortirons-nous de notre dépendance à l’uranium enrichi russe ? Quand fournirons-nous les munitions et les armes demandées par les Ukrainiens ?
    Enfin, le Gouvernement soutiendra-t-il la proposition de résolution que je défends, avec d’autres parlementaires de toutes opinions, membres du groupe d’amitié France-Ukraine, pour confisquer les avoirs russes et les affecter au soutien à l’Ukraine ? Il s’agit de 200 milliards de dollars disponibles immédiatement ; c’est l’aide la plus concrète que nous pouvons apporter au front ukrainien. Quand l’Ukraine se bat pour sa liberté, elle se bat pour la nôtre. Soyons à la hauteur ! (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES, SOC et GDR-NUPES.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

    M. Pierre Cordier

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    Le pauvre, qu’est-ce qu’il va répondre ?

    M. Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des affaires étrangères

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    Je vous prie d’excuser le ministre des armées. Le Président de la République l’a dit hier, nous devons maintenir notre soutien à l’Ukraine dans la durée, et le faire de façon plus continue, et peut-être différemment.

    M. Patrick Hetzel

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    Vous pouvez être un peu plus précis ?

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Le constat est unanime : celui de l’intensification de l’agressivité russe en Ukraine, ainsi qu’à l’égard de nous autres, Européens.

    M. Maxime Minot

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    On ne comprend rien !

    M. Pierre Cordier

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    Pouvez-vous répondre à la question ?

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    La Russie veut détruire la sécurité européenne. Nous ne pouvons pas la laisser faire. C’est la raison pour laquelle l’Europe s’est mobilisée. Elle a décidé d’un soutien économique important ces derniers mois, et elle définira en mars les contours de son appui militaire pour 2024, en privilégiant la fourniture d’équipements européens – nous nous sommes battus pour cela.
    La conférence internationale de soutien à l’Ukraine, qui s’est tenue hier à l’initiative du Président de la République, vise à consolider et à coordonner un soutien supplémentaire. Il faut faire plus pour l’Ukraine : plus de munitions, plus d’équipements, plus de défense. Il faut probablement faire différemment, en envisageant de nouvelles missions, le Président de la République l’a dit hier : « rien ne doit être exclu » dans ce domaine.
    Enfin, il faut penser à la reconstruction et à son financement. Vous l’avez dit, monsieur le député, et je vous sais engagé sur ces questions. L’Union européenne travaille à un schéma permettant de taxer…

    M. Julien Bayou

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    Il faut confisquer !

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    …les revenus issus des avoirs russes. C’est une piste que la France soutient fortement. Cela permettrait d’engager des ressources significatives dans la reconstruction de l’Ukraine, dans le cadre du droit international. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes RE, Dem et HOR.)

    Mme la présidente

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    Je vous demande un peu de silence, mes chers collègues, s’il vous plaît !

    Conférence internationale de soutien à l’Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Benjamin Haddad.

    M. Benjamin Haddad

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    Monsieur le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, depuis deux ans, les Ukrainiens se battent pour leur liberté et pour notre sécurité à tous, face à l’agression. Depuis dix ans – et la « révolution de la dignité » du Maïdan –, ils meurent, le drapeau européen au poing, pour un avenir meilleur. En attaquant l’Ukraine, c’est cette aspiration européenne que la Russie veut assassiner.
    Nous avons, collectivement, trop tardé à donner aux Ukrainiens les moyens de vaincre l’agresseur. (M. Fabrice Brun s’exclame.)

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    M. Benjamin Haddad

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    Seule la défaite de la Russie peut assurer la sécurité et la stabilité de notre continent. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE. – MM. Julien Bayou et Nicolas Turquois applaudissent également.) Hier, la France a appelé l’Europe au sursaut. C’est la responsabilité historique de notre pays que de porter la voix du réarmement européen, face à la menace que fait peser la Russie. Il y a ceux, y compris ici, sur les bancs du Rassemblement national (« Oh ! » sur quelques bancs du groupe RN), qui affirmaient que la Russie n’attaquerait jamais ;…

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    M. Benjamin Haddad

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    …ceux qui confondent, comme toujours, la paix avec la soumission à l’agresseur ; ceux qui voudraient voir notre pays abandonner ses alliés ;…

    M. Maxime Minot

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    Ce sont les questions au Gouvernement, pas les questions à l’opposition !

    M. Benjamin Haddad

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    …ceux qui veulent bloquer nos institutions, pour laisser notre continent à la merci des autocrates. (Protestations sur les bancs du groupe RN.)

    Mme la présidente

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    Chers collègues, un peu de silence !

    M. Benjamin Haddad

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    Aujourd’hui, comme au siècle précédent, ils sont guidés par la lâcheté et l’esprit de défaite. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE.)

    Un député du groupe RN

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    C’est honteux !

    M. Benjamin Haddad

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    Rappelons-le : abandonner l’Ukraine serait désastreux pour notre sécurité, et encouragerait les guerres de demain, à un moment où les États-Unis se détournent de notre continent. Vladimir Poutine espère que nous nous lasserons, que nous nous diviserons, et que le temps jouera en faveur de la Russie. Hier, les Européens, sous l’égide du Président de la République, ont répondu : nous tiendrons.
    Monsieur le ministre, l’Ukraine a besoin d’armes, de missiles de longue portée, de munitions et d’aide économique. Quelles décisions collectives ont été prises, hier, pour accroître notre soutien à l’Ukraine ? Quel effet concret pouvons-nous en attendre dans les prochains jours ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs du groupe Dem. – M. Julien Bayou applaudit également.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

    M. Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des affaires étrangères

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    Le Président de la République a pris cette initiative d’une réunion internationale et a appelé à un sursaut collectif de la part des partenaires de l’Ukraine. La France est au rendez-vous, alors que la position russe contre l’Ukraine se durcit. Elle se durcit aussi dans le domaine intérieur, par l’assassinat d’opposants politiques, et à l’extérieur, la Russie conduisant des actions de déstabilisation contre les pays européens, parmi lesquelles des actions de manipulation de l’information et des cyberattaques massives.

    Mme la présidente

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    Pouvons-nous avoir un peu de silence dans l’hémicycle ? Vous ne vous rendez pas compte que le brouhaha incessant qui y règne empêche d’entendre les réponses comme les questions. S’il vous plaît, mes chers collègues ! (M. Erwan Balanant applaudit.)

    M. Philippe Ballard

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    C’est tellement intéressant…

    M. Pierre Cordier

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    De toute façon, pour parler pour ne rien dire pendant deux minutes, ce n’est pas bien grave !

    M. Julien Odoul

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    Il faudrait changer de ministre !

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Merci, madame la présidente. Ce temps sera probablement décompté ? (Exclamations sur quelques bancs du groupe RN.)

    Mme la présidente

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    Bien évidemment !

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Nous devons collectivement prendre la mesure du défi à la sécurité européenne et nationale posé par l’agressivité russe. Il nous faut être très clairs et très lucides : une victoire russe sur l’Ukraine mettrait gravement en cause notre sécurité, comme celle de l’Europe. Son coût serait incalculable pour nos finances publiques. Il faut être conscient que la Russie ne s’arrêtera pas là.

    M. Fabien Di Filippo

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    Jusqu’où va-t-elle aller ?

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    C’est la raison pour laquelle le Président de la République a organisé cette conférence internationale de soutien à l’Ukraine, tenue hier à l’Élysée. Elle a permis de coordonner les actions des alliés de l’Ukraine, en matière de financement, de livraison de munitions – qui doit être intensifiée – ou quant à la nature de notre soutien. Toutes ces réflexions auront vocation à être discutées au Parlement, en application de l’article 50-1 de la Constitution, dans le cadre d’un débat à l’initiative du Gouvernement, suivi d’un vote. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs du groupe Dem.)

    M. Sylvain Maillard

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    Très bien !

    M. Laurent Jacobelli

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    Quel talent !

    Déclarations du Président de la République sur la guerre en Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Bastien Lachaud.

    M. Bastien Lachaud

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    Monsieur le Premier ministre, le président Macron a évoqué la possibilité d’envoyer des troupes françaises en Ukraine : « en dynamique, rien ne doit être exclu ». Nous serions alors de fait en guerre avec la Russie. Deux puissances nucléaires qui s’affrontent sur le territoire d’un tiers, ce n’est pas une option : c’est une escalade incontrôlée, irresponsable et insensée qui menace gravement la paix. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES. – M. Nicolas Sansu applaudit aussi.)
    Le Président prétend créer de l’« ambiguïté stratégique ». Mais il n’est pas ambigu ; il est léger, désinvolte, inconséquent, bref, irresponsable ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES. – M. Nicolas Dupont-Aignan applaudit également.)
    Déjà, en Suède, le Président a proposé de partager la dissuasion nucléaire avec des nations européennes. Cette absurdité contraire à la doctrine française en sape la crédibilité. Vous ne l’avez pas assumée. Or à présent, le gouvernement polonais est prêt à vous prendre au mot : qu’allez-vous faire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) La dissuasion doit servir à protéger les intérêts vitaux de la France ; la France n’a jamais cru en un parapluie nucléaire ! La semaine dernière, un accord de défense a été signé avec l’Ukraine, une nation en guerre : c’est inédit ! Quand le Parlement pourra-t-il ratifier cet accord ? (Mêmes mouvements.)
    Vous ne cessez de parler de réarmement à toutes les sauces. Cette rhétorique prépare la guerre, mais vos coups de menton isolent la France : l’Allemagne, la Suède, l’Autriche et la Pologne se sont désolidarisées de l’annonce du président Macron. (Mêmes mouvements.) Même l’Otan a démenti avoir de tels projets. Cessez donc d’humilier la France et d’instrumentaliser la juste cause ukrainienne ! (Mêmes mouvements.)

    Mme Andrée Taurinya

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    Très bien !

    M. Bastien Lachaud

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    La France est une puissance dotée de l’arme nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ; elle a toujours eu une voix singulière dans le concert des nations. Elle doit agir pour le respect du droit international, au lieu de jeter de l’huile sur le feu et d’attiser la guerre ! (Mêmes mouvements.)
    Nous devons au contraire œuvrer à la paix, en recherchant des garanties de sécurité mutuellement acceptables, en organisant une conférence européenne sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Monsieur le Premier ministre, avez-vous conscience qu’avec un tel engrenage, vous risquez d’entraîner la France, l’Europe, le monde dans une guerre nucléaire ? (Les députés du groupe LFI-NUPES se lèvent et applaudissent. – MM. Nicolas Dupont-Aignan et Emmanuel Taché de la Pagerie applaudissent aussi.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

    M. Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des affaires étrangères

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    Monsieur Lachaud, les mots ont un sens !
    Malgré les pertes énormes sur les plans humain, matériel et financier, malgré l’enlisement sur le terrain, la Russie n’a aucunement renoncé à ses objectifs militaires. Nous pouvons peut-être partager cela ? (M. Manuel Bompard fait un geste manifestant son incompréhension.)
    La Russie pense avoir imposé l’idée de sa victoire, ce qui est faux. La réunion qui s’est tenue hier à l’Élysée devait d’abord permettre de le rappeler : nous avons soutenu et nous soutiendrons l’Ukraine dans la durée. Face aux attaques russes et à la déstabilisation de l’Europe qu’elles provoquent, le soutien à l’Ukraine doit s’accroître. L’urgence est à la livraison des munitions dont l’Ukraine a besoin ; il s’agissait d’avancer sur ce point de manière coordonnée, afin de produire davantage et de livrer de nouvelles capacités militaires.

    Mme Sophia Chikirou

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    Répondez à la question !

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Au-delà, nous devons envisager de nouvelles actions de soutien à l’Ukraine, qui doivent répondre à des besoins très précis. Je pense notamment au déminage, au combat cyber et à la production d’armes sur place, sur le territoire ukrainien.
    Je réponds à la question, madame Chikirou. Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans pour autant franchir le seuil de belligérance.

    Mme Mathilde Panot

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    Répondez à la question !

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Rien ne doit être exclu : c’était et c’est toujours la position du Président de la République.
    Rappelons enfin quelques vérités. Premièrement, c’est la Russie qui agresse l’Ukraine et non l’inverse. Ensuite, ce n’est pas à la Russie de nous dire comment nous devons aider l’Ukraine.

    Mme la présidente

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    Chers collègues, veuillez limiter le bruit de fond.

    M. Stéphane Séjourné, ministre

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    Enfin, cette guerre peut s’arrêter à n’importe quel moment si la Russie décide de retirer ses troupes d’Ukraine. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes RE et Dem.)

    M. Sylvain Maillard

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    Très bien !

    M. Nicolas Meizonnet

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    Affligeant !

    Économies budgétaires

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Anna Pic.

    Mme Anna Pic

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    Ma question s’adresse à M. Bruno Le Maire – qui est absent –, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.
    Mercredi dernier, sans aucune consultation ni vote des parlementaires, vous avez amputé de 10 milliards d’euros les moyens de l’État par une nouvelle décision unilatérale.

    M. Inaki Echaniz

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    Honteux !

    Mme Anna Pic

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    Pire encore, en privant le budget de l’État de cette somme, le Gouvernement choisit de s’en prendre aux biens communs, au patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Vous faites le choix de la casse des services publics ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.) Santé, éducation, action sociale : les Françaises et les Français en ont un besoin urgent, mais ces domaines seront une nouvelle fois délaissés.
    Le Président de la République avait affirmé que l’écologie était le « combat du siècle ». C’est pourtant la mission Écologie, développement et mobilités durables qui subit la plus forte annulation de crédits, et ce sont encore les classes moyennes et populaires qui sont touchées. (Mêmes mouvements.) Désinscrire 2 milliards d’euros revient, entre autres, à amoindrir MaPrimeRénov’ et à limiter l’accès au leasing social d’un véhicule électrique.
    De la même manière, en quittant la rue de Grenelle pour Matignon, le Premier ministre déclarait emmener « la cause de l’école » avec lui. Or quelques semaines plus tard, son gouvernement officialise près de 700 millions d’euros d’économies pour la seule mission Enseignement scolaire,…

    M. Inaki Echaniz

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    Une honte !

    M. Jérôme Guedj

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    Bravo ! Admirable !

    Mme Anna Pic

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    …une somme qui atteint 1,6 milliard si nous ajoutons les annulations de crédits relatives à la mission Enseignement supérieur et recherche. Ce choix intervient au moment où la carte scolaire suscite inquiétude et colère chez les parents et les enseignants (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC), et où les jeunes lycéens remplissent leurs vœux sur Parcoursup et craignent de ne pas obtenir une place leur permettant de réaliser leur rêve d’avenir.
    D’autres choix étaient pourtant possibles, à commencer par la taxation des superprofits, à laquelle vous continuez de vous opposer. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.) Surtout, le Gouvernement pouvait renoncer à poursuivre les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, à ceux qui enregistrent des bénéfices records et aux plus grandes entreprises. Le prix de ces cadeaux s’élève à 4 milliards d’euros s’agissant de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et à 10 milliards en ce qui concerne la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
    Les Françaises et les Français attendent des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire, mais constatent leur retrait continu. Comment faire plus avec moins ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)

    M. Inaki Echaniz

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    Bravo !

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre délégué chargé des comptes publics.

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des comptes publics

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    La situation est la suivante. La conjoncture internationale s’est dégradée en raison des crises géopolitiques, de la guerre en Ukraine, ainsi que du ralentissement chinois et européen. (Exclamations sur quelques bancs du groupe SOC.)

    M. Maxime Minot

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    Elle a bon dos, la guerre en Ukraine !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Moins de croissance, c’est moins de recettes.

    Mme Anna Pic

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    Justement, il faut mener une politique contracyclique !

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Or la préservation à long terme de notre bien commun que sont nos services publics – je reprends vos mots – est impossible si nous ne maîtrisons pas nos finances publiques. Si nous avons moins de recettes, il doit y avoir moins de dépenses.

    M. Sébastien Chenu

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    Nullité !

    Mme Mélanie Thomin

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    Et les plus riches ?

    M. Inaki Echaniz

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    Austérité !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Les économies s’élèvent à 10 milliards d’euros et proviennent, par souci d’exemplarité, uniquement du budget de l’État, en réduisant nos dépenses de fonctionnement. (Exclamations sur quelques bancs des groupes RN, LR et SOC.) Oui, nous pouvons le faire, en reportant ou en révisant certains projets. (« Ça rame ! » sur quelques bancs du groupe RN.)

    M. Sébastien Chenu

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    Nul et menteur !

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Vous affirmez que, ce faisant, nous renonçons à toute ambition écologique. (Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES, ainsi que sur quelques bancs du groupe LR.)

    Mme Cyrielle Chatelain et Mme Julie Laernoes

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    Oui !

    Mme la présidente

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    Mes chers collègues, veuillez laisser M. le ministre délégué s’exprimer.

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Permettez-moi de vous dire que le budget pour 2024 demeure le budget le plus vert de notre histoire. (Vives exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES, ainsi que sur quelques bancs du groupe LR.)

    Mme Julie Laernoes

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    Il n’y a rien ! C’est totalement faux !

    M. Maxime Minot

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    C’est du pipeau !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    Il comprend 40 milliards d’euros de dépenses vertes, soit une augmentation de 8 milliards par rapport à 2023. (M. Cyrille Isaac-Sibille applaudit.) Même les crédits alloués à MaPrimeRénov’, que vous avez évoquée, sont en hausse. Ce sont 600 millions d’euros de plus que nous consacrons à la transition écologique. C’est très concret. (Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES, ainsi que sur quelques bancs des groupes RN et LR. – M. Jérôme Guedj mime un rameur.)

    M. Laurent Jacobelli

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    On a l’impression qu’il ne comprend pas ce qu’il dit !

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    M. Thomas Cazenave, ministre délégué

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    L’esprit de responsabilité devrait vous conduire à reconnaître que dépenser trop sans disposer des recettes suffisantes ne permet pas de garantir nos services publics. Voilà pourquoi nous avons pris cette décision. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE. – Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, SOC, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)

    M. Laurent Jacobelli

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    Amateur !

    M. Jérôme Guedj

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    Vous n’y croyez pas vous-même !

    Mme Julie Laernoes

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    Si vous n’avez pas assez de recettes, taxez les plus riches et le pétrole !

    Un député

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    Rends l’argent, Cazenave !

    Crise agricole

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Christelle Petex.

    Mme Christelle Petex

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    Monsieur le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire,…

    Une députée du groupe LR

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    Où est-il ?

    Mme Christelle Petex

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    …le soixantième Salon de l’agriculture est l’occasion de saluer le travail, le dévouement et le savoir-faire de nos agriculteurs, dans toute leur diversité, au service de notre souveraineté alimentaire. Malheureusement, il s’agit de l’unique moment de leur mise en avant, les agriculteurs étant, le reste du temps, les oubliés de notre pays.
    Depuis tant d’années, ils attendent des mesures leur permettant de vivre décemment de leur travail et de nous nourrir, sans perdre de temps en paperasses ridicules, sans être dépendants des nombreuses subventions, et sans que l’on vienne dans leur ferme pour leur donner des leçons.
    Les revendications légitimes de nos paysans ont été entendues, mais pas écoutées. Pour l’heure, votre projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles ne répond aucunement aux demandes, pourtant si simples, relatives à la modernisation des outils de travail, à la suppression des normes administratives et écologiques et au juste prix des efforts des agriculteurs. Loin d’être une question de budget, ces mesures sont plutôt une question de volonté et de reconnaissance de l’agriculture française. (M. Fabrice Brun s’exclame.)
    Justement, parlons de reconnaissance. N’est-il pas de notre devoir de valoriser la richesse de l’agriculture française sous toutes ses formes et de préserver notre souveraineté alimentaire, plus que menacée ? Il est impératif que vous répondiez aux inquiétudes et aux spécificités des territoires agricoles, telles que celles de la Haute-Savoie, et que vous adoptiez une approche pragmatique, loin des considérations bureaucratiques déconnectées des réalités du terrain.
    À trop prétendre aider les agriculteurs, vous creusez la fracture entre vos actions et leurs besoins réels. Stop ! Il est grand temps de prendre vos responsabilités et d’agir en faveur de cette profession ; de ces hommes et des femmes qui nous offrent le meilleur des produits de qualité française.
    Je vous le demande donc : que faut-il faire pour que le projet de loi tienne compte des besoins réels de nos agriculteurs et pour que nous sauvions notre souveraineté alimentaire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

    M. Maxime Minot

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    Bravo !

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la ministre déléguée à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire.

    M. Pierre Cordier

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    Elle n’y connaît rien !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire

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    Il n’aura échappé à personne que l’agriculture européenne traverse l’une de ses plus graves crises de ces dernières décennies. (« La faute à qui ? » sur quelques bancs du groupe LR.) Ses origines sont multiples : le covid, la guerre en Ukraine et la désorganisation des marchés par M. Poutine, l’impact croissant du dérèglement climatique. (Exclamations sur les bancs des groupes RN et LR.)

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    En conséquence, et il s’agit de la principale cause de leur colère légitime, une part significative des agriculteurs ne parviennent pas à vivre du fruit de leur travail.

    M. Fabien Di Filippo

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    Qui avez-vous soutenu en 2017 ? Nicolas Hulot et les fossoyeurs de l’agriculture !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Au-delà de ce problème fondamental de juste rémunération, ces hommes et ces femmes, dont la mission est de nourrir la France, nous parlent de complexité administrative, ou encore de concurrence déloyale.

    M. Jean-Pierre Vigier

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    Elle n’y connaît rien !

    M. Fabrice Brun

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    Avez-vous des propositions concrètes ?

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Voilà pourquoi, sous l’égide du Président de la République et du Premier ministre, nous avons élaboré un plan ambitieux, qui se décline jour après jour, afin de répondre directement et concrètement aux besoins des agriculteurs.
    Des fonds d’urgence ont d’ores et déjà été débloqués en faveur de la viticulture, pour répondre à la maladie hémorragique épizootique (MHE) et pour améliorer la trésorerie des exploitations.

    M. Fabrice Brun

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    Si ça marchait, ça se saurait !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Les premiers textes de simplification sont également déjà parus.

    M. Nicolas Dupont-Aignan

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    Zéro !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Je ne les énumérerai pas : vous le savez, nous devons simplifier l’écurage des fossés, faciliter l’installation d’exploitations classées pour la protection de l’environnement, ou encore raccourcir le contentieux.

    M. Laurent Jacobelli

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    Pourrait-on nommer de vrais ministres ?

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    La question du revenu sera évidemment aussi abordée, dans le cadre de la mission parlementaire confiée à Anne-Laure Babault et Alexis Izard, afin d’améliorer le partage de la valeur en faveur des agriculteurs.
    Enfin, le projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles, que vous appelez de vos vœux, traitera la question essentielle de la transmission des installations et du renouvellement des générations. Une nouvelle fois, nous présenterons des mesures fortes pour accompagner nos agriculteurs et leur installation. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

    M. Sébastien Chenu

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    Nullité !

    M. Vincent Descoeur

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    Et les filières ? Et l’élevage ? Ce qui compte, c’est le revenu !

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Christelle Petex.

    Mme Christelle Petex

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    Le projet de loi est vide, alors agissez ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

    Droits des personnes en situation de handicap

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Paul Christophe.

    M. Paul Christophe

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    Madame la ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, je me souviens d’un temps – encore récent – où les personnes en situation de handicap étaient épuisées par le poids de procédures et de démarches administratives longues et absurdes. Je parle d’un temps où une personne très lourdement handicapée devait, par exemple, refaire inlassablement les mêmes démarches tous les cinq ans pour justifier son handicap et obtenir les droits qui lui étaient pourtant dus.

    M. Jérôme Guedj

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    C’est toujours le cas !

    M. Paul Christophe

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    Sur le fondement du rapport d’Adrien Taquet et de Jean-François Serres, intitulé « Plus simple la vie », deux décrets ont été publiés en décembre 2018 afin de mettre un terme à ces situations ubuesques. Désormais, nous pouvons et devons attribuer des droits à vie aux personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer. Pour l’heure, ce dispositif concerne exclusivement les personnes handicapées de manière irréversible à plus de 80 %, ce qui représente 2 millions de nos concitoyens. La durée de validité des autres décisions est quant à elle passée de cinq à dix ans.
    Il s’agit, reconnaissons-le, d’un premier pas essentiel pour soulager le quotidien des personnes en situation de handicap, mais d’un premier pas seulement.
    De façon plus générale, l’accompagnement des personnes en situation de handicap a été amélioré grâce à une réduction des délais de traitement et de notification par les maisons départementales de personnes handicapées (MDPH). Cependant, nous le savons, ces délais demeurent beaucoup trop longs. Il faut actuellement cinq mois pour obtenir une réponse à une demande d’allocation aux adultes handicapés (AAH).
    Lors du dernier comité interministériel du handicap, réuni le 6 octobre 2022, des objectifs prioritaires, comme la simplification des procédures d’évaluation et d’attribution des aides par les maisons départementales, ont été fixés. Je salue à cet égard le travail colossal réalisé par les équipes des MDPH qui traitent au mieux les 4,8 millions de demandes reçues chaque année. Et j’ai une pensée particulière pour la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) du Nord, qui se réunit huit fois par mois pour répondre aux milliers de demandes qui lui sont adressées.
    Cependant, il nous reste du chemin à parcourir s’agissant de l’application des droits à vie. De quelle manière poursuivrez-vous la mission indispensable de simplification des démarches ? (Applaudissements sur les bancs du groupe HOR et sur quelques bancs du groupe Dem.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées.

    Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées

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    Vous l’avez dit, demander aux personnes en situation de handicap irréversible de justifier tous les cinq ans de leur situation est absolument insensé. En 2019, à la demande du Président de la République, nous avons mis fin à cette absurdité. Il nous faut néanmoins aller plus loin, car des situations ubuesques demeurent sur le territoire national.
    La feuille de route présentée par le Premier ministre est claire et tient en un mot : « simplification ». Il faut simplifier la vie des Français, simplifier la vie des personnes en situation de handicap, simplifier la vie des aidants. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE. – Exclamations sur plusieurs bancs des groupes RN, LR et SOC.)

    M. Maxime Minot et M. Jean-Pierre Vigier

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    Zéro !

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée

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    Cette simplification administrative concerne près de 70 % des notifications émises par les MDPH et permet de libérer du temps aux équipes. Au fond, il nous faut remettre de l’humain au cœur de l’action et des services publics : la dernière Conférence nationale du handicap (CNH) l’a confirmé. (M. Jean-François Coulomme s’exclame.)

    M. Xavier Breton

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    Personne n’y croit !

    M. Fabien Di Filippo

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    Le Gouvernement a une capacité incroyable à dire le contraire de ce qu’il fait !

    Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée

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    D’ici à la fin de l’année, un rendez-vous en présentiel sera proposé à chaque nouveau demandeur, à qui il sera assigné un référent parcours joignable directement. Cette simplification permettra également de désengorger les procédures des MDPH, dans l’optique de répondre plus rapidement aux demandes d’identification. Avec Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités, nous y veillerons avec la plus grande attention.

    M. Maxime Minot

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    Alors nous sommes sauvés !

    Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée

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    Notons enfin qu’il existe une disparité entre les différents départements, ce qui a le don d’exaspérer nos concitoyens. Il nous faut donc mieux communiquer sur les droits, mais aussi simplifier encore davantage les démarches et, autant que faire se peut, accorder de nouveaux droits. (M. Jean-Pierre Taite applaudit ironiquement.)

    M. Fabien Di Filippo

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    C’est une très bonne ministre : elle lit toujours ses fiches avec le ton !

    Mme Fadila Khattabi, ministre déléguée

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    Monsieur le député, je connais votre engagement sur cette question : travaillons ensemble. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes RE, Dem et HOR.)

    Déclarations du Président de la République sur la guerre en Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Marine Le Pen.

    Mme Marine Le Pen

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    Monsieur le Premier ministre, « le premier devoir d’un pays, c’est de ne disposer de la vie de ses soldats que pour défendre son indépendance ou pour préserver son intégrité, ou alors de les engager si dans le cadre d’une alliance des obligations ont été contractées.
    « Mais là, sur un terrain extérieur, il faudrait intervenir alors que nos intérêts vitaux ne sont pas engagés (« Ah bon ? » sur quelques bancs du groupe RE), il faudrait intervenir militairement avec nos soldats. […]
    « Alors on me dit que c’est dans l’intérêt de l’humanité. Mais quel est donc ce droit divin qui a fait de la France le soldat de toutes les justes causes dans le monde ? Alors que le seul empire mondial existant, les États-Unis, s’y refuse ? »

    M. Sylvain Maillard

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    Un discours de défaite !

    M. Rémy Rebeyrotte

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    Un discours munichois ! Un de plus !

    M. Olivier Falorni

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    On ne va pas mourir pour Dantzig !

    Mme Marine Le Pen

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    À l’heure où tant de personnes, y compris des responsables politiques, parlent de la guerre avec une telle désinvolture, la cheffe de l’opposition que je suis ne peut rester silencieuse devant les propos d’une extrême gravité qu’Emmanuel Macron a tenus hier soir. À cet égard, je trouve que les propos de l’ancien président Mitterrand, en réponse à ceux qui souhaitaient envoyer des troupes en Bosnie, et que je viens de citer, sont d’une parfaite actualité. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN. – Exclamations sur quelques bancs des groupes RE et LFI-NUPES.)
    En affirmant que l’envoi de troupes au sol n’était pas exclu, Emmanuel Macron a franchi une étape supplémentaire vers la cobelligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70 millions de Français, et plus particulièrement sur nos forces armées, déjà déployées à l’est de l’Europe.
    Les réactions internationales, qui se multiplient, soulignent que cette inquiétude se diffuse en Europe, et dans le monde entier. Certes, la Constitution confie au Président de la République la responsabilité de l’engagement des forces armées. Mais, monsieur le Premier ministre, comptez-vous porter auprès du Président de la République la voix de millions de Français, dont je me fais l’écho…

    Plusieurs députés des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et LIOT

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    C’est fini ! Le temps est écoulé !

    Mme Marine Le Pen

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    …et qui ont découvert, stupéfaits… (Mme la présidente coupe le micro de l’oratrice, dont le temps de parole est écoulé. – Applaudissements sur les bancs du groupe RN, dont certains députés se lèvent. – M. Nicolas Dupont-Aignan applaudit également.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    On a failli y croire : à vous entendre, vous donniez l’impression de dénoncer l’agression russe contre l’Ukraine (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR – M. Inaki Echaniz applaudit aussi), alors que vos députés européens ont systématiquement voté contre toutes les sanctions proposées contre la Russie ou contre les oligarques.

    Mme Marine Le Pen

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    C’est un mensonge !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    On a failli y croire quand, avec le plus grand des cynismes, vous avez rendu hommage à la mémoire d’Alexeï Navalny, alors que vos députés ont refusé de voter les textes proposés au Parlement européen visant à soutenir cet opposant russe mort dans les geôles de la Russie. (Mêmes mouvements.)
    En réalité, madame Le Pen, vous attendiez la première occasion de rappeler vos vraies fidélités.

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Vous attendiez la première occasion de montrer votre vrai visage, celui d’une responsable politique qui refuse tout simplement de reconnaître que cette guerre est le fait d’un pays autoritaire, un pays où les opposants meurent dans des geôles.

    M. Julien Odoul

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    C’est minable !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Ce pays, c’est la Russie, qui a imposé une guerre à l’Europe et qui frappe une démocratie – l’Ukraine. Et, visiblement, vous refusez d’admettre que ce n’est pas seulement une guerre contre l’Ukraine qu’a engagée Vladimir Poutine, mais aussi une guerre contre des valeurs qu’il exècre – celles de la démocratie et de la liberté. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR.)

    M. Rémy Rebeyrotte

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    C’est vrai !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Cette guerre, c’est celle de la Russie pour imposer la loi du plus fort, pour déchirer les règles internationales, pour remettre en cause la souveraineté des États. Si nous l’acceptons, si nous nous résignons, si nous détournons le regard, personne ne sait où la Russie s’arrêtera.

    Mme Laure Lavalette

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    Les troupes, c’est ça la question !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Ce n’est pas un hasard si des pays historiquement neutres, comme la Suède et la Finlande, font le choix de rejoindre l’Otan.

    Plusieurs députés du groupe Dem

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    Eh oui !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Ce n’est pas un hasard, madame Le Pen !

    Plusieurs députés du groupe RN

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    Répondez à la question !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Ce n’est pas un hasard si, comme le rappelait le Président de la République hier, ce qui paraissait impossible pour l’Europe il y a encore deux ans – livrer des armes à l’Ukraine – est finalement devenu une réalité.
    La Russie pensait écraser l’Ukraine en quelques jours ; elle s’est heurtée à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien.

    M. Philippe Vigier

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    C’est vrai !

    M. Erwan Balanant

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    Merci aux Ukrainiens !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Si nous vous avions écoutés, nous n’aurions pas accompagné les Ukrainiens face à cette agression. La Russie imaginait que les démocraties étaient faibles. Nous l’avons surprise par la force de notre réaction et de notre soutien aux Ukrainiens. Oui, le Kremlin mise sur la lassitude et sur l’usure, sur l’oubli, et sur la complaisance de ceux qui l’ont soutenue, défendue, voire idolâtrée.

    Plusieurs députés du groupe RN

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    Pourquoi ne répondez-vous pas à la question ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Oui, la Russie durcit le conflit en Ukraine, mais aussi sur son territoire, avec une oppression de plus en plus forte. (Protestations sur les bancs du groupe RN.)

    Un député du groupe RN

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    Et vous avec les manifestants ?

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît, seul M. le Premier ministre a la parole.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    C’est aussi le cas vis-à-vis des autres nations : si cette guerre frappe durement l’Ukraine et les Ukrainiens, la Russie a également choisi de s’en prendre à la France et aux alliés de la démocratie par des manœuvres de déstabilisation informationnelle. Vous le savez très bien – sans jamais les dénoncer : des opérations d’ingérence et des interférences ont été révélées ces dernières semaines sans que cela ne vous pose aucun problème ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR. – Protestations sur plusieurs bancs du groupe RN.)

    Mme Pascale Bordes

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    À croire que vous la souhaitez, cette guerre !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Cette entreprise de déstabilisation massive ne s’arrêtera pas si nous ne réaffirmons pas notre soutien plein et entier aux Ukrainiens. (M. Nicolas Dupont-Aignan proteste.) C’est ce qu’a fait le Président de la République hier.

    Plusieurs députés du groupe RN

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    Répondez à la question !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Madame Le Pen, vous défendiez une alliance militaire avec la Russie. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe RN.)

    Plusieurs députés du groupe RN

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    Mais vous aussi !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Ce n’était pas il y a cinq ou dix ans, mais il y a seulement deux ans, dans votre programme pour l’élection présidentielle. Si vous aviez été élue en 2022, nous ne serions pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour qu’ils se défendent, mais à la Russie pour écraser les Ukrainiens ! C’est la réalité ! Relisez votre programme ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR. – Protestations sur les bancs du groupe RN.)

    Mme Caroline Parmentier

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    Lamentable ! C’est incroyable !

    M. Laurent Jacobelli

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    Mais allez-vous répondre à la question ?

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît, seul M. le Premier ministre a la parole.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Vous m’interrogez sur l’hypothèse d’un déploiement de soldats français ou européens sur le sol ukrainien. (« Ah ! » sur plusieurs bancs du groupe RN.) Quand on lit les enquêtes, notamment celle du Washington Post le 30 décembre dernier, il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, grâce à vous et à vos troupes, madame Le Pen ! (Les députés des groupes RE, Dem et HOR se lèvent et applaudissent. – Huées sur les bancs du groupe RN, dont de nombreux députés désignent le sol de leur pouce. – M. Nicolas Dupont-Aignan hue également.)

    Mme Marine Le Pen

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    Aucune réponse !

    Plusieurs députés du groupe RN

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    C’est nul ! C’est honteux ! C’est calamiteux !

    Mme Sarah El Haïry, ministre déléguée, chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles

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    Il les a liquéfiés !

    Prix planchers pour les agriculteurs

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Catherine Couturier.

    Mme Catherine Couturier

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    Ma question s’adresse au ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, mais il n’est pas là… Le 30 novembre, vous avez tout fait pour que notre proposition de loi visant à lutter contre l’inflation par l’encadrement des marges des industries agroalimentaires, du raffinage et de la grande distribution et établissant un prix d’achat plancher des matières premières agricoles soit mise en échec, à six voix près. Ces mesures ont ensuite été reprises et soutenues par le monde agricole.
    Leurs actions ont payé : samedi 24 février, ce dernier vous a mis en échec (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES), obligeant votre grand chef à annoncer des prix planchers et à avouer, à demi-mot, que nous avions raison. (Mêmes mouvements.) C’est un premier succès.

    M. Erwan Balanant

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    Ce qu’il a annoncé n’est pas tout à fait la même chose !

    Mme Catherine Couturier

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    Il n’y a pas de honte à s’être trompé ! Si vous voulez réduire le nombre de suicides et améliorer la qualité de vie dans le monde rural, il faut des prix rémunérateurs, garantis, calculés sur le temps de travail, et prenant en compte les contraintes et les coûts de production. (Mêmes mouvements.)
    Quitte à reprendre nos propositions, faites-le bien ! (Sourires sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.) Cela passe impérativement par l’encadrement des marges des industriels et de la grande distribution (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES) car l’un ne va pas sans l’autre ! L’agro-industrie a augmenté ses marges de 71 % ; l’inflation alimentaire a augmenté de 14 % en un an.

    M. Erwan Balanant

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    Tiens, Mme Le Pen s’en va ! À la semaine prochaine !

    Mme Catherine Couturier

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    Pourtant, vous ne proposez que des cacahuètes ! Rien sur les marges, ni sur le libre-échange ! Vous préférez vous cacher derrière des clichés démagogiques sur l’économie soviétique. Un peu de sérieux et de cohérence, s’il vous plaît !
    Mettrez-vous fin aux accords de libre-échange (Mêmes mouvements) pour que les prix planchers fonctionnent et protègent nos agriculteurs de la concurrence déloyale ?

    Plusieurs députés du groupe RE

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    Non !

    Mme Catherine Couturier

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    Reprendrez-vous notre proposition de loi en instaurant des prix rémunérateurs garantis aux paysans et en encadrant les marges ? (Les députés du groupe LFI-NUPES se lèvent et applaudissent.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la ministre déléguée à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire.

    M. Laurent Jacobelli

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    Ils ont réussi à la recaser !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire

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    Le travail de nos agriculteurs, c’est le pain nourricier de notre nation. Ce travail structure notre souveraineté alimentaire. Il serait inacceptable qu’il ne soit pas récompensé à sa juste valeur. Mais nous n’avons pas attendu la crise agricole qui frappe les capitales européennes pour nous engager aux côtés de nos agriculteurs.

    Mme Mathilde Panot

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    En signant des traités de libre-échange ?

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    C’était l’objet des lois du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, du 18 octobre 2021 visant à protéger la rémunération des agriculteurs et du 30 mars 2023 tendant à renforcer l’équilibre dans les relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs, dites lois Egalim.
    Combien d’exploitations ont été sauvées par cette majorité, qui a pris ses responsabilités pour mieux répartir la valeur entre les producteurs, les industriels et les distributeurs ? (Mme Sandra Regol s’exclame.)
    Mais vous avez raison, madame Couturier, …

    Un député du groupe LFI-NUPES

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    Ah !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    …il y a encore un problème de revenus et c’est la raison pour laquelle nous continuerons à agir. Samedi, le Président de la République a annoncé vouloir renforcer les dispositifs issus des lois Egalim, afin de s’assurer que leur application soit conforme à l’esprit de ce que nous avons construit au cours des six dernières années et que les agriculteurs puissent vivre correctement de leur travail.

    Mme Mathilde Panot

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    Alors pourquoi avez-vous refusé notre proposition de loi ?

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Mais ces prix planchers, ce ne sont pas ceux que vous voulez appliquer (« Ah ! » sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES) ; ce ne sont pas ceux d’une économie soviétique (Mêmes mouvements), d’un système qui conduirait à la pénurie ou à l’explosion des importations depuis l’étranger.
    Ce que vous proposez ne fonctionne malheureusement pas car votre dispositif est déconnecté des réalités du marché. (Mme Ségolène Amiot balaie devant elle avec sa main.) Nous plaidons pour des prix construits avec les producteurs et l’ensemble de la filière (Mme Sandra Regol proteste), pour des références de prix connectées à l’économie et à la réalité des marchés, pour des prix qui protègent nos exportations, fassent vivre notre agriculture et protègent les revenus des agriculteurs. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES.)
    Les députés Alexis Izard et Anne-Laure Babault rendront leurs travaux d’ici quatre mois.

    Mme Sarah Legrain

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    Quand un agriculteur meurt chaque jour !

    Mme Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée

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    Nous pourrons ensuite en discuter dans cet hémicycle. (Mêmes mouvements.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Catherine Couturier.

    Mme Catherine Couturier

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    Il faut revenir au niveau du plancher des vaches pour discuter avec les agriculteurs ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

    Mort d’Alexeï Navalny et conférence de soutien à l’Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Natalia Pouzyreff.

    Mme Natalia Pouzyreff

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    Ma question s’adresse au ministre de l’Europe et des affaires étrangères. Le 16 février dernier, le décès d’Alexeï Navalny a provoqué une onde de choc. Nous adressons nos pensées à ses proches. (Tous les députés se lèvent et applaudissent.)
    Après les assassinats politiques d’Anna Politkovskaïa et Boris Nemstov, la liberté d’opinion ne fait que reculer en Russie. À quelques jours de l’élection présidentielle, le régime du Kremlin intensifie la répression. C’est pourquoi j’ai adressé aux députés de la Douma une lettre, cosignée par une centaine de collègues, que je remercie. Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques, rappelons notre attachement au principe démocratique de pluralisme et notre soutien sans faille à la souveraineté de l’Ukraine.
    À cet égard, l’ambiguïté du Rassemblement national ne peut plus être dissimulée. Alors que ses députés européens ont voté contre une résolution condamnant l’arrestation de Navalny, ils s’émeuvent maintenant de sa disparition tout en continuant à s’opposer à l’envoi d’armement à l’Ukraine.
    Il n’est plus possible de rester aveugle face au durcissement de la posture russe, aux manœuvres de déstabilisation et aux tentatives d’assassinats commises en territoire européen. L’Europe subit également des attaques cyber et une guerre informationnelle massive.
    À l’occasion de la conférence de soutien à l’Ukraine, qui s’est tenue hier à l’Élysée, le Président de la République a déclaré que « la défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et à la stabilité en Europe » et a appelé à un sursaut européen, d’autant plus nécessaire que planent des incertitudes côté américain. Face à la menace russe, l’Europe doit se doter d’une stratégie commune.
    Il convient de se préparer à toute éventualité et de ne rien exclure. Pouvez-vous éclairer la représentation nationale sur les points de consensus issus de cette conférence ?

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée du développement et des partenariats internationaux.

    Mme Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État chargée du développement et des partenariats internationaux

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    Je vous prie de bien vouloir excuser l’absence du ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
    La responsabilité des autorités du Kremlin dans la mort d’Alexeï Navalny ne fait aucun doute. Sa mort dans une colonie pénitentiaire illustre la nature du régime russe, qui éradique la voix de ses opposants et agresse l’Ukraine. Cette peur des dissidents et des opposants est un aveu de faiblesse.
    C’est aussi le signe d’une désinhibition croissante du Kremlin, dont nous devons tenir compte. Avec la mort d’Alexeï Navalny, nos principes sont en jeu. Il est essentiel de continuer à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme et la répression des libertés en Russie.
    Cette politique de répression n’apporte rien de bon à la Russie : elle a fait fuir les esprits libres et créatifs qui y demeuraient encore et que la France est désormais fière d’accueillir sur son territoire. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

    Situation à Mayotte

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Joëlle Mélin.

    Mme Joëlle Mélin

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    Il y a dix ans, une filière d’immigration existait déjà à Mayotte. Purement sanitaire, cette immigration provenait de la région des Grands Lacs africains ; il s’agissait de grands brûlés victimes du supplice du pneu.
    Aujourd’hui, la filière a été structurée par des passeurs comoriens qui utilisent des boutres pour transporter les migrants depuis la Tanzanie avant de les transférer sur des kwassa au large des Comores – comme si les Anjouanaises venant accoucher à Mayotte et les jeunes Comoriens faisant régner la terreur sur l’île ne suffisaient pas !

    M. Benjamin Saint-Huile

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    Vous y êtes allée ?

    Mme Joëlle Mélin

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    Dimanche, lors du démantèlement de camp de migrants installé près du stade de Cavani, en périphérie de Mamoudzou, le Gouvernement a décidé quelque peu précipitamment d’expulser 200 migrants. Hier, 308 migrants disposant d’un statut de réfugié politique ont pris place à bord d’un Boeing 777 de la compagnie Air Austral en direction de la métropole. Cent huit d’entre eux seront accueillis dans un lieu qui reste à déterminer, quand 200 sont déjà hébergés dans le château historique de Grignon, dans les Yvelines, sans que Mme la maire ait été consultée.

    M. Julien Odoul

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    C’est honteux !

    Mme Joëlle Mélin

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    La rumeur insistante qui court à Mamoudzou rapporte que ces réfugiés auraient brièvement réintégré le camp alors qu’ils étaient régulièrement hébergés sur l’île.
    Sur place, la situation est chaotique, la pluie empêchant la suite du dégazage. Il y a encore 700 personnes sur place dont, peut-être, les 90 migrants du centre de rétention.
    Quand ferons-nous enfin pression sur le président des Comores pour qu’il mette un terme à cet encouragement insupportable à l’immigration vers notre 101e département ? Combien envisagez-vous de voyages en Boeing 777…

    M. Sylvain Maillard

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    On ne fait pas de publicité pour les avions !

    Mme Joëlle Mélin

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    …pour gérer les arrivées de ces migrants venus de pays du sud de l’Afrique qui s’embrasent les uns après les autres, une politique qui revient à essayer de remplir le tonneau des Danaïdes ? Combien de châteaux prestigieux viderons-nous de leurs trésors pour accueillir dans la précipitation et sans aucune anticipation des populations totalement déracinées ? À quand la fin de cette politique du perdant-perdant ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RN. – M. Nicolas Dupont-Aignan applaudit également.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée de la ville et de la citoyenneté.

    Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État chargée de la ville et de la citoyenneté

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    En réponse à la situation sanitaire et humanitaire dans laquelle se trouvait le campement situé aux abords du stade de Cavani à Mamoudzou, l’État a en effet décidé de procéder à une mise à l’abri – c’est bien de cela qu’il s’agit. Trois cent huit personnes bénéficiant du statut de réfugié, donc d’une protection internationale, ont ainsi été acheminées vers l’Île-de-France cette nuit. Ces personnes – 208 majeurs et 100 mineurs, 40 familles –  viennent de République démocratique du Congo, de Somalie, du Rwanda, du Burundi, du Soudan et de Tanzanie.
    Il est de notre devoir d’offrir à ces personnes une solution d’hébergement digne – digne de notre pays et de notre tradition d’accueil. (Protestations sur les bancs du groupe RN.)

    M. Philippe Ballard

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    Un château, c’est bien !

    Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État

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    Afin de procéder à une orientation adaptée, elles sont provisoirement accueillies en Île-de-France et accompagnées par les services de l’État et les associations.
    Comme pour les mises à l’abri qui ont régulièrement lieu en métropole – il n’y a rien de nouveau –, l’État a pris en charge le transport des personnes concernées vers leur lieu d’hébergement.

    M. Philippe Ballard

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    Qui va payer ?

    Mme Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État

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    À défaut, il n’aurait pas été possible de procéder à cette opération de solidarité nationale au bénéfice de Mayotte. Il faut le rappeler : c’est bien une question de solidarité réelle avec nos compatriotes à Mayotte. (Protestations sur les bancs du groupe RN.) Cette dépense relève intégralement du budget global dédié aux mises à l’abri.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Joëlle Mélin.

    Mme Joëlle Mélin

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    Nous avons bien entendu ce que vous avez dit, madame la ministre : les Français, les Mahorais apprécieront ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

    Déclarations du Président de la République sur la guerre en Ukraine

    Mme la présidente

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    La parole est à M. André Chassaigne.

    M. André Chassaigne

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    Hier, le chef de l’État, lors d’une conférence de soutien à l’Ukraine organisée dans l’urgence, a annoncé au débotté que l’envoi de troupes en Ukraine n’était pas exclu et qu’il serait mis en place une « coalition de missiles à longue portée » visant à « frapper la Russie dans la profondeur ».
    Cette déclaration improvisée, prononcée avec légèreté, comme si son auteur n’en mesurait pas toute la portée, sonne comme une fuite en avant militariste totalement irresponsable.
    Depuis deux ans, les députés du groupe GDR dénoncent sans ambiguïté l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie et appellent à déployer des moyens diplomatiques pour trouver une solution pacifique.
    Après plus de sept cents jours de guerre, l’évolution de la situation montre qu’en dépit de l’aide militaire fournie à l’Ukraine, l’escalade de la guerre n’a apporté de réponse ni à l’aspiration des Ukrainiens à vivre libres et en sécurité, ni à la nécessité de rétablir la paix dans cette partie de l’Europe. (MM. Stéphane Peu et Nicolas Sansu applaudissent.)
    Pire, les risques d’engrenage et de généralisation du conflit sont plus importants que jamais.

    M. Frédéric Boccaletti

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    Eh oui !

    M. André Chassaigne

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    Après certaines déclarations britanniques et allemandes qui nous demandent de nous préparer à une guerre européenne à brève échéance et la signature d’un accord militaire entre la France et l’Ukraine lourd de conséquences, cette déclaration belliciste du président, qui nous entraîne dans une escalade guerrière dangereuse pour tout le continent, ne peut que nous inquiéter.

    M. Nicolas Dupont-Aignan

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    Bravo !

    M. André Chassaigne

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    À rebours des va-t-en-guerre, nous exigeons que la France prenne, en responsabilité, la tête en Europe d’une coalition pour la paix, sous l’égide des Nations unies. Monsieur le Premier ministre, pourquoi ne pas proposer cette voie pour mettre fin à la guerre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR-NUPES et sur quelques bancs du groupe Écolo-NUPES. – M. Nicolas Dupont-Aignan et Mme Frédérique Meunier applaudissent aussi.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.