XVIe législature
Session ordinaire de 2023-2024

Première séance du mardi 16 janvier 2024

Sommaire détaillé
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Première séance du mardi 16 janvier 2024

Présidence de Mme Yaël Braun-Pivet

Mme la présidente

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    La séance est ouverte.

    (La séance est ouverte à quinze heures.)

    Mme la présidente

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    Je vous présente tous mes vœux pour cette nouvelle année, à vous et à vos familles.

    1. Questions au Gouvernement

    Mme la présidente

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    L’ordre du jour appelle les questions au Gouvernement.

    Réforme de l’AME

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Olivier Marleix.

    M. Olivier Marleix

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    Monsieur le Premier ministre, la seule question que se posent les Français à la suite de votre nomination à Matignon est simple : est-ce que cela va changer quelque chose pour eux ? La France connaît une dette abyssale qui la place au bord de la faillite, les Français ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois, nos frontières restent des passoires, la violence explose, on ne peut plus se faire soigner dans de nombreux départements, nos Ehpad manquent de tout et nous connaissons désormais une crise du logement sans précédent,…

    M. Thibault Bazin

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    C’est vrai !

    M. Olivier Marleix

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    …avec des salariés contraints de dormir dans leur voiture : les défis qui vous attendent sont immenses, c’est peu de le dire.

    M. Patrick Hetzel

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    Très bien !

    M. Olivier Marleix

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    Le seul remède est d’agir, avec courage, même quand c’est difficile, même quand c’est impopulaire.
    Nous nous sommes quittés en décembre après l’adoption du projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration. Ce texte a suscité une crise qui a fait imploser votre majorité (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes RE et HOR)

    M. Fabrice Brun

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    Eh oui !

    M. Olivier Marleix

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    …et le gouvernement de Mme Borne, notamment sur la question de l’aide médicale de l’État (AME). Cette aide sociale versée au bénéfice de 400 000 clandestins coûte 1,2 milliard d’euros aux Français, ces mêmes Français à qui vous réclamez 50 centimes supplémentaires par boîte de médicaments…

    M. Stéphane Peu

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    Marine, sors de ce corps !

    M. Olivier Marleix

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    …et dont vous déremboursez un peu plus les soins dentaires.
    Monsieur le Premier ministre, votre prédécesseure et le ministre de l’intérieur s’étaient engagés devant la représentation nationale à réformer enfin l’AME pour la recentrer sur les soins d’urgence et vitaux. Allez-vous tenir cet engagement ? Quand nous présenterez-vous un projet de loi en ce sens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre. (Les députés des groupes RE, et la plupart des députés des groupes Dem et HOR se lèvent et applaudissent longuement. – Les autres députés des groupes Dem et HOR applaudissent aussi.)

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    C’est la première fois que je m’exprime dans cet hémicycle en tant que Premier ministre. Vous me permettrez donc de commencer en remerciant le Président de la République pour sa confiance (Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, Écolo-NUPES et GDR-NUPES), ainsi que les membres du Gouvernement dont j’ai proposé la nomination et qui ont accepté de m’accompagner, mais aussi la représentation nationale pour son accueil. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR.)
    Monsieur le président Marleix, en choisissant de me nommer Premier ministre, le Président de la République a choisi de nommer un ministre du précédent gouvernement parfaitement lucide sur la situation du pays et des Français.

    M. Aurélien Pradié

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    Vous ne parlez pas de vous à la troisième personne quand même ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Oui, notre pays, comme le monde, affronte de très grands défis. Oui, des Français traversent de grandes difficultés. Certains doutent, certains souffrent, certains sont en colère et n’y croient plus. Mais je ne tomberai jamais dans le fatalisme consistant à penser que leurs problèmes ne peuvent pas être réglés.

    M. Emeric Salmon

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    Sept ans de perdus !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Au contraire, car nous voyons chaque jour des Français qui innovent, qui investissent, qui travaillent (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES. – M. Fabrice Brun mime un violoniste),

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    …qui s’engagent dans des associations par solidarité. (M. Manuel Bompard s’exclame.) Comme les membres de mon gouvernement et comme moi-même, ces Français cherchent tout simplement à faire progresser notre pays et à répondre aux attentes de nos concitoyens.
    J’aurai évidemment l’occasion de présenter ma déclaration de politique générale. (Exclamations sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)

    M. Philippe Gosselin

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    Quand ?

    M. Fabien Di Filippo

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    Elle sera bien sûr suivie d’un vote de confiance ! (Sourires.)

    Une députée du groupe Écolo-NUPES

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    La déclaration de politique générale, c’est à vingt heures ce soir !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Nous allons engager ensemble plusieurs chantiers. Je suis lucide sur les difficultés, notamment celles que vous évoquez, et totalement mobilisé pour y répondre. Votre question porte sur l’immigration, sur notre modèle social et sur l’aide médicale de l’État. Un texte a été débattu et adopté au Parlement. Le Conseil constitutionnel en est saisi et se prononcera prochainement. Lors de l’examen du texte, un débat a eu lieu sur l’aide médicale de l’État. Ma prédécesseure, Élisabeth Borne, a pris un engagement écrit, qui sera tenu.
    J’aurai l’occasion, dans ma déclaration de politique générale (« Quand ? » sur les bancs du groupe LFI-NUPES), de présenter les chantiers à venir et la méthode de travail, mais, vous l’aurez compris, je souhaite avancer vite et fort pour répondre aux préoccupations de nos concitoyens et permettre à notre pays d’affronter les grands défis qui l’attendent. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem, ainsi que sur quelques bancs du groupe HOR.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Olivier Marleix.

    M. Olivier Marleix

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    Les belles paroles, c’est bien, mais l’action, c’est mieux. Je vous rappelle que l’AME est financée par l’argent des Français, à qui vous demandez un effort dans leurs dépenses de santé. Rien ne justifierait que vous ne passiez pas très vite à l’action. Nous attendons la réforme de l’AME pour ce début d’année, comme l’a promis votre prédécesseure. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – Exclamations sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)

    Pénurie de médecins

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Christophe Naegelen.

    M. Christophe Naegelen

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    Au moment où chacun formule des vœux de bonne santé, celle-ci reste la préoccupation principale des Français, notamment dans les territoires ruraux. Dans les Vosges comme dans le reste du pays, la médecine de ville affiche un manque criant de médecins et les hôpitaux de personnels soignants. Cette situation s’explique par les décisions politiques prises il y a quarante ans, mais nos concitoyens n’ont pas vu d’amélioration depuis sept ans et la transformation du numerus clausus en numerus apertus n’a rien changé.
    Monsieur le Premier ministre, à quel moment, avec Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités et avec Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, ouvrirez-vous plus largement l’accès aux études de médecine et donnerez-vous plus de moyens aux universités pour former davantage de médecins ?

    M. Fabrice Brun

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    Il faut en former deux fois plus !

    M. Christophe Naegelen

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    Vous avez annoncé récemment l’octroi de 32 milliards supplémentaires à l’hôpital, ce qui constituerait une excellente nouvelle. Ce chiffre correspond à la hausse du budget de la branche maladie adoptée par le Parlement dans le projet de loi de finances pour 2024. Est-ce un pur hasard ?

    M. Fabien Di Filippo

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    On ne croit plus au hasard !

    M. Christophe Naegelen

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    Le chiffre que vous avez annoncé correspond-il à une nouvelle augmentation – une augmentation nécessaire – des crédits affectés à l’hôpital et à ses personnels ? (Applaudissements sur les bancs du groupe LIOT.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités.

    Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités

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    Vous avez raison, depuis quarante ans, notre pays connaît des difficultés en ce qui concerne le nombre de médecins et la situation des personnels soignants. Vous le dites vous-même : ces difficultés existent depuis quarante ans !

    M. Pierre Cordier

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    Vous étiez aux responsabilités !

    M. Aurélien Pradié

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    Vous étiez déjà là !

    M. Raphaël Schellenberger

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    Il y a quinze ans, vous étiez où ?

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Toutefois, depuis 2019, les dépenses d’assurance maladie – l’objectif national de dépenses d’assurance maladie, l’Ondam – ont augmenté de près de 55 milliards, dont la moitié au bénéfice des établissements de santé. Face à la crise du covid-19, le Ségur de la santé a apporté des réponses en matière aussi bien de fonctionnement, avec la revalorisation salariale de l’ensemble des équipes soignantes, que d’investissements, grâce à un effort budgétaire de 19 milliards pour la période 2020-2029.

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Au-delà des chiffres, je veux mettre en avant les investissements du quotidien en faveur desquels vous avez voté, mesdames et messieurs les députés. (Exclamations sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)

    M. Jean-Paul Lecoq

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    Vous êtes mal informée !

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Nous allons mettre en œuvre le budget que vous avez adopté afin de permettre aux hôpitaux d’être plus modernes et plus verts. Comme au centre hospitalier de Remiremont, ces investissements amélioreront la qualité de l’offre de soins au service des bassins de vie et de nos concitoyens. Trois maîtres-mots guident notre action :…

    M. Raphaël Schellenberger

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    Elle a récupéré les fiches d’Élisabeth Borne !

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    …accélérer les investissements – les crédits sont là, nous devons aller plus vite –, concrétiser les modernisations, améliorer les conditions de travail des professionnels de santé. Voilà le chemin que nous avons tracé. Ensemble, dans le respect et le dialogue, nous allons avancer ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Christophe Naegelen.

    M. Christophe Naegelen

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    Je ne remets pas en cause le Ségur de la santé – je salue même ses avancées –, je vous parle de la nécessité de former davantage de médecins. Compte tenu de la charge de travail des médecins aujourd’hui, il en faut trois pour remplacer celui qui part à la retraite. Nous avons besoin de plus de médecins ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LIOT et sur quelques bancs des groupes LR, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)

    Priorités du nouveau gouvernement

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Sylvain Maillard. (Les députés du groupe RE et plusieurs députés du groupe Dem se lèvent et applaudissent.)

    M. Sylvain Maillard

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    J’associe à ma question le président du groupe Démocrate (MODEM et indépendants), Jean-Paul Mattei.
    Monsieur le Premier ministre, au nom de toute la majorité présidentielle, je salue votre nomination comme chef du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE, dont les députés se lèvent, ainsi que sur les bancs des groupes Dem et HOR. – Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES, LR et GDR-NUPES.)

    Mme la présidente

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    Un peu de silence, chers collègues !

    M. Sylvain Maillard

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    Elle est le gage de la volonté d’audace et de renouvellement que nous avons toujours incarnée aux yeux des Français. Fidèle à ces valeurs et à notre projet depuis 2017, celui du Président de la République, vous avez exprimé votre ambition d’un gouvernement centré sur l’action et les résultats, au bénéfice de tous les citoyens. (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

    M. Benjamin Lucas

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    Il n’y a pas un mot d’hommage à Mme Borne !

    M. Sylvain Maillard

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    Les chantiers, disons-le, sont nombreux. Tout d’abord, il y a bien sûr l’école de la République, dont vous avez fait une priorité absolue – nous ne pouvons que le saluer, monsieur le Premier ministre. Mais il y a également le respect de l’autorité et du droit à la sécurité, la défense du pouvoir d’achat et des classes moyennes, la promotion de la valeur travail, la préservation de notre modèle social, la maîtrise de nos finances publiques ou encore l’accélération de la transition écologique. (Exclamations sur les bancs des groupes RN et LFI-NUPES.)

    M. Bruno Studer

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    Il a raison !

    M. Sylvain Maillard

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    Tous ces défis, il est impératif que nous les relevions ensemble si nous voulons que la France de demain soit fidèle à elle-même et à son histoire. Dans cette perspective, comment entendez-vous dérouler votre action pour les mois à venir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Quand j’ai été nommé Premier ministre, j’ai indiqué quelles étaient mes grandes priorités.

    M. Pierre Dharréville

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    Les mêmes que celles de Mme Borne !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Comme vous, je veux agir pour tous ces Français qui assument leurs responsabilités,…

    Mme Mathilde Panot

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    C’est quand, la déclaration de politique générale ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    …qui travaillent tous les jours et qui, bien souvent, ont des revenus un peu trop importants pour bénéficier des aides sociales, mais insuffisants pour s’en sortir seuls.

    M. Emeric Salmon

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    Cinq cent mille euros par an ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Oui, c’est à cette France que je veux m’adresser et c’est elle que je souhaite accompagner. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs du groupe Dem. – Exclamations sur les bancs des groupes RN, LFI-NUPES et GDR-NUPES.)
    Je veux aussi continuer de m’engager pour l’école de la République. En tant que ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, j’ai fixé un cap et pris de premières décisions. Ce cap sera évidemment tenu. Nous devons remettre de l’exigence et de l’excellence à tous les étages. L’école n’est pas un tapis roulant que l’on emprunte pour passer de classe en classe sans qu’il ne soit vérifié que l’on a le niveau. Remettre de l’exigence et de l’excellence, c’est ce que nous devons à tous les élèves de France, au nom de l’égalité des chances. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR. – Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES et GDR-NUPES.)
    Nous allons également agir, Mme la ministre vient de l’indiquer, dans le domaine de l’accès aux soins et de la santé – domaine qui constitue une très grande priorité. (Exclamations sur les bancs des groupes LFI-NUPES et GDR-NUPES.)

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Nous allons poursuivre notre investissement pour la sécurité de nos concitoyens, de sorte que les droits et les devoirs soient respectés en tout lieu de la République et que les familles soient au rendez-vous de leurs responsabilités et de celles de leurs enfants. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem. – Exclamations sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)

    M. Benjamin Lucas

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    Et pour l’école ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Enfin, oui, nous allons continuer d’avancer dans le domaine de la planification écologique, cet immense chantier de transformation. (Exclamations sur les bancs du groupe Écolo-NUPES.) Je l’affirme, les résultats que nous avons obtenus ces derniers mois en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont inédits. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE et Dem. – Exclamations sur les bancs du groupe Écolo-NUPES.) Nous allons poursuivre cet effort.
    Vous le savez, le Président de la République s’exprimera ce soir pour affirmer un cap.

    Mme Mathilde Panot

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    Vous n’êtes pas Premier ministre, mais porte-parole !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Il m’appartiendra ensuite de présenter ma déclaration de politique générale devant la représentation nationale. Je souhaite la construire et la nourrir avec l’ensemble des forces politiques représentées dans cet hémicycle et au Sénat. Je recevrai donc leurs représentants à cet effet.

    Mme Ségolène Amiot

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    Il faut un vote de confiance !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    De la même manière, j’échangerai avec les forces syndicales…

    M. Benjamin Lucas

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    Commencez par respecter les forces syndicales de l’éducation nationale !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    …et les associations d’élus locaux, et je me déplacerai sur le terrain, au contact des Français pour nourrir cette feuille de route.
    En conséquence, j’ai proposé à la présidente de l’Assemblée nationale que ma déclaration de politique générale ait lieu le 30 janvier prochain ici même, à l’issue de ce dialogue, de cette concertation avec toutes les personnes prêtes à s’engager pour relever les défis au service des Français. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE, ainsi que sur quelques bancs des groupes Dem et HOR.)

    Pouvoir d’achat

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Laure Lavalette.

    Mme Laure Lavalette

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    Monsieur le Premier ministre, le théâtre élyséen ferme ses portes ce soir, mais la nomination de votre gouvernement donne déjà une idée du grand rendez-vous promis par Emmanuel Macron.
    Laxisme judiciaire et places de prison non construites : M. Dupond-Moretti reste à la justice ! (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe RN.)

    M. Stéphane Travert

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    Quelle actrice !

    Mme Laure Lavalette

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    Croissance quasi nulle, déficit commercial record et dette qui explose : M. Le Maire reste à l’économie ! (Mêmes mouvements.)

    M. Erwan Balanant

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    Et vous avez des propositions ?

    Mme Laure Lavalette

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    Débâcle sécuritaire et chaos migratoire : M. Darmanin s’auto-reconduit au ministère de l’intérieur ! (Mêmes mouvements.)

    Mme Nadia Hai

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    Si vous voulez marquer des points, il faut citer le nom de Marine Le Pen au moins une fois !

    Mme Laure Lavalette

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    S’ajoutent à la liste Mme Oudéa-Castéra, félicitée pour le mensonge du Stade de France – ce qui semble être d’ailleurs une marque de fabrique –, ou encore M. Séjourné, exfiltré en catastrophe des élections européennes et qui nous explique qu’il est compétent parce qu’il a vécu à l’étranger. Il s’agit bien sûr d’un argument de poids !
    Il y a pire que de vouloir tout changer pour que rien ne change : ne rien vouloir changer du tout, à commencer par la politique de saccage social, de fiscalité étouffante et de précarisation généralisée que vous menez depuis bientôt sept ans.

    M. Erwan Balanant

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    C’est mauvais !

    Mme Laure Lavalette

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    Voici qu’au beau milieu de l’hiver, vous annoncez la hausse de 10 % du montant des factures d’électricité pour les ménages. (« Eh oui ! » sur quelques bancs du groupe RN.) Monsieur Attal, une inflation en baisse demeure une inflation. Les prix de la nourriture, des services et des biens continuent d’augmenter, et cela fait maintenant trois ans que les Français paient le litre d’essence près de 2 euros.

    Mme Mathilde Panot

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    Carnage social !

    Mme Laure Lavalette

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    Si le problème est structurel, la réponse doit l’être également. La solution réside dans les taxes, qui représentent une part démesurée des prix à la pompe comme de l’électricité. Il faut d’urgence baisser la TVA sur les produits énergétiques, maintenir le gel de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) et instaurer une TVA à 0 % pour 100 produits de première nécessité.
    Après la nouvelle hausse du prix des péages, des trains, ou encore de la viande, allez-vous enfin prendre conscience de la gravité de la situation, ou attendez-vous la ruine définitive des classes moyennes de notre pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

    M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique

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    Le pouvoir d’achat est un sujet trop sérieux pour se contenter de déclarations péremptoires. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE. – Éclats de rire sur les bancs du groupe RN.)

    M. Laurent Jacobelli

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    Il n’a rien perdu de son humour !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Prenez la question de l’électricité et du gaz, qui est la principale raison de l’inflation dans notre pays depuis deux ans. Cette majorité a instauré un bouclier qui a fait de la population française la mieux protégée d’Europe. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)

    M. Raphaël Schellenberger

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    La majorité a aussi fermé Fessenheim !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Quand le prix de l’électricité a flambé, le montant de la facture des Français aurait dû doubler, passant en moyenne de 1 000 à 2 000 euros, mais nous avons pris en charge cette hausse de 1 000 euros. Avec votre groupe, vous proposiez de baisser la TVA à 5 %, ce qui n’aurait représenté une économie que de 300 euros. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.) Nous avons donc fait trois fois mieux que vous en matière de pouvoir d’achat. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR.) J’ajoute d’ailleurs que nous n’aurions pas eu de problème de pouvoir d’achat ni de flambée des prix de l’électricité et du gaz si votre ami, M. Vladimir Poutine, n’avait pas attaqué l’Ukraine. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR. – Vives exclamations sur les bancs du groupe RN.)
    Enfin, où était votre groupe quand nous avons décidé de revaloriser les pensions de retraite pour suivre l’inflation ? Vous avez voté contre cette mesure.

    Mme Laure Lavalette

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    C’est faux !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    De même, quand nous avons décidé de revaloriser les minima sociaux ou encore de revoir le barème de l’impôt sur le revenu pour que les classes moyennes ne voient pas son montant augmenter, vous avez voté contre.

    M. Erwan Balanant

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    Eh oui !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Vous avez voté contre toutes les revalorisations du pouvoir d’achat ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR. – Exclamations sur les bancs du groupe RN.)

    M. Jean-Philippe Tanguy

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    Tout est faux !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Un peu plus d’actes ! Un peu plus de décisions ! Et aidez-nous dans notre combat pour le pouvoir d’achat des Français ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR.)

    M. Laurent Jacobelli

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    Qui croit encore cet homme ?

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Laure Lavalette.

    Mme Laure Lavalette

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    Nous referons de la France le paradis énergétique qu’elle devrait être pour les ménages et les entreprises. Vous avez éteint la lumière : nous la rallumerons. Vivement le 9 juin ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

    Priorités du nouveau gouvernement

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Cyrielle Chatelain.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Monsieur le Premier ministre, en laissant Emmanuel Macron s’approprier tous les pouvoirs, c’est notre démocratie que l’on met en danger. Vous n’avez entre vos mains ni votre destin, ni celui de la France. Vous n’êtes là que par le bon vouloir du Président de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe Écolo-NUPES. – Exclamations sur quelques bancs des groupes RE et Dem.)

    M. Laurent Croizier

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    C’est la Constitution !

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Votre nomination est le choix de la continuité. Rien d’étonnant alors au fait que vous renonciez à demander la confiance de l’Assemblée nationale. Comme Mme Borne, vous êtes condamné à rester l’exécutant zélé d’un président qui s’imagine souverain ; d’un président qui, depuis maintenant sept ans, ne peut que constater la chute de l’adhésion des Français à sa politique.
    Pourtant, de remaniement en remaniement, rien ne change : de la répression des gilets jaunes au passage en force de la réforme des retraites ; du soutien aux prédateurs contre la parole des femmes à la connivence avec les profiteurs de la catastrophe climatique ; des menaces contre la Ligue des droits de l’homme à la déchéance morale qu’a représentée la loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ; de la promotion du séparatisme scolaire à l’ascension des corrompus. « Par les riches, pour les riches » pourrait être le slogan de votre gouvernement ! (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et SOC, ainsi que sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES et GDR-NUPES.)

    M. Benjamin Lucas

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    Exactement !

    Mme Cyrielle Chatelain

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    L’actuelle Assemblée nationale est née de la volonté des Français de mettre fin aux privilèges et de leur désir de reprendre le contrôle de leur destin. Un exécutif qui attaque les contre-pouvoirs, qui gouverne sans le Parlement et qui décide sans dialogue avec les corps intermédiaires, cela a un nom : un régime illibéral. (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et SOC, ainsi que sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)
    En France, nos institutions sont une protection. Elles ont vocation à assurer que le Président de la République ne décide pas seul et qu’il gouverne au nom de l’intérêt général et pour tous les Français. Je n’aurai donc qu’une question : fragiliserez-vous notre démocratie dans l’intérêt et pour le privilège de quelques-uns ? (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES, SOC et GDR-NUPES, ainsi que sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Je vous remercie d’avoir rappelé la lettre de la Constitution de la Ve République : c’est bien le Président de la République qui nomme le Premier ministre ; les choses n’ont pas changé pendant les fêtes… (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE.)
    Je pourrais répondre à nombre des sujets que vous avez évoqués : permettez-moi simplement de dire combien j’ai été heurté, comme beaucoup probablement (« Pas du tout ! » sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES), par certains des termes que vous avez employés. Opposer la France et la République française à la démocratie et parler de régime illibéral, c’est faire montre de mépris à l’égard de toutes les personnes qui se battent pour les droits de l’homme partout où ils ne sont pas garantis. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem.)

    M. Laurent Croizier

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    Quelle honte !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Si nous étions dans un régime illibéral ou dans une dictature, vous n’auriez pas même pu adresser votre question au Premier ministre ! (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR, M. Raphaël Gérard et Mme Heydel Grillere s’étant levés. – Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

    Mme Elsa Faucillon

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    Ce n’est pas la même chose !

    M. Louis Boyard

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    Et le 49.3 sur la réforme des retraites ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Vous prétendez défendre les institutions, mais vous les piétinez avec de tels propos ! Oui, la France est une grande démocratie. Oui, notre pays connaît des difficultés. Oui, ces dernières font l’objet de débats politiques très souvent difficiles. (Exclamations prolongées sur les bancs des groupes LFI-NUPES et GDR-NUPES.)

    Mme la présidente

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    S’il vous plaît !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Oui, nous sommes amenés, pour agir et avancer, à utiliser notre Constitution, toute notre Constitution, rien que notre Constitution. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR.) En laissant entendre l’inverse, je répète que vous ne respectez pas celles et ceux qui se battent dans le monde pour vivre en démocratie. Vous pavez la voie aux véritables ennemis de notre démocratie et de notre République. (Applaudissements sur les bancs des groupes RE, Dem et HOR, plusieurs députés des groupes RE et Dem s’étant levés.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Cyrielle Chatelain.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Vous avez limogé le président du Conseil d’orientation des retraites (COR) pour avoir contesté et dit la vérité aux Français sur la réforme des retraites. Vous avez voulu dissoudre les Soulèvements de la Terre. Vous avez menacé de retirer leurs financements aux associations s’opposant à votre politique. Vous assumez de faire voter des lois contraires à notre Constitution, à nos règles communes, à nos valeurs.

    Mme la présidente

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    Merci, madame la présidente Chatelain.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Vous ne voyez pas la déchéance que vous êtes en train de provoquer ! (Applaudissements prolongés sur les bancs des groupes Écolo-NUPES, LFI-NUPES, SOC et GDR-NUPES, plusieurs membres de ces groupes s’étant levés.)

    Priorités du nouveau gouvernement

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Mathilde Panot.

    Mme Mathilde Panot

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    Nos pensées vont d’abord à nos compatriotes réunionnais et à nos voisins mauriciens, frappés par un cyclone. Nous leur adressons notre entière solidarité. (Les députés des groupes LFI-NUPES, RE, RN, LR, Dem, SOC, Écolo-NUPES, GDR-NUPES et LIOT, ainsi que les membres du Gouvernement se lèvent et applaudissent. – Applaudissements sur les bancs du groupe LR, dont certains députés se sont levés, ainsi que sur les bancs du groupe RN.)
    Monsieur le Premier ministre, ceci n’est pas un remaniement : c’est un effondrement ! Artisan du malheur des Français depuis bientôt sept ans, vous êtes depuis sept jours Premier ministre d’un gouvernement que vous n’avez pas choisi. Vous étiez minoritaires en 2023 : vous serez minoritaires en 2024. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Il n’a en effet jamais été question de changer de cap, mais de servir la bourgeoisie. Votre arrogance de classe, monsieur le Premier ministre, vous la devez à une géographie exiguë, étant passé par l’École alsacienne, Sciences Po et des cabinets ministériels. Il n’en demeure pas moins que vos ministres sont hués jusque dans le 6e arrondissement de Paris. (Mêmes mouvements.)
    Les instances internationales s’inquiètent des libertés publiques dans notre pays. La France est condamnée pour inaction climatique. Des personnes sans-abri meurent gelées dans la septième puissance mondiale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES, ainsi que sur quelques bancs des groupes Écolo-NUPES et GDR-NUPES. – Exclamations sur les bancs des groupes RE et Dem.)
    Le Président de la République multiplie les gesticulations, quand il ne sabote pas lui-même les initiatives qu’il a prises, de la Convention citoyenne pour le climat aux rencontres de Saint-Denis.

    Mme Émilie Bonnivard

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    Régisseur, pouvez-vous baisser le son ?

    Mme Mathilde Panot

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    Il souhaite désormais renouer le débat avec les Français : qu’il commence par augmenter les salaires, baisser les prix de l’énergie, ou encore réquisitionner les logements vides ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)
    Monsieur le Premier ministre, vous avez déclaré être entré en politique pour soutenir Ségolène Royal. Vous finissez par recycler les ministres de Nicolas Sarkozy. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES, ainsi que sur quelques bancs des groupes SOC et Écolo-NUPES. – Exclamations sur quelques bancs du groupe LR.) Ceci n’est pas un remaniement : c’est un effondrement !
    Vous êtes Premier ministre, mais le monarque républicain gouverne seul. Ce soir, il présentera la politique générale du Gouvernement à votre place. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) Ceci n’est pas un remaniement : c’est un effondrement !
    Au prix de toutes les compromissions, vous avez fait adopter une loi sur l’immigration avec les voix et les idées de l’extrême droite.

    M. Rémy Rebeyrotte

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    C’est faux !

    Mme Mathilde Panot

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    Vous êtes le produit d’une faillite morale et idéologique. Pour la première fois de l’histoire, des invertébrés politiques sont au pouvoir ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)

    M. Sylvain Maillard

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    C’est honteux !

    Mme Mathilde Panot

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    Allez-vous enfin respecter le Parlement ?

    Mme la présidente

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    Merci, madame la présidente Panot.

    Mme Mathilde Panot

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    Souhaitez-vous poursuivre l’œuvre de Mme Borne en faisant de la France la risée démocratique, ou comptez-vous demander un vote de confiance, comme l’ont fait tous les Premiers ministres depuis trois décennies ? (Les députés du groupe LFI-NUPES se lèvent et applaudissent. – Applaudissements sur quelques bancs des groupes Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Nouvelle année, nouveau Premier ministre, nouveau Gouvernement, mais certaines choses ne changent pas ! Vous avez posé la question la plus politicienne depuis le début de cette séance. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE. – Exclamations sur quelques bancs du groupe LFI-NUPES.)

    Mme Raquel Garrido

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    Vous ne pouvez pas faire les questions et les réponses !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Vous avez choisi de parler de ma vie, de mon parcours. Des déclarations ont également été faites au sujet des membres de mon gouvernement. Je tiens à être très clair sur ce point, ce qui nous différenciera manifestement, même si vous ne tenez pas toujours de tels discours : je ne regarde pas d’où les gens viennent, mais où ils veulent aller.

    M. Pierre Dharréville

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    Et vous, où voulez-vous aller ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Je ne regarde pas les gens pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE.)

    M. Aurélien Pradié

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    Vous ne vous encombrez surtout pas de convictions politiques !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Je ne me soucierai jamais de la couleur de peau, pas plus que de l’origine sociale ou géographique, de mes ministres, des parlementaires ou de tous les Français qui veulent agir. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.) Je ne m’en soucierai jamais car, l’important, c’est bien d’agir pour les Français.

    Une députée du groupe LFI-NUPES

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    Et le vote de confiance ?

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Vous avez abordé un sujet important – le froid et ses conséquences sur nos concitoyens sans abri.

    Mme Marie-Charlotte Garin

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    Par votre faute !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Le sujet peut nous rassembler humainement et socialement. (Mme Sophia Chikirou proteste.) Il nous indigne et nous avons tous à cœur d’agir.

    Un député à gauche de l’hémicycle

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    Il n’y a pas de ministre du logement !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Madame Panot, je vous mets au défi de me citer une majorité qui, comme la nôtre, a sorti 550 000 personnes du sans-abrisme, en leur permettant de disposer d’un logement pérenne. (Protestations sur les bancs du groupe Écolo-NUPES. – Mmes Mathilde Panot et Sophia Chikirou protestent également.)
    Qui a doublé le parc de l’hébergement d’urgence en le portant à 200 000 places ? C’est nous ! Il y a quelques jours, le Gouvernement a annoncé des crédits supplémentaires pour créer de nouvelles places d’hébergement pour nos concitoyens en difficulté.
    Vous avez raison, madame Panot, c’est un sujet humainement et socialement très difficile, mais c’est un sujet sur lequel nous allons continuer à nous engager, sans tenir compte des anathèmes, des critiques politiciennes, des blocages et des oppositions de celles et ceux qui ne veulent pas que nous réglions les problèmes des Français ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs des groupes Dem et HOR.)

    M. Sébastien Delogu

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    Taisez-vous, menteur que vous êtes !

    Passage du cyclone Belal à La Réunion

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Guillaume Vuilletet.

    M. Guillaume Vuilletet

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    Ma question s’adresse à M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer. Des vents à plus de 170 kilomètres par heure, des milliers de foyers privés d’eau et d’électricité, des milliers de personnes déplacées, l’île de La Réunion a frôlé le pire avec le cyclone Belal.
    D’après les premières informations qui nous parviennent, les dégâts sont importants mais il semble que le cataclysme que nous craignions tous n’a pas eu lieu. Si la nature a peut-être été un peu plus clémente que prévu dans notre territoire, et s’il a tenu, c’est aussi parce qu’il s’est préparé avec méthode à affronter ces événements.
    Je salue l’esprit de responsabilité et le civisme des Réunionnais, l’action efficace des services de l’État, des forces de secours et de sécurité, des agents des collectivités locales et de leurs élus qui ont préparé, mis en œuvre et respecté les mesures de protection. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs du groupe Dem.) Ces dernières ont permis de préserver au mieux les vies, les équipements et les biens.
    Au moment où je vous parle, on déplore malheureusement une victime. J’apporte notre soutien à sa famille et à ses proches. Pourrez-vous transmettre le salut fraternel de mon groupe – l’ensemble de la représentation nationale se joindra probablement à moi – aux Réunionnais que vous allez rejoindre dès ce soir ?
    Chers collègues de La Réunion, quand un territoire de la nation est ainsi frappé, il n’y a plus de clivages, mais seulement l’union et la solidarité. Le Gouvernement a décidé de mobiliser des moyens importants pour réparer ce qui doit l’être, et accompagner nos compatriotes dans leurs démarches. Ainsi, à la demande du Président de la République et du Premier ministre, des renforts de la sécurité civile, des gendarmes, ainsi que des agents Enedis ont été envoyés sur place.
    Monsieur le ministre, pouvez-vous dresser un état de la situation ? Qu’allez-vous entreprendre pour que l’île se relève au plus vite, apprenne de cet épisode dans le contexte du changement climatique et efface les stigmates de cette catastrophe ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer.

    M. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer

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    J’ai évidemment une pensée pour tous les Réunionnais. Malheureusement, nous avons découvert deux autres corps, ceux de sans-domicile fixe qui auraient refusé l’hébergement d’urgence, ce qui porte à trois le nombre de morts en raison de ce cyclone à La Réunion. Je m’incline devant leur mémoire.
    Comme vous, je salue les services de l’État, qui ont agi en lien avec les collectivités locales, ainsi que le travail exceptionnel du préfet, Jérôme Filippini. Grâce à son action et à celle de la sécurité civile, des pompiers, des policiers, des gendarmes et des élus locaux, de très nombreuses vies ont été sauvées à La Réunion. (Applaudissements sur les bancs du groupe RE et sur quelques bancs du groupe Dem.)
    À la demande du Président de la République et du Premier ministre, je pars ce soir à La Réunion, pour y être demain. Cela me permettra de constater que les services de l’État – Météo France en premier, sous l’autorité de M. le ministre Christophe Béchu – ont su donner l’alerte à temps, mais aussi protéger grâce à la vigilance rouge et au confinement décidé par le préfet. Le système FR-Alert que nous avons collectivement mis en place a permis de sauver un maximum de vies et de biens, même si les Réunionnais ont vécu dans des conditions évidemment très dégradées.
    Demain, je me rendrai auprès des agriculteurs, des travailleurs, des habitants de La Réunion. Ce sera l’occasion de répondre à leurs questions sur la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et, pour les agriculteurs, en lien avec Marc Fesneau, sur la reconnaissance au titre des calamités agricoles.
    Ce sera aussi l’occasion de rappeler, au nom du Gouvernement, la solidarité de la France avec l’île Maurice, également touchée. Dans les prochaines heures, le Président de la République et le Premier ministre lui proposeront sans doute l’aide de la sécurité civile et les moyens du ministère de l’intérieur et des outre-mer, ainsi que des autres ministères. (Mêmes mouvements.)

    Revalorisation des salaires

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Fabien Roussel.

    M. Fabien Roussel

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    Je souhaite à mon tour faire part de notre solidarité la plus totale avec la population réunionnaise. Nous sommes à ses côtés en ces moments très difficiles. (Tous les députés se lèvent et applaudissent longuement.)
    « Conductrice de car scolaire, je fais 48 kilomètres par jour pour me rendre à mon travail. Je commence à sept heures du matin, cinq jours par semaine. Je gagne à peine plus que le RSA. Je n’ai pas le droit à la prime d’activité car mon conjoint est agriculteur avec des revenus trop élevés et, en plus, je dois faire mon plein pour aller travailler. Mon salaire : 687,67 euros. » (M. Fabien Roussel montre une feuille de paie.)
    « Je suis salariée d’une entreprise textile à Saint-Étienne. J’ai trente-quatre ans d’ancienneté. Heureusement que ma fille de 27 ans vit avec moi et m’aide financièrement. Mon salaire : 1 661,49 euros. » (M. Fabien Roussel tend une autre feuille de paie.) Avec trente-quatre ans d’ancienneté !
    Monsieur le Premier ministre, ce sont deux exemples parmi les centaines de témoignages que nous recevons depuis que le Parti communiste français a lancé sa campagne « Opération vérité sur les salaires » et demandé aux salariés de lui envoyer leur fiche de paie.
    C’est un déferlement, plein d’émotion mais aussi de colère. Depuis des années, les Français placent le pouvoir d’achat, la vie chère et l’inflation en tête de leurs préoccupations – et nous les comprenons ! Tout augmente sauf les salaires, mis à part le Smic. Pourtant, vous voulez encore augmenter le prix de l’électricité à compter du 1er février ! La situation actuelle est le fruit de votre politique, celle d’une caste qui a très bien servi les plus riches, abîmé nos services publics et attaqué nos acquis sociaux, comme la retraite.
    Les Français de l’Hexagone et d’outre-mer ne demandent pas l’aumône, mais la justice sociale. C’est ce que nous proposons : indexer les salaires sur l’inflation ; diviser par trois le prix de l’électricité grâce au nucléaire et investir dans les services publics, comme l’école et la santé.
    Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin changer de cap ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR-NUPES et sur quelques bancs du groupe Écolo-NUPES.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique.

    M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique

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    Vous avez raison, il faut que tous les salariés disposent de meilleures rémunérations. La première condition pour atteindre cet objectif, c’est…

    M. Benjamin Lucas

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    Un numéro vert ?

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    …un grand nombre de salariés. Une des grandes réussites de cette majorité, c’est l’augmentation du nombre de salariés : notre taux d’emploi est le plus élevé depuis quarante ans. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

    M. Pierre Cordier

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    Il faut des salaires corrects, c’est ce que demande la population !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Deuxième condition : protéger les rémunérations de ceux dont les salaires sont les plus faibles – ceux qui sont au Smic. Or, si une rémunération a beaucoup augmenté au cours des deux dernières années, c’est bien le Smic – de plus de 10 %.

    M. Fabien Roussel

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    Mais seulement le Smic !

    M. Pierre Cordier

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    Et vous oubliez l’inflation !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Nous sommes le seul pays où il est indexé à la fois sur l’inflation et sur la moyenne des salaires. Le Smic protège donc bien l’ensemble de nos compatriotes.

    M. Fabien Di Filippo

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    Il y a de plus en plus de Smicards ! C’est une trappe à pauvreté…

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Troisième condition, monsieur Roussel, votez avec nous l’augmentation de la prime d’activité !

    M. Fabien Roussel

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    Les Français ne la touchent pas ! Elle est calculée en fonction des revenus des conjoints !

    M. Pierre Cordier

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    Allez sur le terrain !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Votez avec nous en faveur de la prime Macron défiscalisée : elle a profité à 5 millions de salariés, qui ont perçu en moyenne près de 700 euros par an. Votez avec nous – ce que vous avez toujours refusé – la défiscalisation des heures supplémentaires ; c’est une mesure de justice fondamentale pour tous les ouvriers, et plus largement pour tous les salariés, car c’est une rémunération additionnelle pour ceux qui travaillent.

    M. Fabien Roussel

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    Travailler plus pour gagner plus !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Enfin, nous protégeons les plus modestes.

    M. Pierre Cordier

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    Quelle déconnexion des réalités !

    M. Benjamin Lucas

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    Le prix de l’humour politique a déjà été attribué !

    M. Bruno Le Maire, ministre

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    Avec le Président de la République et le Premier ministre, nous avons fait le choix d’indexer toutes les prestations et tous les minima sociaux sur l’inflation. Hier, j’ai également choisi de maintenir la rémunération du livret d’épargne populaire (LEP) à 5 % – un taux supérieur à l’inflation – alors qu’on me proposait 4,5 %. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.) C’est une protection pour l’épargne des plus modestes !
    Enfin, pour recréer de la dynamique salariale, nous devons analyser ensemble comment reprofiler les allégements de charges. Nous y sommes prêts et nous y travaillons ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.)

    Priorités du nouveau gouvernement

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Laurent Marcangeli.

    M. Laurent Marcangeli

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    Monsieur le Premier ministre, le groupe Horizons et apparentés salue votre nomination, ainsi que celle de votre gouvernement. Je saisis également cette occasion pour saluer le travail effectué pendant vingt mois par votre prédécesseure, Mme Élisabeth Borne. (Applaudissements sur les bancs des groupes HOR, RE et Dem. – M. Benjamin Lucas s’exclame.)
    Je le dis sans triomphalisme : nous avons pris les décisions que les circonstances exigeaient, dans l’intérêt général. Nous en sommes convaincus, la majorité présidentielle doit être au rendez-vous des espoirs et des attentes de nos concitoyens.
    Se conformer à cet impératif, c’est faire des années qui viennent un temps utile pour la France. Partenaire sérieux, partenaire loyal, partenaire exigeant : c’est ainsi que nous concevons d’accompagner votre action résolue.

    M. Aurélien Pradié

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    Ne vous inquiétez pas, ils sont exigeants mais dociles !

    M. Laurent Marcangeli

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    L’échec n’est pas permis, c’est pourquoi notre détermination demeure sans faille. Notre groupe fera preuve de constance dans la suite des débats parlementaires, et restera particulièrement attentif à la poursuite du travail engagé concernant les grandes priorités de notre temps : l’excellence à l’école…

    M. Benjamin Lucas

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    Mais quelle école ?

    M. Laurent Marcangeli

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    …afin que chaque jeune ait les moyens de réaliser pleinement son potentiel ; la réforme de notre système de santé avec, notamment, la lutte contre les déserts médicaux ; la revalorisation du travail, afin que celui-ci paie pour toute personne qui contribue à l’effort productif de notre pays.

    M. Sébastien Jumel

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    Il y a plus de ministres normands que de ministres Horizons au Gouvernement ! (Sourires.)

    M. Laurent Marcangeli

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    Nous plaidons également pour le maintien d’une politique économique ambitieuse, qui ne perd pas de vue l’objectif de baisse de nos déficits publics, tout en étant garante d’attractivité, de compétitivité, et donc de prospérité.
    Enfin, nous serons attentifs à la transition écologique, sous l’autorité de M. le ministre Christophe Béchu (« Ah ! » sur plusieurs bancs), ainsi qu’à la transition énergétique.

    M. Sébastien Jumel

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    Il a cité le seul ministre Horizons !

    M. Laurent Marcangeli

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    Monsieur le Premier ministre, il s’agit des préoccupations majeures des Français. Pouvez-vous indiquer à la représentation nationale comment celles-ci vont trouver leur place dans la politique menée par votre gouvernement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe HOR et sur quelques bancs du groupe Dem.)

    M. Aurélien Pradié

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    Ils veulent des ministres !

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le Premier ministre.

    M. Aurélien Pradié

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    Remerciez-le pour la question !
    C’est une question audacieuse !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Je vous remercie pour votre question et votre état d’esprit, comme celui des groupes Démocrate et Renaissance – ceux de la majorité présidentielle. Vous avez raison de poser cette question qui peut paraître simple, mais constitue le b.a.-ba : quelles sont les attentes concrètes de nos concitoyens ?

    M. Pierre Cordier

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    Ils attendent de l’autorité !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Comment pouvons-nous y répondre ? Ils attendent que le travail paie plus, et que travailler soit toujours plus intéressant que ne pas travailler. C’est aussi le b.a.-ba mais, malheureusement, ça ne l’est pas pour tout le monde, je le constate régulièrement dans le débat politique. Pour d’autres, il s’agit d’un objectif annexe.

    M. Pierre Cordier

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    Tu ne disais pas ça quand tu étais au Mouvement des jeunes socialistes !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Comme vous, j’insiste et continuerai à le faire : c’est le travail qui crée la richesse, et nous permet ensuite de financer nos services publics et la solidarité ; c’est le travail qui nous permet de redistribuer et d’investir dans les services publics. (Mmes Christine Arrighi et Sandrine Rousseau s’exclament.)
    Certains manient la taxe, l’impôt supplémentaire, comme un préalable alors que cela nuirait à la compétitivité de notre pays et au travail car cela aurait un impact sur nos recettes, celles qui nous permettent d’investir pour les Français.
    Je partage votre analyse : les services publics majeurs que sont l’école et la santé sont des priorités absolues, et nous devons accélérer. Après avoir rencontré l’ensemble des groupes parlementaires, les associations d’élus, les organisations syndicales, j’indiquerai lors de ma déclaration de politique générale comment je souhaite avancer avec vous sur ces sujets.
    Vous avez également raison d’évoquer la planification écologique, dessinée par le Président de la République et la Première ministre depuis plusieurs mois, que Christophe Béchu décline afin qu’en Europe, la France soit celle qui s’engage encore plus que les autres en faveur de la transition écologique.
    J’entends bien les débats et les critiques, mais qu’on me présente un pays qui investit et agit autant que la France dans les domaines énergétique, climatique et de transition écologique ! (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes RE, Dem et HOR.)

    M. Sylvain Maillard

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    Eh oui !

    M. Gabriel Attal, Premier ministre

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    Nous poursuivrons sur cette voie et je me réjouis de le faire avec vous et votre groupe, monsieur le président Marcangeli. (Mêmes mouvements.)

    Santé publique

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Valérie Bazin-Malgras.

    Mme Valérie Bazin-Malgras

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    Monsieur le Premier ministre, vous venez de faire une annonce spectaculaire : 32 milliards d’euros supplémentaires pour le système de santé. Sauf que ces 32 milliards ne sont pas une nouveauté : ils ont déjà été votés.

    M. Patrick Hetzel

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    C’est du recyclage !

    M. Benjamin Lucas

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    Décidément, ce sont tous des menteurs !

    Mme Valérie Bazin-Malgras

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    Compte tenu de la situation de notre système de santé, on ne peut pas jouer avec les personnels de l’hôpital et les autres acteurs du monde de la santé en leur jetant de la poudre aux yeux. Vous ne faites qu’accroître la déception et le désarroi des personnels soignants, à qui je veux d’ailleurs rendre hommage. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – M. Olivier Faure applaudit également.)
    L’hôpital est en crise et les Ehpad sont dans une situation financière dramatique : voilà la réalité de la France en 2024. Malgré leur dévouement et leur travail, les personnels soignants sont à bout de souffle et trop souvent débordés – ce sont les résidents et leurs familles qui en paient le prix fort. Où qu’ils se trouvent, les Ehpad sont au bord de l’asphyxie financière et ne réussissent pas à boucler leur budget, comme vous le savez.
    Alors que la population vieillit, votre gouvernement doit faire de la question de l’autonomie et du grand âge une priorité pour notre pays.

    M. Fabrice Brun

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    Très bien !

    Mme Valérie Bazin-Malgras

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    Le président Macron nous promet le financement de la cinquième branche de la sécurité sociale depuis 2017, mais nous ne voyons toujours rien venir.
    Serez-vous, contrairement à vos prédécesseurs, le Premier ministre des promesses tenues ? Il y a urgence à répondre aux demandes des hôpitaux et des Ehpad. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – Mme Christine Pires Beaune applaudit également.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la ministre du travail, de la santé et des solidarités.

    M. Maxime Minot

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    Et du renouveau !

    Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités

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    Votre question me permet de répondre aux professionnels de santé tout en rendant hommage à leur compétence et à leur engagement, qu’ils travaillent en libéral ou à l’hôpital.
    L’hôpital est un trésor national ;…

    Un député du groupe LFI-NUPES

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    Que vous avez pillé !

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    …nous allons intensifier et accélérer les investissements qui leur sont destinés.
    Les crédits sont là. Vous venez de faire allusion à des crédits votés.

    M. Jean-Paul Lecoq

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    Nous ne les avons pas votés !

    Mme Christine Arrighi

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    Vous racontez n’importe quoi !

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Nous nous accorderons sûrement sur le fait que voter des crédits, c’est bien, mais que les dépenser, c’est mieux. Il convient à présent d’accélérer pour que ces crédits deviennent réalité et que les établissements de santé, qu’ils soient hospitaliers ou médico-sociaux, constatent l’évolution. Je vous renvoie aux chiffres que j’ai donnés précédemment.

    M. Pierre Cordier

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    Et sur les 32 milliards, on a des éléments ?

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Si je reviens sur ce sujet, c’est pour rappeler l’importance de la coopération entre les professionnels. Nous en avons été témoins avec M. le Premier ministre samedi, à Dijon, où nous avons visité un service d’urgences pédiatriques rénové récemment – une déclinaison précise. C’est en quelque sorte le secret pour inscrire un système de santé dans un bassin de vie.

    M. Olivier Marleix

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    Et pour les Ehpad alors ?

    Mme Émilie Bonnivard

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    Et la cinquième branche ?

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Ce que vous venez de décrire correspond en effet aux attentes de nos concitoyens, qu’ils habitent en ville ou dans la ruralité.

    M. Sébastien Jumel

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    Parlez-leur de la loi Bachelot, qui a détruit l’hôpital ! (Vives protestations sur les bancs du groupe LR.)

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Ma feuille de route au bout de trois jours est très claire. (Exclamations sur les bancs du groupe LR.) Je vous le dis calmement, vociférer ne sert à rien. (Mêmes mouvements.) J’ai pour objectif de garantir une offre de soins à chacun, quels que soient son bassin de vie et sa tranche d’âge.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Valérie Bazin-Malgras.

    Mme Valérie Bazin-Malgras

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    J’ai bien entendu votre réponse. Vous nous avez fait part de votre feuille de route ; maintenant, allez-y, vous avez les clefs…

    M. Thibault Bazin

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    Elle n’a pas les clefs…

    Mme Valérie Bazin-Malgras

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    …et le budget, nous attendons donc vos actes pour les Ehpad et les hôpitaux. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

    M. Pierre Cordier

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    Oui, on vous attend !

    Composition du nouveau gouvernement

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Boris Vallaud.

    M. Boris Vallaud

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    Vous vous présentez devant nous après l’adoption du projet de loi sur l’immigration, grave et coupable faillite politique et morale, normalisant plus que jamais l’extrême droite et ses idées. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur quelques bancs des groupes LFI-NUPES et Écolo-NUPES.)
    Vous vous présentez devant nous avec un gouvernement qui fait figure d’aveu – c’est la fin du « en même temps » et la cohabitation assumée avec la droite dure :…

    M. Julien Bayou

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    Eh oui !

    M. Boris Vallaud

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    …après la préférence nationale, voici la préférence Sarkozy ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC. – M. Benjamin Lucas applaudit également.)

    M. Erwan Balanant

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    Ce n’est pas très nouveau !

    M. Boris Vallaud

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